Littérature et religion : Villiers De L'Isle-Adam, Bloy, Huysmans

« société, qui deviennent aigus quand la France traditionnelle, «fille aînée de l'Eglise catholique», affronte le monde moderne à travers une série de crises, la Commune, le Ralliement, Boulanger, l'affaire Dreyfus, la séparation de l'Eglise et de l'Etat, et quand la religiosité romantique puis décadente porte, à travers le positivisme et l'athéisme croissants des milieux artistes, la vague des conversions d'écrivains, qui va déferler dans les dernières années du siècle.

Partons d'un menu fait d'histoire littéraire.

l'éphémère amitié qui lie, dans les années 1885, trois écrivains qui font cavaliers seuls dans la littérature et la société du moment, réunis pourtant par une même haine du siècle et le goût, d'ailleurs divers, des choses religieuses.

Ilot fragile (que brisa la mort de Villiers, plus âgé de dix ans, et une brouille obscure entre Bloy et Huysmans), en marge de tout ce qui se fait alors dans le monde catholique.

Aussi bien, Huysmans n'est pas encore converti, si Bloy et Villiers ont une foi de charbonnier.

Il ne faut surtout pas les confondre ni, en amont avec l'intégriste Veuillot, ni, en aval, avec le spiritualiste Brunetière ou l'évangélique Francis Jammes, ou les romanciers de l'ordre moral, Bourget et Bordeaux ...

Villiers de l'Isle-Adam (1838-1889) Le comte Jean-Marie Mathias Philippe Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, gentilhomme breton, descendant d'un chevalier de l'ordre de Malte et d'un père chimérique, naît avec la génération des parnassiens auxquels il emprunta son lyrisme fastueux.

Quelques lignes de Huysmans dans A Rebours lui vaudront une célébrité tardive dans une vie précaire et misérable.

Cinq ans après sa mort, la jeunesse symboliste fait un accueil enthousiaste au drame d'Axël.

Aristocrate égaré dans la bohème littéraire, Villiers aura, toute sa vie, aimé «les combats où la défaite est certaine», comme il dit quand il se présente, candidat légitimiste, au conseil municipal de Paris, après une brève adhésion à la Commune.

Catholique et royaliste par tradition et conviction, héraut d'une classe condamnée, ce brillant manieur du verbe -l'un des meilleurs causeurs du temps, dit-on-, Villiers a. »