LITTERATURE: Joseph de Maistre

Réactionnaire et ultramontain. La Révolution française et ses principes n'ont pas d'ennemi plus opiniâtre que le comte Joseph de Maistre, penseur réactionnaire et ultramontain, qui manie avec virtuosité l'invective et le persiflage. Né à Chambéry dans une famille originaire du Languedoc, de Maistre reçoit une éducation très stricte. Après avoir fait son droit à Turin, il devient, en 1774, substitut-avocat fiscal général au Sénat de Savoie, que préside son père. Il est promu sénateur en 1788. Lorsque l'armée française envahit la Savoie en 1793, il s'enfuit à Aoste, puis se réfugie à Lausanne où le roi du Piémont lui confie une mission d'observateur. Dès 1795, de Maistre se signale par un pamphlet contre la République française, rédigé dans un style familier pour gagner l'audience du peuple. En 1796, ses Considérations sur la France fondent sa renommée de polémiste catholique et réactionnaire. De Maistre qualifie la Révolution de «satanique«. Affirmant qu'elle s'accomplit selon les voies de la Providence, il la considère comme une expiation qui retrempera l'humanité. Il prédit la contre-révolution car, selon lui, les événements ont des causes profondes et inévitables tenant aux mœurs, aux traditions, aux croyances. Vouloir bouleverser le cours des choses en légiférant est pécher par orgueil. Cela entraîne inévitablement l'humanité vers les plus grandes catastrophes.