LITTERATURE: Le duc de Saint-Simon

Un observateur perspicace. Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon, né à Paris d'une famille d'ancienne noblesse, a été éduqué en gentilhomme accompli. Mousquetaire à 16 ans, il prend part à la guerre «de la Ligue d'Augsbourg«; il guerroie à Namur, à Neerwinden. En 1702, son régiment est dissous. Dépité, Louis de Rouvroy quitte l'armée. Faute d'une brillante carrière militaire, il ambitionne un rôle diplomatique. A Versailles, son titre lui assure un rang enviable parmi les courtisans; mais Louis XIV a peu d'estime pour son esprit et pour son caractère: «Il ne s'occupe que de faire des procès à tout le monde«, dit-il de lui. L'impétueux duc s'engage alors dans le «parti« du duc de Bourgogne. A la mort de ce dernier, il passe au service du duc Philippe d'Orléans. Celui-ci, devenu Régent, le fait entrer dans son Conseil; mais la seule mission dont il le charge est d'aller chercher à Madrid une petite infante de 6 ans, fiancée au jeune roi Louis XV. En 1723, la mort de Philippe entraîne avec elle le dernier espoir, pour Saint-Simon, d'atteindre aux grandes affaires. Amer, aigri, il abandonne la cour. En 1729, à 54 ans, retiré à Paris, en son hôtel de la rue Saint-Dominique, ou dans son château de La Ferté-Vidame, près de Dreux (Eure), Saint-Simon occupe ses loisirs à annoter et à rectifier le Journal de Dangeau.