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LITTÉRATURE RUSSE DU XIXe (19e) siècle

Publié le 25/10/2011

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Les poètes d'inspiration métaphysique méritent une mention spéciale. Plusieurs d'entre eux ont formé un petit groupe : les « Amis de la sagesse « (Lioubomoudry) dans les années vingt, introduisant en Russie le culte de Schelling et de tout l'idéalisme allemand. Il y avait là le point de départ d'un renouvellement considérable de la pensée théorique et critique, et plusieurs futurs slavophiles ont appartenu à ce cercle.

Leur chef de file, mort à vingt-deux ans, VENEVITJNOV (1805-1827), prodigieusement doué et cultivé, a eu le temps de laisser une oeuvre poétique de qualité, où la réflexion philosophique s'allie à une impeccable facture pouchkinienne.

« INTRODUCTION DU ROMANTISME EN RUSSIE C'est le poète Nasili JouxovsKY (1783-1852) qui introduit le romantisme en Russie en tra­ duisant Gray et la ballade Lenore de BüRGER (1808), révélation d'une sensibilité poétique nouvelle· 1812 lui inspirera Un poète dans le c~mp d;s guerriers russes qui déchaîne l'en­ thousiasme.

Mais JouxovsxY est surtout un traducteur des ballades de Gœthe, du Prison­ nier de chillon de ScHILLER et enfin, en ses dernières années, de l'Odyssée .

Homme modeste et bon profondément chrétien, marqué par des amour~ malheureux, JouxovsxY est un artiste à la sensibilité délicate qui s'exprime dans une mélancolie discrète de registre intimiste.

Dis­ ciple de Karamzine, c'est un excellent techn!­ eien du vers, qui donne une souplesse, une flui­ dité et une qualité musicale extraordinaires.

La bataille fait rage entre conservateurs, groupés en une Société des Amateurs de la parole russe fondée dès le début du siècle ~t dirigée par l'amiral Chichkov, adepte fanati­ que de l'usage du slavon dans la langue litté­ raire, et partisans de KARAMZINE groupés plus tard en une société rivale : l'Arzamas.

Pouch­ kine encore lYcéen, y rencontrera beaucoup de jeun'es poètes- et joyeux compagnons.

Mais ces polémiques célèbres sont déjà des combats d'arrière-garde : Karamzine s'occupe d'histoire, et beaucoup de jeunes sauront bientôt recon­ naître les mérites de chaque camp.

L'œuvre d'Ivan KRYLOV (1768-1844) membre du reste peu actif de la Société de CHICHKOV suffit à prouver qu'on peut trouver le salut hors de Karamzine : ses Fables, écrites entre 1810 et 1820, sont l'un des grands classiques de la lit­ térature russe.

L'ancien journaliste trouve sa voie dans ce genre, admirablement adapté à son esprit, sceptique, p!ein .

de malice, et d'un bon sens paysan, sans Illusions sur 1 ~omme et la société.

Mais c'est surtout un maitre du lan­ gage.

Son russe est dru, vigoureux, imagé, pro­ che du peuple, le style abonde en proverbes, savamment utilisés on créés par l'auteur, et passés dans la langue.

Issu du xvn1• siècle, Krylov demeure aujourd'hui encore l'un des écrivains les plus vivants.

citation Le Ruisseau Un pâtre, en son chagrin, près d'un ruisseau [chantait Son infortune et son irréparable perte : Le jeune agneau qu'il chérissait Venait de se noyer au fleuve.

A ces accents le ruisseau murmure indigné : « Que dirais-tu, ô fleuve avide, si ton lit « Etait comme le mien - « Clair et visible à tous les yeux, « Et si chacun parmi ta bourbe pouvait voir « Les victimes sans nombre englouties par ta [soif? « Honteux, tu rentrerais, je le suppose, en terre,. »

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