Livre VII (choix de fables) de LA FONTAINE
Publié le 26/03/2015
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«
F C H E S Œ U V R E S
Le livre VII, qui ouvre le second recueil des Fables, paru en 1678-1679, est
précédé d'un avertissement de l'auteur qui précise qu'il a élargi ses sujets
et à introduit plus de variété dans ses pièces.
Il dévoile qu'il a puisé surtout
dans les fables exotiques de« Pilpay, sage indien», de Locman et d'autres.
Dans
le livre VII, La Fontaine s'attache à mettre en relief l'importance de
la raison et de la mesure dans la conduite des hommes.
1.
LA REPRÉSENTATION DU POUVOIR
La recherche de l'ordre
Tout pouvoir politique doit incarner un ordre aux yeux du peuple.
Un état se
définit par l'organisation cohérente de ses parties (voir déjà
« Les membres et
l'estomac», III, 2) soumise à la décision d'un seul; mais le désordre règne lorsque
les parties prétendent à des tâches qu'elles ne peuvent assumer.
Il en va ainsi de la
queue du serpent qui réclame de pouvoir prendre la place de
sa« sœur la tête» (VII,
16).
La moralité de la fable situe clairement le discours politique qui soutient l'ordre
établi (
« Malheureux les États tombés dans son erreur » ).
Devant le fléau qui
menace les animaux (VII,
1 ), «Le lion tint conseil » ; il constate la punition du ciel,
et, comme dans la tragédie de Sophocle
(Œdipe-Roi), il tente de trouver quel acte
humain a déplu aux dieux et a pu entraîner cette punition.
Il est, lui aussi, à la
recherche
d'un moyen qui lui permette de retrouver l'ordre perdu (v.
1-24).
La critique de la tyrannie
Mais le pouvoir que confère la direction d'une nation ou d'un État entraîne le
plus souvent des
abus.
Ainsi, le lion incarne un pouvoir tyrannique sans aucun
contrepoids et les courtisans doivent approuver les décisions prises sinon ils sont
punis (ours, singe, VIL 6) ou réduits
à la ruse (silence du renard, VII, 6).
Notons que
ce
pouvoir arbitraire se dissimule parfois derrière une mascarade de justice (VII.
1 : « Sa peccadille fut jugée un cas pendable, v.
59).
L'éloge de la raison
Si le livre VII s'ouvre sur le spectacle des abus du pouvoir, il se clôt par une fable
(VII, 17,
« Un animal dans la lune ») qui redonne au roi, conduit par le bon sens et la raison, un rôle positif; le monarque éclairé favorise les sciences (v.
50), et se
fait
l'initiateur de la vérité.
Du coup, il délaisse le véritable champ de guerre.
La Fontaine amorce la comparaison entre le roi d'Angleterre, Charles Il, porteur de
valeurs liées à la civilisation et Louis XIV qui symbolise les valeurs guerrières.
Il.
UNE MORALE SOCIALE
La satire de l'opinion
Dans « Un animal dans la lune » apparaissait l'idée que le roi peut ramener les
élucubrations de l'opinion à une plus juste appréciation de la réalité.
Cela nous
conduit loin du zèle guerrier mais aussi loin de la connaissance du vulgaire illustrée
par« Les devineresses» (VII, 14), fable qui est une satire de l'opinion aveugle,
source de désordre.
L'opinion aime en effet à se faire manipuler:« Chez la devi
neuse on
courait,/ Pour se faire annoncer ce que l'on désirait» (v.
13-14).
LES FABLES DE LA FONTrE =:J1].
»
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