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L'HISTOIRE ET LA PROSE D'IDÉES AU MOYEN AGE (LITTÉRATURE)

Publié le 25/02/2012

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Le genre historique ne prendra conscience de sa véritable nature que vers le début du xvme siècle. Le moyen âge n'a connu que des chroniqueurs qui ne se soucient pas de s'élever, au-dessus des faits, jusqu'à la synthèse, ni de chercher le document écrit, mais qui racontent, dans ce qu'ils ont vu, ce qui pourra servir de documents. Quant aux premières ébauches prétendues historiques, elles sont remplies d'éléments appartenant à d'autres genres. C'est en latin, naturellement, que sont écrites les premières oeuvres; qui les eût lues que des clercs ?...

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« LES CHRONIQUEURS 67 latins accumulés par les moines de l'Abbaye de Saint­ Denis.

A la même époque, on trouve diverses histoires des Latins et parfois des Grecs, composées d'après des histoires latines tardives, d'après Lucain, César, Sal­ luste, mais non d'après Tite-Live, encore inconnu.

Aides-mémoire ou compilations, rien de tout cela n'a de valeur littéraire.

Les histoires de Croisades sont les plus intéressantes; là les faits, tout récents, ne sauraient autant que le passé lointain s'entourer de légendes absurdes; ce sont le plus souvent des témoins qui parlent, et les héros des guerres sont parfois vivants encore; tout au plus cette dernière circonstance cause-t-elle dans certains récits une déformation dans le sens de la flatterie, car beau­ coup d'entre eux sont des œuvres de commande.

Robert de Clari vaut par la sincérité du récit; simple com­ battant, il ignore les grandes combinaisons stratégiques et s'interdit toute réflexion générale, mais traduit sans prétention ses impressions de soldat, ses peines, ses étonnements, sa découverte de l'Orient.

Ernoul, clerc fixé en Syrie, raconte les trente premières années du royaume franc de Jérusalem; son récit est continué par l'anonyme Liure de Terre Sainte.

Villehardouin (1150-1215) se détache au premier plan; maréchal de Champagne, il est un grand seigneur, qui prit part non seulement au combat, mais aussi à la haute direction des opérations, dans la quatrième croisade.

Installé dans les provinces orientales qui lui avaient été attribuées, et où il mourut, il dicta ses mémoires sous le titre Histoire de la Conquête de Cons­ tantinople.

Quoi qu'on en ait cru, il cherche moins à se justifier qu'à faire comprendre les faits eri analysant leurs causes, qui remontent à la Providence.

11 écrit en politique plus encore qu'en homme de guerre, et domine les détails, ne s'attarde nullement au pitto­ resque, visant avant tout à la clarté.

Si sa langue est vieillie et difficile pour le lecteur d'aujourd'hui, son esprit est très moderne, et son style même.

Joinville (1224-1317) est loin d'avoir la même enver­ gure d'esprit.

Sénéchal de Champagne, ami intime de Louis IX, il partit avec celui qui devait devenir Saint Louis pour la septième croisade, celle de 1248-1252.

Son récit, qu'il a intitulé Les saintes Paroles et les bons Faits. »

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