« L'histoire est du roman qui a été. Le roman est de l'histoire qui aurait pu être. » EDMOND DE GONCOURT
Publié le 15/05/2012
Extrait du document
On sait l'influence du romantisme sur la renaissance de l'histoire au XIXe siècle (Les Martyrs, Walter Scoll). Thierry voulut rivaliser avec le roman et la poésie, de vie, de couleur, de pittoresque. Michelet de même. Nous ne nous étonnerons donc pas d'entendre Edmond de Goncourt....
«
titution archéologique (Salammbô).
Même dans un roman
réaliste, peinture de la société contemporaine, on peut, au lieu
de laisser libre carrière à son imagination, s'entourer d'une
documentation exacte et minutieuse.
C'est ce que faisaient
Zola et les Goncourt.
Et ils insistaient sur le côté • expérimen tal • de leurs œuvres.
III.
On voit maintenant fes rapports entre les deux genres et le sens du mot de Ooncourt.
L'historien, comme le romancier, doit être un artiste; il ne lui suffit pas d'être intelligent, il a besoin d'imagination et de
sensibilité.
Et le roman, au moins tel que l'entend Goncourt,
n'est pas une œuvre de pure fantaisie, il a quelque chose de
l'austérité et de la vérité de l'histoire.
Un roman bien fait est
un document ou une collection de documents humains.
Cette double conception est défendable.
Cependan't elle
n'est pas sans danger.
1.
A souligner ainsi les ressemblances entre le roman
et l'his toire on risque de les confondre.
«Dans les histoires du genre de celles-ci, dit Renan, dans la préface de la« Vie de Jésus,» le grand signe qu'on tient le vrai est d'avoir réussi à combiner les
textes d'une façon qui constitue un récit logique, çraisemblable,
où rien ne détonne .• 1
2.
De même un roman n'aura jamais la valeur d'une expé rience scientifique.
Quels que soient ses documents et ses
fiches, le romancier les combine toujours à son gré, sans autre règle que sa fantaisie.
Chaque genre a ses lois propres.
II est
à souhaiter que l'his toire soit toujours aussi intéressante que le roman, le roman
aussi instructif que l'histoire.
Mais il ne faut pas que l'historien
trahisse la vérité, sous prétexte d'être vivant, pittoresque ou
émouvant, ni que
le roman ennuie ou rebute, sous prétexte
de faire vrai.
t.
Renan dit : dans les histoire• du genre de celle-ci: Ét de fait sa • Vie de Jésus • est une véritable vie romancée.
Dans les volumes qui suivent, il est plus objectif.
Il n'en est pas moins vrai qu'il y a loin de cette conception à celle de Fustel de Coulanges, pour qui l'histoire est une science pure.
(Cf.
Chevaillier e Audiat, XIX" 1., p.
t437.).
»
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