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Littérature du 20 ième siècle : Dissertation sur l'oeuvre d'Albert CAMUS

Publié le 27/03/2013

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Albert Camus est un écrivain français, né en 1913 et mort en 1960, et ayant reçu en 1957 le prix Nobel de littérature. Philosophe, romancier, dramaturge, essayiste et nouvelliste français ; il fut aussi un journaliste militant engagé dans la Résistance française et dans les combats moraux de l'après-guerre. L'œuvre de Camus comprend des pièces de théâtre, des romans, des nouvelles, des poèmes et des essais dans lesquels il développe une vision humaniste fondée sur la prise de conscience de l'absurdité de la condition humaine, mais également sur la révolte, comme réponse à l'absurde. Pour Camus, ces différentes œuvres peuvent être regroupées en plusieurs cycles. Il y’a tout d’abord un premier cycle intitulé « le cycle de l’absurde «, regroupant quatre œuvres : Caligula, L’étranger, Le mythe de Sisyphe et Le malentendu. Le deuxième cycle s’intitule « le cycle de la révolte « et regroupe des œuvres qui se sont échelonnées sur 10 ans, à savoir La peste, L’état de siège, Les justes et L’homme révolté. . Dans le discours de Stockholm, il exprime ses intentions d’écriture. En effet, il a tout d’abord commencé avec le cycle de l’absurde en cherchant à exprimer en premier lieu ce qui était la négation dans l’existence, sous trois formes : romanesque, dramatique, idéologique. Il reconnaissait qu’il lui fallait également exprimer un pôle positif dans l’existence de l’homme, c’est pourquoi il s’est lancé dans le cycle de la révolte. Les deux cycles sont donc liés. En quelque sorte, le second est une réponse au premier, la révolte étant une réponse à l’absurde. 

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« roman, et enfin examiner le problème métaphysique du mal et de la nature humaine face à l’absurde dans une dernière partie.

O n peut tout d’abord dire que le roman de Camus, La Peste , est un roman où le narrateur confère au récit le statut de « chronique », c’est-à -dire un récit relatant objectivement des événements historiques dans un ordre chronologique.

Ainsi, c omme le montre Camus, le lecteur peut s’appuyer sur une documentation riche et précise, car ce dernier fait en quelque sorte œuvre d’historien dans cet ouvrage , et non d’écrivain à proprement parlé : « Bien entendu, un historien, même s’il est amateur, a toujours ses documents.

Le narrateur de cette histoire a donc les siens : son témoignage d’abord, celui des autres ensuite, puisque par son rôle, il fut amené à recueillir les confidences de tous les personnages de cette chronique, et, en dernier lieu, les textes qui finirent par lui tomber entre les mains » .

On remarque dès les premières lignes du texte cette notion de réalisme et de précision.

En effet, la description de la ville est soumise à un regard qui progressivement expose les points de vue de tous ceux qui vont subir l’épidémie.

On peut donc penser que Camus cherche à faire rendre compte de l’importance du réel.

Pour ce faire, le narrateur adopte une focalisation c omplexe : il est à la fois particularisé en la personne du docteur Rieux, mais reste anonyme tout au long du récit pour ne se révéler au grand jour qu’à la fin de l’œuvre.

C’est comme si il était en quelque sorte le porte -parole de la ville, son représenta nt.

Ces divers points de vue nous invite nt à deviner une certaine neutralité chez le narrateur , toutefois, les diverses réactions de la population d'Oran devant la mort des rats, la réticence et les hésitations de l'administration à décréter des mesures dé cisives, son refus d'assumer ses responsabilités, font immédiatement penser à l’incapacité des démocraties occidentales à comprendre le danger de la montée du nazisme et à l'attitud e du gouvernement de Vichy, ce qui conduit à nous faire penser à une certai ne prise de position de l’auteur .

La Peste a souvent été considérée comme étant une transposition de l’Occupation allemande en France ainsi que de l’organisation de la Résistance qui s’ensuivit.

D’ailleurs, Camus ne semblait vouloir démentir cette vision allégorique : « La Peste, dont j’ai voulu qu’elle se lise sur plusieurs portées, a cependant comme contenu évident la lutte de la résistance européenne contre le nazisme.

La preuve en est que cet ennemi qui n’est pas nommé, tout le monde l’a reconnu, et dans tous les pays d’Europe.

[…] La Peste, dans un sens, est plus qu’une chronique de la résistance.

Mais assurément , elle n’est pas moins.

» Ainsi, on peut observer de nombreuses similitudes entre le récit fiction sortit de l’imaginaire de Camus et la réalité historique : le refus des populations à admettre le fléau rappelle sans conteste le refus de croire en la véra cité du nazisme, qui a plongé les alliés dans l’insouciance durant la Seconde Guerre mondiale ; la lutte des uns contre la peste et le profit des autres dans le fléau rappellent l’opposition entre la Résistance et les différentes personnes et organismes collaborant avec les allemands ; mais la scène se rapprochant le plus de la réalité historique est celle du traitement des cadavres qui s ont d’abord entassés dans des fosses, puis enterrés à l’apogée de l’épidémie : « Quand les voyages de l’ambulance étaient terminés, on amenait les brancards en cortège, on laissait glisser au fond, à peu près les uns à côté des autres, les corps dénudés et légèrement tordus et, à ce moment, on les recouvrait de chaux vive, puis de terre, mais jusqu’à une certaine hauteur seulement, afin de ménager la place des hôtes à venir.

[…] Un peu plus tard cependant, on fut obligé de chercher ailleurs et de prendre en core du large.

Un arrêté préfectoral expropria les occupants des concessions à perpétuité et l’on achemina vers le four crématoire tous les restes exhumés.

Il fallut bientôt conduire les morts de la peste eux -mêmes à la crémation.

» Cependant, on peut dire que la Peste ne constitue pas uniquement une dénonciation du nazisme, mais forme un véritable engagement de l’auteur qui se livre à quelque chose de bien plus. »

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