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LITTERATURE: Joinville

Publié le 26/10/2009

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Le biographe de Saint Louis (Vers 1225-1317). Jean de Joinville naît au château de ce nom, au nord de la Champagne, vers mai 1225. Sa famille, connue depuis le début du XIe siècle, s'affirme dans l'orbite de la maison de Brienne, puis contracte de brillantes alliances. A partir du milieu du XIIe siècle, son chef est sénéchal de Champagne. Cette dignité échoit à Jean de Joinville en 1239, lorsqu'il atteint sa majorité féodale; il a, en effet, perdu son père très jeune. Accompagnant son seigneur Thibaud, comte de Champagne, puis roi de Navarre, Joinville fait la connaissance du jeune roi Louis IX à Saumur, en 1241. Il l'accompagne à Poitiers puis, l'année suivante, à l'expédition contre les barons poitevins révoltés. Fait chevalier en 1245, Joinville se croise comme le roi. Avec ses parents et ses amis, il gagne l'Egypte en 1248 et prend part à toutes les opérations de la croisade: il se montre très courageux mais aussi plein de bon sens. Il échappe à la défaite de la Mansourah, mais est capturé avant d'avoir pu regagner Damiette où le roi doit capituler.

« JOINVILLE 1224? -1311 JEAN DE JOINVILLE, sénéchal de Champagne, va•ml du comte Thibault qui était au5'i roi de Navarre, avait environ vingt-quatre ans quand, au moins d'août 1248, il s'embarqua à Marseille, avec le roi Louis IX et la fleur de la noblesse française, pour entreprendre la septième croisade, pieuse aventure qui finit assez mal, après avoir retenu Joinville six années hors de France.

Le sénéchal était octogénaire quand, en 1305, la reine Jeanne de Navarre, femme de Philippe le Bel et fille de son suzerain, lui demanda d'écrire le Livre des saintes paroles et des bons faits de Louis IX qui, ayant fini d'être roi sur la terre en 1270, était devenu saint dans le ciel en 1297: Depuis un demi-siècle, Joinville racontait la septième croisade, qui avait été la grande aventure de sa vie, au demeurant fort paisible.

Il en parlait avec tant de verve, de liberté et de dévotion pour le saint roi que la reine Jeanne, en s'adressant à lui, pensait bien que l'hagiographie de rigueur se lirait comme une histoire.

Il est permis de croire que la chronique, achevée en 1309, ne fut pas composée tout entière après la canonisation.

Joinville ne se contentait pas de parler ses histoires, il les avait écrites.

Le récit de la croisade, qui constitue le gros du texte, n'est pa,s d'une autre encre, elle est d'un autre ton, d'un autre âge que le pieux panégyrique dont le vieux sénéchal enveloppa ses souve­ nirs de campagne pour répondre à l'attente de la reine et transformer en vie de saint les mémoires d'un jeune capitaine qui vénérait son maître mais qui parlait de lui-même plus encore que du roi.

L'élévation du roi Louis à la sainteté ne surprit pas Joinville : la sainteté se dégageait si naturellement des propos et des actes du monarque que, lorsque le sénéchal lui consacra un autel dans la chapelle de son château, la dévotion du féal n'eut pas à se modifier pour devenir la dévo­ tion du fidèle, et Joinville s'agenouilla pour la prière dans le même sentiment de vénération totale qu'il l'avait fait pour l'hommage.

En somme, à trente ans, la vie héroïque du sénéchal était achevée.

Non que, de 1254 à 1317 ou 1319, il ait fait retraite.

Il se vit confier encore des missions délicates, qu'il accomplit avec bonheur.

Mais, dans cette période relativement paisible, la première tâche qu'il s'imposa fut d'assurer le bonheur de ses vassaux.

En quoi il fut moins saint mais plus raisonnable que le roi Louis; car, quand celui-ci se croisa de nouveau pour aller, en 1270, trouver devant Tunis une mort inutile, Joinville refusa de le suivre et répondit tout carrément: «Si j'en voulais ouvrer au gré de Dieu, je demeurerais ici pour mon peuple aider et défendre; car si je perdais mon corps en l'aventure du pèlerinage de la croix,· là où je vois tout clair que ce serait au mal et au dommage de ma gent, j'en courroucerais Dieu, qui perdit son corps pour son peuple sauver.

» On ne saurait mieux dire.

Le bon sens et la bonté tenaient lieu de sens politique à ce seigneur qui n'avait pas compris grand-chose aux intrigues, complications, manœuvres de « sa }} croisade mais qui, lorsque tout le conseil pressait le roi de faire prompt retour en France, s'opposait seul à cette fuite et déclarait que, pour lui, il ne partirait pas (alors qu'il en avait la plus grande envie) avant que ne soient délivrés « les pauvres prisonniers qui ont été pris au service de Dieu et du roi, et qui jamais n'en sortiront si le roi s'en va }}.

Tant avait-il raison que Louis, après avoir boudé jusqu'au soir, se rallia à son avis et demeura pour le salut des siens.

JOINVILLE offrant au futur roi Louis X le Hutin son (< Livre des Saintes Paroles et des Bons Faits de notre saint roi Louis >>, Ms.

français 13568 (xiv• jiècle).

Bibliothèque Nationale, Paris.

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