LITTERATURE: François Villon
Publié le 26/10/2009
Extrait du document
François Villon (1431 - après 1463) Villon fut un repris de justice qui échappa de peu au gibet, mais aussi—et surtout— le premier en date des poètes lyriques de France, et l'un des plus grands.
François de Montcorbier ou des Loges (on ignore son véritable nom et la préposition indique le lieu de naissance) était issu d'une famille très pauvre. Privé de père, il fut élevé par le chanoine Guillaume de Villon qui lui donna son nom. Quoique bachelier, puis maître ès arts de la Sorbonne (1452), il sombra dans la délinquance. En 1455, il dut quitter Paris après avoir tué un prêtre au cours d'une querelle. Gracié, il participa à un important cambriolage et dut s'enfuir à nouveau (1456). C'est à cette époque qu'il écrivit le Lais (legs) ou Petit Testament. Il mena désormais une vie errante, s'acoquina avec des bandits de grand chemin, ce qui ne 1 'empêcha pas d ' être reçu, à B lois, à la cour du poète Charles d'Orléans. Incarcéré à plusieurs reprises, il fut finalement enfermé au Châtelet et condamné à la pendaison (1462). En janvier 1463, le Parlement commua sa peine en bannissement. Dès lors, il disparut définitivement. Diverses légendes ont couru sur la fin de son existence, mais on ignore complètement la date et les circonstances de sa mort. Son oeuvre majeure, le Testament ou Grand Testament, date de 1461-1462.
«
François Villon
·;::;
Po ète français du xv siècle ,
François Villon doit sa célébrit é
posthume autant à
ses vers
qu 'aux faits divers dont il a été le
protagoniste.
Personnalité complexe
e t m y
stérieu se, il lai s se une œu vre
po étique mêlant l'émotion , la
cruaut é, le sarca sme et la tendresse.
Au-d e là des difficultés , l' étrang e té
d '
un e langue et d'une sensibilit é
d 'il y a plusieur s
siècles , la sincérité
e t
la v ariét é des accents de ses vers
peuvent toucher le lecteur
d 'aujourd '
hui.
0
n dispose de peu d'é lé ments biographiques
concernan t François Villon.
L es confi
dences auxquelles il se livre dans ses textes
sont douteuses et, s 'il n' avait pas défrayé la chro
nique judiciaire de son temps, on aurait sur lui
enco re moins
de renseignements.
Son nom
même est incertain : sur les documents de l'uni
vers ité de Paris où il fait ses études et sur les docu
ments de justice (co ndamnations , grâces, lettres
de rémission ...
) , on peut lire tantôt Fran çois de
Montcorbier , tantôt François des Loges .
Il est né
en 1431 ou 1432, à Paris , dans une fami lle pauvre.
Orp h elin de père , il a la chance d'ê tre pris sous la
protection d e Guillaume de Villon, professeur de
droit relig ieux et chap e lain de Sain t-Benoît- le
Bétourné, une paroisse proche de la Sorbonne.
Cet homme qu'il désign e dans son œuvre comm e
son «plus que p ère » lui donn e son nom ; il lui per
met aussi de fair e des études à la faculté de la Sor-
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bonne , où Villon acqu iert une solide culture.
Durant l'é té 1452, le jeune homme y obtient sa licence e t sa maîtrise ès arts.
Ce pourrait être le
début d 'une carrière brillante de «clerc», c'est-à
dire d e le ttré , de savant , parfaitement intégré à la
société parisienne, religieuse ou civile.
Le mauvais garçon
Cependant , le destin de Villon prend vite une tout
autre tournure.
Dans les années 1453- 1455, il parti
cipe à plusieurs bagarres et c h a huts d 'é tudiants au Quartier latin .
Il faut dire que ce quartier situé
autour de la puissante et très catho liqu e Sorbon
ne est turbul ent.
On y rencontre des jeunes gens
venus de tout e l'Europe, parlant entre eux un latin
plus ou moins maîtrisé, et aimant se frotter aux archers du roi qui font la police: ils savent qu'ils
seront soutenus par une Sorbonne jalous e de son
indé pendan ce et de ses privilèges.
Ils aiment aussi fréquente r l es tavernes , ce dont Villon saura se
souvenir dans ses textes ; ils y côtoient des indivi
dus aux professions peu recommandables , mais séduits par l'atmosphère de désordre du quartier:
voleurs, filous, pipeurs de dés , escrocs en tout
genre e t autres débauchés ...
L e
destin de Villon bascule vraiment au soir
du 5 juin 1455, quand , agressé et blessé par un
prê tr e , Philippe Sermoise , il se défend si bien qu'il
tue son adversaire .
Il quitte Paris pour quelques
mois e t, pendant cette période de clandestinité,
il entr e en con tact avec une bande d' escrocs
bourguignons , regroupés en compagn ie de la
«Coquille •• (d ' où leur surnom de «coqu illards »).
Ces homm es parlent e ntr e e ux un argo t particu
lier dont on peut retrouver la structure dans des
poèmes à double sens.
Mis hors de cause dans l'affair e du meurtre de Sermoise, Villon revient à
Paris en 1456 pour y hanter tavernes et tripots.
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! Gravure sur bois de l'édition des Œuvres a de François Villon , parue chez Pierre
Levet en 1489.
Les poésies de Villon ont été rassemblées après sa mort et ont connu, dès leur parution , un grand succès.
Les rééditions se sont succédé à un rythme soutenu pendant
toute la première moitié du xv1 • siècle.
Da ns la nuit de Noël 1456 , avec une band e de cinq lar-rons , il pénètre dans le Collège de
Navarre pour crocheter un coffre e t y dérober
cinq cents écus d'or -un e grosse somme.
Le vol
n '
est découvert , e t Vill on dénoncé , qu'au bout de
plusieurs mois.
Mais il a déjà fui Paris.
Entre 1457
et 1461 , il mè ne une vie erran te , sans doute dans
le centr e de la Fran ce où, comme traces de son passag e, il laisse de beaux poèmes tels que sa
ballade « Je meurs de soif auprès d 'une font aine••,
comp osée pour la cour de Cha rles d'Orléans à
Blois.
Durant l'é té 1461, Villon s e retrouve e n pri
son à Meung-sur-Loire , pour des raisons incon
nues.
Il est lib é ré grâce à l'arrivée sur le trône du
nouv eau roi de France, Louis Xl, qui , à l'occasion
d e son sacre, accorde des le ttr es de rémission
partout où il passe.
Villon rentre à Paris , retourn e
e n
prison pour l'affair e du Co llège de Navarre ,
mais en sort contre la promesse de rembourser la somme volée.
Moins d' un mois plus tard , en
nov embre 1462 , une nouvell e fois comprom is
dans une rix e où il y a eu mort d'homme , il est
enco re a rrê té e t condamné à ê tre pendu.
Il com
pose à cette occasion sa célèbre Ballade des pen-
~ Plan de Paris au début du xv1• siècle.
Le Paris de François Villon (milieu du xv-siècle) n'est guère différent de celui de François 1".
Villon a passé l'essentiel de sa
jeunesse (et de sa vie, lorsqu ' il n'était pas en fuite , en prison ou en exil) sur la rive gauche de la Seine , dans le Quartier latin, peuplé
d 'étudiants turbulents et d'hommes de religion et d 'enseignement jaloux de leur
indépendance à l 'égard du pouvoir royal..
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