L'île aux esclaves, étude de la scène VI, Marivaux
Publié le 08/08/2010
Extrait du document
La scène de six est au centre de la pièce, c'est l'apogée de l'acte, quatre personnages sont en scène, le gouverneur de l'île est parti. Que va-t-il se passer ? Sur 48 répliques, 23 sont attribués à Cléanthis, 24 à Arlequin, et aucune à Euphrosine. Domination des valets, les valets ont le droit à la parole, ils ont donc le pouvoir sur leur maître. Les femmes parlent moins que les hommes. Il y a une différence d'une réplique entre Arlequin et Cléanthis est entre Iphicrate et Euphrosine. Marivaux fait paraître son caractère misogyne (contre les femmes). Au milieu de la scène, Arlequin et Cléanthis parodient une conversation amoureuse. Cette parodie montre que Marivaux met en scène une réflexion sur le théâtre par la mise en abîme.
«
Page 40 : dès le début de la scène les 2 valets acceptent leur changement d'identité (ligne 10 : «
damoiselle » : expression de la noblesse.
Le vocabulaire de la préciosité : « un jour tendre, la clarté du jour, grâces, flammes, feux » (Les
Précieuses Ridicules).
Au XVIIe siècle, existence d'un mur appelé la préciosité (chercher la préciosité)
Marivaux reprend ce langage précieux utilisé par les aristocrates au XVIIe et XVIIIe siècle pour le
ridicule.
Il cache la réalité de l'amour par des métaphores.
À ce champ lexical de la préciosité (amour), s'ajoute le champ lexical de la parole (synonyme de
pouvoir) : « belle conversation, nous traitons, discours galant, conversant, conversation, … ».
Dans cette scène en le parle que de la parole est de son usage.
Pour les vallées, être le maître c'est avoir
le droit de parler de la même manière que celuici.
Cléanthis utilisé la même manière de parler qu'Euphrosine en employant le pronom indéfini « on »
(qui remplaçait le « je » : euphémisme) comme le ferait une aristocrate.
Bilan
Cette parodie de conversation amoureuse dénonce la société aristocratique où dominent les privilèges mais aussi
l'hypocrisie sociale montrée par langage.
III.
Mise en abîme ou théâtre dans le théâtre
Cette scène comme toute la pièce de Marivaux met en valeur le théâtre.
a) Comme au théâtre, sur la scène même, on a les aristocrates qui sont comme les spectateurs (« qu'on
se retira dix pas » ordre d'Arlequin) qui regardent les acteurs Cléanthis et Arlequin qui jouent leur
parodie amoureuse.
(Comme cela se faisait au siècle précédent, le public d'aristocrate est debout sur
scène).
Deux destinataires (double public) * les spectateurs : Euphrosine et Iphicrate.
* les autres aristocrates qui regardent la scène.
b) Cléanthis joue ici un autre rôle : celui du metteur en scène (pas de didascaliesè dans le dialogue)
ligne 19 : « Mais traitons l'amour de la grande manière » ; Ligne 23 : « je suis d'avis d'une chose …
assis » ; Ligne 35 : « promenonsnous
plutôt de cette manière là » ; Ligne 62 : « Qu'avez vous donc,
vous défigurez notre conversation.
»
Bilan : C'est la maîtrise de langage, la connaissance du code linguistique qui permet de dominer dans
une société où triomphe l'hypocrisie.
Prise de pouvoir = prise de parole.
Résumé de la scène VII
La scène VII ne présente que 8 répliques : quatre pour Cléanthis et quatre pour Euphrosine.
Cléanthis
cependant a droit à une grande tirade.
Elle a donc plus de pouvoir.
Elles informent Euphrosine
qu'Arlequin est amoureux d'elle.
Elle lui ordonne d'aimer Arlequin en abusant ainsi de son nouveau
pouvoir de maîtresse.
Marivaux dans cette longue tirade de Cléanthis dénonce une société artificielle..
»
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