L'excès et la bombance, le gaspillage et la destruction entrent de droit dans l'essence de la fête, affirme Roger Caillois. Qu 'en pensez-vous?
Publié le 07/12/2013
Extrait du document
• Plusieurs images de fête peuvent se superposer dans notre
esprit : fêtes débridées, spontanées, bruyantes, qui ont, au matin, un
parfum de destruction mais aussi fêtes ordonnées, consacrées,
préparées ... À vous de construire, à partir de votre propre expérience
de la fête, une réflexion sur ce thème.
• Il n'y a pas lieu ici de juger la fête (encore moins de condamner
ses débordements), mais on peut essayer de comprendre ses
principes, ses ressorts en tenant compte de sa diversité.
«
choc obsédant des lances sur les boucliers, chants gutturaux fortement
40 scandés, saccades et promiscuité de la danse.
La violence naît
spontanément.
De temps en temps des rixes éclatent : les combattants
sont séparés, portés en l'air par des bras vigoureux, balancés en
cadence jusqu'à ce qu'ils soient calmés.
La ronde
n'en est pas
interrompue( ...
).
45 On comprend que la fête, représentant un tel paroxysme de vie et
tranchant si violemment sur les menus soucis de l'existence quoti
dienne, apparaisse à l'individu comme un autre monde, où
il se sent
soutenu
et transformé par des forces qui le dépassent.
Son activité
journalière, cueillette, chasse, pêche ou élevage, ne fait qu'occuper
so son temps et pourvoir à ses besoins immédiats.
Il y apporte sans doute
de l'attention, de la patience, de l'habileté, mais, plus profondément,
il vit dans le souvenir d'une fête et dans l'attente d'une autre, car la
fête figure pour lui, pour sa mémoire et pour son désir, le temps des
émotions intenses et de la métamorphose de son être.
55 Aussi est-ce l'honneur de Durkheim 1 d'avoir reconnu l'illustration
capitale que les fêtes fournissaient, en face des jours ouvrables, à la
distinction du sacré et du profane.
Elles opposent en effet une
explosion intermittente à une terne continuité, une frénésie exaltante
à la répétition quotidienne des mêmes préoccupations matérielles, le
ro souffle puissant de l'effervescence commune aux calmes travaux où
chacun s'affaire à l'écart,
la concentration de la société à sa dispersion,
la fièvre de ses instants culminants au tranquille labeur des phases
atones de son existence.
1.
Émile Durkheim ( 1858-1917) ' sociologue français.
Questions:
1.
Résumé (8 points).
i;ous résumerez ce texte de 691 mots au quart de sa longueur.
Etant donné qu'une marge
de JO % en plus ou en moins est
admise, votre résumé ne devra pas compter plus
de 191 mots ni
moins
de 155.
Vous n'oublierez pas d'indiquer, à la fin de votre
texte,
le nombre de mots que vous aurez employés.
2.
Vocabulaire (2 points).
Vous expliquerez les expressions suivantes :
- dépensées avec ostentation
(1.
28) ;
- paroxysme de vie
(1.
45).
3.
Discussion (10 points).
L'excès et
la bombance, le gaspillage et la destruction entrent de
droit dans l'essence
de la fête, affirme Roger Caillois.
Qu 'en
pensez-vous?
AMIENS ET ACADÉMIES RATTACHÉES.
ÉPREUVE ANTICIPÉE.
JUIN 1984: A.
B.
C, D.
E..
»
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