L'image de l'Égypte dans l'oeuvre d'Eschyle
Publié le 03/10/2013
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Au début du Ve siècle avant notre ère, le mon-de grec ressort profon-dément ébranlé des guerres médiques, qui l'ont opposé à l'empire achéménide. La victoire renouvelée des Grecs sur les Perses entraîne toute une réflexion non seulement sur la supé-riorité hellénique, mais aussi sur les caractéris-tiques d'un monde bar-bare de mieux en mieux connu grâce aux pro-grès des échanges.

«
confins du monde, et de son
régime lui donne un caractè
re encore plus extraordinaire,
même
si le poète s'appuie vi
siblement sur des théories sa
vantes, en l'occurrence celle
de la fonte des neiges d' Ana
xagore,
pour justifier le phé
nomène de
la crue.
Ainsi, en
faisant la part belle au Nil, Es
chyle présente une géogra
phie
idéalisée, impression en
core renforcée par
la reprise
d'un thème déjà présent chez
Homère,
celui de l'éloigne
ment de l'Égypte, qui la fait
apparaître comme un paradis
du
bout du monde.
Les Égyptiens :
des Barbares
exemplaires
S
i, en stylisant l'Égypte, le
poète lui confère un as
pect fabuleux, il n'en va pas
de même pour ses habitants.
Dans
l'œuvre d'Eschyle, les
Égyptiens, qui du reste à l'épo
que sont soumis aux Perses,
sont en effet rattachés à l'en
semble plus général
des Bar
bares, c'est-à-dire
des non
Grecs, dont les traits particu
liers, tant physiques que mo
raux, ne sont
soulignés que
pour mieux mettre en évi
dence
leur infériorité par rap-
port aux Hellènes, infériorité
dont témoigne leur défaite à
l'issue des guerres médiques.
Révélatrice de l'imagerie po
pulaire athénienne, la pré
sentation
des Égyptiens, et
surtout des Égyptiennes par
l'intermédiaire des Danaïdes,
ressemble plus à une liste de
stéréotypes
plus ou moins pé
joratifs qu'à une description
ethnographique précise .
Es
chyle décrit les Égyptiens
noirs de peau, buveurs de
bière
et mangeurs de papy
rus, rusés et surtout non res
pectueux des lois d'autrui, in
solents et violents.
Tous ces traits montrent que
les véritables notes locales ne
servent
en fait qu'à donner
une image caricaturale, glo
balement défavorable et mé
prisante
des Égyptiens, consi
dérés moins
pour leur exotis
me propre que
pour leur ap
partenance, aux yeux des
Grecs, au groupe des étran
gers,
des Barbares .
Même les
Danaïdes, pourtant originai
res d'Argos, ne semblent pas
échapper aux vices qui carac
térisent
les Barbares , dont les
travers résultent au moins au
tant de leur culture que de
leurs origines ethniques..
»
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