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L'imaginaire du désir chez Maupassant

Publié le 02/08/2014

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L'imaginaire du désir

En général, les personnages de Maupassant deviennent les victimes de leur sentimentalisme. Ces avatars de Mme Bovary confondent le désir avec leur représentation de l'amour idéal. Dans « Une partie de campagne «, long terme, le souvenir d'une folle étreinte se substitue aux représentations romanesques d'Henriette. Maupassant montre comment l'irruption du désir répond à des sollicitations diverses et conjuguées, celles de la nature mais aussi de l'imaginaire. En effet, la représentation « cristallise « le désir et favorise le plaisir ; la mémoire l'entretient.

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« E X P 0 S t S F C H E S ...

Il -LA MÉDIATION DU ROSSIGNOL La légende du rossignol Henriette évolue sur un double plan elle est sensible à l'appel du désir exprin1é par l'oiseau mai~ elle le transfonne, le rend acceptable en le déplaçant dans l'ordre du romanesque.

Ainsi, lorsque le canotier devient entreprenant.

elle le repousse avec naturel -le terme revient à deux reprises.

Puis, elle semble même oublier la présence du jeune homme.

tout occupée à écouter l'aubade ensorceleuse.

Alors, elle confond le trouble sexuel avec l'aspiration poétique à un infini de bon­ heur poétique et.

cédant au mirage, elle succombe à la pulsion de l'instinct.

L'ellipse narrative La présence du rossignol permet à Maupassant de souligner l'absence de la jeune fille à elle-même, perdue dans un ravissement qui introduit la confusion dans son esprit, qui l'amène à confondre le désir et l'extase -terme ambigu, apparte­ nant à la fois au lexique religieux et au vocabulaire érotique.

De manière indirecte, l'auteur montre bien à quel point les femme~ peuvent se laisser prendre au piège de la substitution de ces deux réalités, charnelle et spirituelle.

En outre, le chant du rossignol produit un commentaire indirect de la relation sexuelle .

....

Ill -LE RETOUR AU RÉEL La chair est triste Chez Maupassant, le plaisir trahit ses propres limites.

Ainsi, au sortir de l'étreinte, les deux personnages n'éprouvent plus que du dégoût l'un pour l'autre.

Ils viennent de céder aux appels du désir.

Une fois comblé, celui-ci ne transfigure plus la réalité environnante: l'univers se décolore.

L'auteur multiplie les tournures négatives pour signifier comment lacmé du plaisir cède à la répulsion haineuse.

L'amour de l'amour Maupassant ne peut concevoir l'amour autrement que malheureux ou circons­ crit à quelque plage éphémère de félicité toujours perdue.

Pour 1' auteur, la seule fé­ licité humaine réside dans l'illusion, dans l'attente et dans l'espérance.

Satisfaire le désir équivaut à renoncer au bonheur, à en détruire la plus petite parcelle.

Mieux vaut donc s'abstenir: on ne saurait aimer que dans le renoncement.

Un dénouement ambigu Il entre dans la logique du pessimiste Maupassant de laisser entrevoir à ses per­ sonnages la possibilité du bonheur pour mieux le leur soustraire -non qu'il éprouve un plaisir sadique à les condamner au malheur, mais parce que, pour lui, la réalisa­ tion d'une attente détruit le phénomène d'idéalisation.

Conclusion : Cette aventure aura « compliqué » Henriette parce que, intro­ duisant une rupture dans son existence médiocre, elle lui aura fait entrevoir une réalité nouvelle et lui aura procuré un souvenir heureux -peut-être plus que le bonheur, selon certains ...

La jeune fille n'est plus la même: elle perçoit ce qu'aurait pu devenir son existence.

Mais en liant cette expérience au regret qu'elle suscite, Maupassant suggère que, pour lui, le bonheur se vit dans l'imaginaire.. »

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