Livre VIII des Fables de La Fontaine
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
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ici capable de combattre la mort.
Le pouvoir des fables
La parole poétique, quant à elle, apparaît supérieure à toute argumentation, dans le cadre de la bonne société (VIII, 8), du commerce (VIII, 18) ou de la politique.
Dans « Le pouvoir des fables » (VIII, 4), l'orateur doit passerpar le détour de l'apologue pour retrouver l'oreille de ses concitoyens.
À la parole pleine et efficace qui se traduit dans le conte ou la fable, on opposera la parole vide qui se propage mais qui est sans objet (« Les femmes et le secret », VIII, 4).
La solidarité et la parole donnée
Plusieurs fables de ce livre illustrent la solidarité qui doit exister entre les êtres : « II se faut entr'aider : c'est la loi de Nature » (« L'âne et le chien », VIII, 17).
Dans le cas où il s'agit d'un pacte forcé, mais légitimé par lescirconstances, comme dans « Le chat et le rat » (VIII, 22), l'alliance prime, même s'il faut raison garder : « Aucuntraité, déclare le rat, peut-il forcer un chat à la reconnaissance ? » (v.
52-53).
III.
LA SAGESSE ANTIQUE
I .1 maîtrise du temps et du désir
Inspiré par la philosophie d'Épicure, La Fontaine propose dans « Le loup et le chasseur » (VIII, 27) que l'on ne sepréoccupe pas de l'avenir, trop incertain, mais que l'on parvienne tout à la fois à vivre dans le présent et à se détacher de tout matérialisme illusoire.
Il ne s'agit pas pour autant de céder aveuglément aux désirs mais il faut, dans la perspective du sage épicurien, savoir aussi maîtriser ses désirs et « avoir surmonté ce qu'il y a d'inassouvissable dans le désir » (M.
Fumaroli).
Enfin, le sage s'attache à vivre dans l'idée de la nécessité de la mort (« La mort ne surprend point le sage...
», VIII, 1).
Le thème des deux amis
Deux fables successives traitent de l'amitié et de l'entente parfaite, thème qui se présente comme une idéalisationde la société (« L'ours et l'amateur des jardins », VIII, 10 ; « Les deux amis », VIII, 11).
La première signale que lebonheur dans l'amitié reste fragile tandis que la seconde présente cette parfaite symétrie qui permet de voir dans autrui un autre soi-même, qui nous aime plus que l'on s'aime soi-même et nous empêche de nous refermer dans la sphère de notre égoïsme (« Il cherche vos besoins au fond de votre coeur », v.
27).
Le sage dans la cité
On remarque que Démocrite (VIII, 16) n'est pas compris par la cité et qu'on le prend pour un « fou » ; celui quidétient le savoir érudit (à ses pieds se trouvent « maint volume ») « cherchait dans l'homme et dans la bête / Quelsiège a la raison » (v.
31-32), parce qu'il est persuadé de l'unité fondamentale de l'Univers, en même temps que de sa richesse infinie (« pluralité des mondes », v.
18).
Conclusion : Le sage apparaît ici comme un incompris ; c'est pourtant de son point de vue que s'élabore l'ensemble des fables.
L'art de la fable est précisément de faire en sorte que le lecteur soit séduit par la sagesse qui lui est ordinairement étrangère..
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