L'IMPROMPTU DE VERSAILLES

Les adversaires de Molière contre-attaquent : Donneau de Visé, dans un dialogue violent, Zélinde, l'accuse de faire des personnalités; le jeune Boursault fait jouer à l'Hôtel de Bourgogne Le Portrait du peintre, où il attaque l'impiété de Molière et fait des allusions à sa vie intime. Sur les instances du roi lui-même, Molière répond par un acte en prose, L'Impromptu de Versailles, qui est joué devant le roi en octobre 1663. L'auteur nous fait pénétrer dans les coulisses de son théâtre; il se peint lui-même sur le vif au milieu du brouhaha d'une répétition : ingénieux prétexte à exposer ses idées sur la comédie et sur l'art dus comédien; mais parfois il quitte le ton familier pour flétrir les procédés infâmes de ses adversaires. Molière se présente en personne sur le théâtre dans son rôle de directeur et d'auteur. Il préside à la répétition d'une pièce qui va être jouée devant le roi. Après s'être livré à de plaisantes imitations des comédiens de l'Hôtel de Bourgogne, il donne à chaque acteur des conseils appropriés à son rôle. Il défend en même temps son théâtre : « son dessein est de peindre les moeurs sans vouloir toucher aux personnes «. On parle du « Portrait du peintre « de Boursault, et Molière dit qu'il n'a cure des attaques de ses ennemis contre ses oeuvres, mais qu'il leur défend de toucher à sa vie privée. La pièce n'est pas sue ; mais le roi envoie dire qu'il en remet l'audition.