LITTÉRATURE: Albert Camus
Publié le 26/10/2009
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Le prophète de l'absurde. En 1957, à l'âge de 44 ans, Camus se voit décerner le prix Nobel de littérature; il est alors le plus jeune auteur ayant reçu cette distinction. On a souvent rapproché Camus de Sartre; mais plusieurs critiques contemporains ont souligné l'ambiguïté du vocable «existentialisme« qui les réunit avec d'autres. En fait, malgré le sentiment commun de l'absurde qui sourd de leurs œuvres, tout les sépare. A commencer par leurs vies. Albert Camus naît en 1913 en Algérie; son amour pour son pays natal se reflète dans L'Envers et l'endroit (1937) et dans Noces (1938). Ses études de philosophie sont interrompues par la maladie. Tout en sacrifiant à sa passion pour le théâtre, il exerce divers métiers: météorologue, agent de change, fonctionnaire, avant d'entrer dans le journalisme. Il visite l'Espagne, la Tchécoslovaquie et l'Italie. Camus n'a pu combattre dès le début de la guerre, mais il entre, en 1942, dans la Résistance; la même année, il publie L'Etranger, qui assure sa notoriété, et Le Mythe de Sisyphe, qui explicite sa pensée. Membre du réseau «Combat«, il écrit dans le journal du même nom jusqu'en 1947. Cette même année, il publie La Peste, qui marque dans sa vie le début d'une deuxième étape: depuis trois ans lecteur chez Gallimard, Camus décide de se consacrer uniquement à son œuvre. Après Sartre (Les Mains sales, 1948), Camus s'interroge dans Les Justes (1949) sur les relations entre la morale et la politique. En 1951, cette recherche aboutit à L'Homme révolté, dont Sartre condamne l'idéalisme, le moralisme et l'anticommunisme. C'est que Camus refuse la révolution totalitaire et, à travers elle, le stalinisme, qui fait du meurtre et de la déportation un moyen de gouverner. En 1954 éclate la guerre d'Algérie. Dès 1956, Camus choisit de se taire sur ce conflit qui le déchire.
«
a) « je suis né pauvre sous un ciel heureux », a dit Albert Camus qui vit le jour le 7 novembre 1913 à Mondovi(Algérie) où son père était ouvrier agricole.
Étudiant de philosophie à la Faculté d'Alger, Camus y eut pour maître M.Grenier, l'auteur d'une thèse très remarquée sur Jules Lequier.
C'est dès cette époque que Camus médite sur laliberté des hommes et sur le mal.
Il étudie les pessimistes mystiques de la gnose pour rédiger son diplôme d'ÉtudesSupérieures : Métaphysique chrétienne et néoplatonisme.
En 1937 Camus est journaliste à Alger Républicain.
Samauvaise santé le fait réformer par l'armée régulière en 1939, mais il combattra dans les rangs de la Résistance.
Ilfonde alors le journal Combat dont il est rédacteur en chef de 1944 à 1947.
Camus célèbre par ses romans(l'Étranger 1942, la Peste 1947, la Chute 1956), son théâtre (Caligula 1945, l'État de Siège 1948, les Justes 195o)autant que par ses essais philosophiques (Le mythe de Sisyphe 1942, l'Homme révolté 1951, Réflexions sur la peinecapitale 1957) reçoit en 1957 le prix Nobel de littérature.
Humaniste militant, mais ne se voulant d'aucun clan,d'aucun parti, Camus lutta toute sa vie contre toutes les formes d'oppression et d'injustice : contre la répressionpolicière en Hongrie, contre la peine de mort, pour la trêve en Algérie : Sa mort illustre tragiquement sa doctrine del'absurde : Car c'est en pleine force et en pleine gloire qu'il succombe le 4 janvier 196o dans un stupide accident devoiture.b) L'intuition fondamentale de Camus est celle d'un conflit tragique entre l'héroïsme des hommes de bonne volonté,le combat humain pour la justice et les valeurs, et le cours du monde totalement privé de sens, indifférent à l'idéalhumain.
La souffrance des enfants innocents, thème dostoïevskien, est pour Camus l'image la plus atroce de ce malfondamental.
Sa philosophie qui illustre à la fois la lutte généreuse des hommes les meilleurs et l'échec inévitable, latoute puissance du mal, combine le thème existentialiste de la liberté et le dualisme radical des gnostiques.
PourCamus le mal fondamental de l'Univers, loin de justifier une attitude de démission, doit plutôt stimuler les efforts de«l'homme révolté» qui en pleine lucidité s'efforce de diminuer les injustices et la souffrance.
Tel est le sens de laformule que proposait Camus dans son exposé de 1948 au couvent des dominicains de Lutour-Maubourg : «Pessimiste quant à la destinée humaine, je suis optimiste quant à l'homme ».
Mais Camus ne se dissimule jamais leséchecs de l'entreprise humaine.
Lorsque la révolte généreuse devient Révolution organisée, d'efficacité qu'elle ygagne s'accompagne d'une impureté dangereuse.
Lés révolutions sont' souvent sanglantes, aboutissant à desdictatures cruelles ; elles se disqualifient en servant le Mal qu'elles prétendaient réduire.
Est-ce à dire que la bonneconscience de l'honnête homme qui lutte à son échelle contre le mal, loin des partis politiques et des entrepriseshistoriques ambiguës soit elle-même parfaitement pure ? En fait, ce juste, bien souvent s'abuse lui aussi sur lui-même et trouve l'égoïsme et le mal au cœur de ses vertus.
Tel est le thème de la Chute.
La philosophie de Camus, sielle n'est pas radicalement un pessimisme, est du moins un humanisme tragique.
C'est une éthique de la générositésans espérance..
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