Lettre du marquis de Fénelon à Louis XIV, pour lui annoncer la mort de son oncle, l'illustre archevêque de Cambrai, dont il vante les talents et les vertus.

« 124 LETTRES ET DISCOURS de Bourgogne.

Vous savez, Sire, comment il sut assouplir et discipliner la nature ardente et impétueuse du prince et les espérances que la France fondait sur ses mérites....

Mais je ne veux pas raviver une douleur qui saigne encore....

Nommé archevêque de Cambrai, ses dernières années ont été attristées par le malheur de vous avoir déplu.

II.

Ses talents.

Il n'a jamais eu en vue, en écrivant, que la gloire de Dieu, l'accomplissement de son devoir et l'honneur des Lettres françaises....

Le Traité de l'éducation des filles.

Les ouvrages composés pour son élève....

On a voulu voir dans le Télémaque des allusions malignes.

Il ne fallait pas connaître mon oncle.

Cet ouvrage, non destiné à la publicité, n'était qu'une narration fabuleuse qui devait apprendre au prince les devoirs d'un roi et les défauts contre lesquels il aurait à se mettre en garde.

Enfin mon oncle vient d'envoyer à M.

Dacier un Mémoire sur les occupations de l'Académie, où l'on retrouvera le fin lettré, l'ami délicat des anciens, l'homme de goût éclairé.

III.

Ses vertus.

Mais M.

de Fénelon était prêtre avant tout.

Son zèle pour le salut des âmes, sa douceur, sa simplicité, sa charité....

La malheureuse affaire du quiétisme; il s'est trompé, mais quel exemple d'humilité et d'obéissance il a donné à l'Église! Votre Majesté me pardonnera cette lettre, trop longue.

Elle comprendra le sentiment qui me l'a dictée.

M.

de Fénelon a été pour moi plus qu'un père.

Je réponds aussi au désir de tous ceux qui l'ont aimé et connu, de ses chers diocésains qui le regardaient comme un saint.

76.

MONTESQUIETJ Montesquieu écrit à un ami en lui envoyant les Lettres Per- sanes.

Il lui explique le dessein qu'il s'est proposé en écri- vant ce livre, d'apparence frivole, et lui dit comment il a été ainsi amené à étudier des questions très intéressantes qui feront,. »