LITTÉRATURE PORTUGAISE DES ORIGINES A L'EPOQUE CONTEMPORAINE

« La curiosité intellectuelle des premiers prin­ ces de la nouvelle dynastie donne lieu a un régime de « mécénat », de même qu'elle pro­ duit toute une littérature didactique à laquelle appartiennent le Liuro da Montaria (sur la chasse), de D.

Jo:\o 1, et l'Ensinança ile bem caoalgar a toda a sela (l'art de bien monter à cheval), du Roi D.

DuARTE; et surtout, du même D.

DuARTE, le Loyal Conseiller, et de son frère le prince D.

PEDRO, la Vertueuse Bienfaisance .

Le caractère le plus original de ces ouvrages réside dans le souci de proposer des modèles de· conduite à la noblesse dont l'élévation de mŒurs avait été ·affaiblie par la crise évoquée plus haut.

Sur le plan de la langue, le Loyal Conseiller notamment, représente un important progrès, un enrichissement qui ne va pas en­ core sans difficultés lorsqu'il s'agit d'exprimer des idées et des débats abstraits jusqu'alors apanage de la littérature en latin .

Fernao Lopes et les chroniqueurs du xve siècle Premier en date des .

.

chroniqueurs du Royaume Fernào LoPES est resté également le premier pour la portée historique ainsi que pour la va­ leur littéraire de son œuvre.

Né ·entre 1380 · et 1390, il était en 1418 con­ servateur des archives nationales (Torre do Tomho) par nomination de D.

Joào 1.

!\lis à la retraite en 1454, il vivait encore en 1459.

Il semble que ce soit le prince héritier , futur Hoi D.

Duarte , qui lui confia la charge de « com­ poser en chronique les faits des Hois ayant autrefois régné au Portugal ».

Si pour une part son ·œuvre n'est que la com­ pilation de mémoires précédentes, pour .

l'autre, et en particulier son chef-d'œuvre, La Chroni­ que de D.

Jolio l,.

il se livre à un travail de recherche personnelle.

Par là, ct par le souci de.

brosser une fresque complète de la société portugai~ des XIV 0 et XV" · siècles, Fernào !.opes est plus qu'un chroniqueur - il est un vériia­ hle ·historien .

Il repousse « les fables menson­ gères · » du .

passé et accorde dans son œuvre une place signili. »