L'oeuvre autobiographique de Rousseau

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Ill -l' AUTOBIOGRAPHIE La préparation des Confessions La condamnation de l' Émile à Paris et à Genève bouleverse Rousseau : il n'écrira désormais que pour se défendre devant l'opinion.

Réfugié en 1763 à Neuf­ châtel, il dévoile à son ami Moultou son intention de raconter « l'histoire d'un homme qui aura le courage de se montrer Intus et in cute »(à l'intérieur et sous la peau) : il utilise déjà la citation de Perse qui figurera en épigraphe du Livre 1 des Confessions.

La rédaction des Confessions La préparation des six premiers livres des Confessions est achevée quand !'écri­ vain reçoit, le 31 décembre 1764, le Sentiment des citoyens, un pamphlet anonyme où Voltaire révèle notamment que Rousseau a abandonné ses cinq enfants.

Après avoir songé à nier, Rousseau décide de se racheter par un livre d'une sincérité sans exemple où il ne cachera ni le bien ni le mal.

Après la lecture d'un tel ouvrage, écrit-il à Duclos,« j'ai peine à croire qu'aucun de mes lecteurs ose dire: je suis meilleur que cet homme-là ».

La formule du Préambule est déjà trouvée.

Chassé de Suisse, il laisse à son ami du Peyrou un cahier manuscrit comportant un long Préambule et l'essentiel du Livre 1.

C'est le début du manuscrit dit de Neu­ châtel.

Poursuivie en Angleterre, la rédaction de la première partie des Confessions (Livres 1 à VI) est achevée à Trye, près de Gisors, dans le château du prince de Conti.

Après deux années difficiles où il trouve dans l'herborisation un dérivatif à ses accès de terreur obsidionale*, Rousseau reprend la rédaction de son ouvrage et l'achève en 1770.

Il se sent purifié et innocenté par ses aveux et par sa souf­ france qu'il considère comme une expiation .

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IV -VERTIGE ET INTROSPECTION L'appel à la postérité: Les Dialogues De 1772 à 1776, l'obsession d'un« complot* universel» ronge Rousseau qui se sent entouré par un monde absurde et par d'invisibles ennemis qui travaillent de façon mystérieuse à sa perte.

La constatation que les lectures publiques des Confessions n'ont pu vaincre l'obstacle du silence conduit Rousseau à rédiger de 1772 à 1776, sous le titre Rousseau juge de Jean-Jacques, trois Dialogues (pos­ thumes).

Ils traduisent un effort désespéré pour se justifier contre les calomnies et transmettre à la postérité l'image d'un homme idéal vivant selon la simplicité de la nature.

V ers lextase : Les Rêveries Au soir de sa vie, soulagé par la composition de ses Dialogues, Rousseau connaît un apaisement traversé encore parfois de hantises.

C'est dans cet état de relative sérénité qu'il entreprend, à partir de l'automne 1776, la rédaction de ses Rêveries.

Analyse émouvante du conflit entre la transparence du cœur et les obs­ tacles du complot, Les Rêveries permettent à Rousseau de répéter son innocence foncière.

Le dernier plaisir qui lui reste consiste dans des conversations avec son âme qui, par la résurgence de souvenirs heureux, par l'imagination, par la contem­ plation ou par la méditation aboutissent à l'extase*.. »