Litterature maghrebine La Renaissance
Publié le 14/01/2024
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Matière : Histoire des Idées et des Arts
Semestre : 2
Groupes : 3 et 4
La Renaissance
I- La pré-Renaissance
Selon l’historien de l’art, Jacob Burckhardt, ce mouvement pré-renaissant fut amorcé au XIè siècle
en Toscane (sud-ouest de l’Italie, plus particulièrement à Florence).
Il désigne grossièrement l’art du
Trecento (XIVè siècle italien), où s’accomplit la rupture avec l’art gothique international, et où
transparaît le passage de l’art primitif byzantin vers un style naturel qui rappelle celui de la Rome antique.
1- La première Renaissance (Italie)
En Italie, la première Renaissance est indissolublement liée à l’art toscan (1400-1500).
Cette période
connut un développement notoire en matière de la perspective et la science des proportions, une nouvelle
conception du portrait, le début du paysage, etc.
L’art évolue, profitant de la nouvelle notion
anthropocentrique, exaltée notamment par les humanistes, qui place l’homme au centre de l’univers, au
détriment de la vision théocentrique qui a longtemps fait florès pendant le Moyen-âge.
2- La Renaissance ailleurs
a- Renaissance flamande
- Influence du style pré-renaissant et romain
- Représentation du corps humain
- Anatomie, perspective (Jan Van Eyk, Jérôme Bosch, Holbein, etc.)
b- Renaissance anglaise
-Elle commence bien tardivement
-Souvent, la date de 1458 (bataille de Bosworth qui a mis fin à la Guerre des Deux-Roses et l’avènement
de la dynastie des Tudors) est prise comme début de la Renaissance en Angleterre.
-L’ère élisabéthaine (en référence à la reine Elisabeth Ière 1558-1603) incarne le couronnement et l’âge
d’or de cette période.
-Mais la Renaissance anglaise dissemble notablement de son homologue italienne :
domination de la littérature, de la musique et des arts de spectacle par rapport aux arts visuels et plastiques
(Shakespeare, Bacon, John Ford, T.
More, Ben Johnson…)
-Le décalage historique est également saisissant entre la première et la seconde : alors qu’en Angleterre
la Renaissance était encore dans ses prolégomènes, l’Italie évoluait déjà vers le maniérisme et le baroque.
c- Renaissance espagnole (ou ibérique)
-Le mariage d’Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon inaugure une ère singulièrement prospère en
art et en littérature, qui reflète sans doute la suprématie espagnole en matière économique et militaire,
illustrée par la conquête de l’Amérique, avec tout son lot de richesses et de grandeur.
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-Naissance d’un style Isabelle, d’un art des Rois catholiques, d’un art plateresque (style foncièrement
architectural, transitoire entre le gothique et le style renaissant)
-Affluence de styles anciens (romain et gothique), mais aussi exotiques : arabe, notamment (Almoravide,
Almohade).
Les artistes les plus illustres : Diego Silog, Bartolomeo Bermejo, Pedro de Campana…)
d- La Renaissance française
- En France, le XVIè siècle commence par la guerre d’Italie et s’achève par les guerres de religion.
- Politiquement, la France se construit autour du pouvoir royal qui œuvre à unifier la langue française,
dont l’impact est patent sur la littérature en France au XVIè siècle.
La figure de François 1er se distingue
nettement comme celle du promoteur des belles-lettres, mécène, protecteur des écrivains et des artistes,
bâtisseur de monuments architecturaux d’une noblesse flamboyante (châteaux de Chambord, de
Fontainebleau…), d’établissements d’éducation et d’instruction prestigieux : Institution des Lecteurs
royaux, futur Collège de France.
Ce rôle fut appuyé aussi par la sœur du roi, Marguerite de Navarre,
hautement acquise aux lettres et aux arts.
La venue du peintre Leonard de Vinci en France, sous l’initiative de François 1er, eut un impact
retentissant sur l’activité culturelle en France où, en art, domine un italianisme bien prononcé, qui
s’inspire, il va sans dire, du modèle italien.
- La pensée humaniste se répand à une cadence inédite et s’exprime au travers d’œuvres imposantes
composées par des auteurs majeurs : Rabelais (Pantagruel, Gargantua), Montaigne (Essais), Agrippa
d’Aubigny (Les Tragiques, œuvre poétique déchirante, qui traduit les scènes horrifiques des conflits
interconfessionnels).
Le mouvement de la Pléiade, porté par Joachim du Bellay et Pierre de Ronsard,
épure l’esthétique poétique en termes de vocabulaire et de grammaire et met au goût du temps une
nouvelle forme poétique, le sonnet, inspiré du « sonetto » italien.
II- Florence, berceau de la Renaissance
La ville de Florence fut la capitale du rayonnement culturel renaissant.
Riche, peuplée de plus de 50.000
habitants, active, elle abrite la majorité des érudits byzantins qui avaient quitté Constantinople lors de sa
chute entre les mains des Turcs ottomans.
Ces savants furent chaleureusement accueillis, généreusement payés, notamment par les puissants
mécènes, à l’image des Médicis.
Certains autres se virent ouvrir les portes des plus prestigieuses
universités de la ville et y devinrent de brillants enseignants.
Artistes et savants s’y côtoient et y exhibent
leur talent.
Immédiatement, les œuvres, les idées nouvelles, les constructions somptueuses commencent à naître à
un rythme effréné (la cathédrale Santa Maria del Fiore, un projet ambitieux voulant ériger la plus grande
église du monde chrétien, en est l’exemple le plus probant).
Avec le soutien d’aristocrates, princes et rois, les artistes et les savants voient leur statut se rehausser
souverainement par rapport au Moyen-âge où, inféodés à un art éminemment religieux, ils étaient réduits
à la discrétion, voire à l’anonymat : peu d’œuvres, en effet, étaient signées par leurs auteurs.
A la Renaissance, la liberté de l’artiste devient un droit innégociable, tant au niveau esthétique ou
philosophique que moral et social.
Du coup, les artistes sont courtisés, ils imposent non seulement le prix
de leurs œuvres mais aussi – et c’est le plus important – leurs goûts et leur style.
Certains, en effet, à
l’instar de Michel-Ange, allaient jusqu’à imposer leurs idées au pape.
Désormais, un artiste ou un savant
est une personnalité publique, célèbre et imposante : elle n’a rien à envier à un roi, à un seigneur ou à un
pape.
III- Caractéristiques de la Renaissance
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1- Apologie des Anciens
A bien des égards, la Renaissance a pris le contrepied du Moyen-âge ; de fait, contrairement aux savants
médiévaux qui stigmatisaient le monde païen gréco-romain, à leurs yeux gorgé d’ignorants et de barbares,
vivant dans le dernier âge avant le Jugement dernier, les historiens de la Renaissance révèrent les
Anciens, qu’ils prennent pour un modèle standardisé, un mode de perfection référentielle pour toute
activité créative.
Les textes classiques sont exhumés, étudiés : les Dialogues de Platon, Les Histoires d’Hérodote, les œuvres
dramaturgiques de Sophocle, Euripide ou d’Eschyle… sont remises à l’ordre du jour.
Les arts plastiques
renouent avec les thèmes anciens : ils chantent la nature (Le Printemps de Botticelli), s’éprennent du
charme féminin (Vénus endormie de Giorgione, La naissance de Vénus de Botticelli), affectionnent le
portrait, aux expressions parfois troublantes (La Joconde de Léonard de Vinci), s’extasient aux vertus des
maîtres grecs (L’Ecole d’Athènes de Raphaël).
Cet engouement pour l’héritage antique s’accompagne d’un
revirement substantiel dans la conception métaphysique chez l’homme de la Renaissance.
Le Moyenâge divisait l’Histoire en trois périodes : la Création, ou la Genèse, la venue de Jésus-Christ, puis le
Jugement dernier.
Ce trajet historique est bel et bien décliné par la Renaissance qui propose, elle aussi,
un parcours tripartite de l’Histoire, commençant par l’Antiquité, passant par le Moyen-âge et culminant
dans la Renaissance, véritable apothéose et âge d’or de la civilisation humaine.
2- Un essor généralisé dans tous les savoirs
Si la phase tardo-médiévale présentait déjà les signes avant-coureurs d’une (r)évolution culturelle et
artistique à grande échelle, la Renaissance concrétise le sacre des savoirs et des arts ; de fait, sans doute
est-il malaisé d’énumérer toutes les conquêtes accomplies dans ces domaines : médecine, astronomie,
anatomie, géographie, topographie, minéralogie, comptabilité, etc.
De nouvelles théories sont mises au
point, bouleversant les croyances anciennes et plaçant les sciences sur les voies fiables et évolutives de la
modernité…
L’invention de l’imprimerie fut un point d’inflexion en faveur de ce "printemps" de savoirs, en élargissant
le périmètre de l’instruction, de l’alphabétisation, et la diffusion du livre, dont la fabrication a dépassé le
mode artisanal, individuel et, donc inefficace, pour suivre un mécanisme industriel géré par un effort
collectif et synchronisé.
3- Un art flamboyant
Le domaine de l’art est celui où la Renaissance a opéré ses premières ruptures avec l’héritage médiéval,
principalement en Italie.
L’apparition d’un art de plus en plus profane permet le déploiement des thèmes
afférents à la vie séculière, au corps humain.
Ce dernier est fort prisé en tant que représentation
esthétique, sans minimiser le précieux service que l’art du nu offrait à la science de l’anatomie, qui doit
opérer sur un corps dénudé.
Là également on se démarque de la vision médiévale du corps humain, appréhendé comme habitacle
d’esprits invisibles, mû par les astres ou autres forces occultes.
Pour la Renaissance, le corps humain est
conçu comme une machine harmonieuse, régie par des lois physiques et mécaniques analysables et
mathématisables.
Les représentations du corps humain, par delà leur indéniable valeur esthétique, interpellent par leur
réalisme, leur exactitude physiologique, la justesse du mouvement, de la perspective, des proportions,
des postures… Les chefs-d’œuvre de Michel-Ange (Moïse) ou de Donatello (David), pour ne citer que ces
deux là, en sont les spécimens les plus aboutis.
Une telle maîtrise ne peut émaner que d’un artiste seigneur
dans son art propre, doublé d’un....
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