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L’ESTHÉTIQUE DE MAUPASSANT

Publié le 31/12/2019

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maupassant

Par ailleurs, si Maupassant admet, comme son époque, que l’individu est objet d’un certain déterminisme, il ne s’intéresse jamais réellement aux problèmes de l’hérédité, il ignore le traité du Dr Lucas qui a servi de fil conducteur à Zola. Julien de Lamare, par exemple, hérite, tout au plus, de la légèreté de son père, de la faiblesse et de l’imprévoyance de sa famille maternelle. On ne trouve pas dans les œuvres de Maupassant ce qu’André Vial appelle le « naturalisme physiologique ». Il peint des scènes d’accouchement (ainsi dans Une vie, ceux de Rosalie et de Jeanne), mais avec sobriété et du point de vue, toujours, de l’héroïne.

Après Mont-Oriol, d’ailleurs, l’histoire politique et économique disparaît de ses romans, comme l’attention à certaines réalités physiologiques (ainsi, dans Une vie, les émois sexuels de Jeanne). Après Pierre et Jean qui marque un tournant dans sa manière, il est beaucoup moins sensible à l’influence de l’argent sur les comportements. Il s’oriente, avec ses derniers romans, vers l’étude psychologique qu’il aborde déjà avec les premiers.

Une vie s’étale sur environ 30 ans et raconte les illusions d’une jeune fille et surtout les terribles désillusions de la femme mariée et de la mère ; Bel-Ami a pour sujet l’ascension sociale d’un aventurier, Georges Duroy, qui tel Saccard (dans La Curée) se fait un nom et une fortune grâce aux affaires, en deux ans à peine. Mont-Oriol suit les péripéties de la création d’une ville d’eaux en un an. Pierre et Jean dure à peine deux mois. C’est l’analyse d’une crise brutale entre cinq personnages.

■ Pour un roman de mœurs

Comme Flaubert, son maître spirituel, comme Zola et les autres romanciers du mouvement naturaliste, Maupassant condamne le roman idéaliste et le roman sentimental qui déforment le réel et l’esprit des lectrices - il le montre, par exemple, dans Une vie. Il rejette également les romans qui ne cherchent qu’à amuser leur public.

Il leur oppose le roman de mœurs, d’analyse du monde contemporain, dont il voit la naissance avec Manon Lescaut de Prévost.

Aux romanciers qui nous donnent « une vision déformée, surhumaine, poétique, attendrissante, charmante ou superbe de la vie », il préfère, comme Zola, ceux qui veulent « nous montrer la vérité, rien que la vérité, toute la vérité. »

« Au lieu de machiner une aventure et de la dérouler de façon intéressante jusqu’au dénouement, [le romancier] prendra son ou ses personnages à une certaine période de leur existence et les conduira par des transitions naturelles jusqu’à la période suivante. Il montrera de cette façon, tantôt comment les esprits se modifient sous l’influence des circonstances environnantes, tantôt comment se développent les sentiments et les passions, comment on s’aime, comment on se hait, comment on se combat dans tous les milieux sociaux, comment luttent les intérêts bourgeois, les intérêts d’argent, les intérêts de famille, les intérêts politiques. » (« Etude sur le roman »)

Maupassant peint, dans ses romans, l’aristocratie et la bourgeoisie. Il ne consacre aucune œuvre au peuple et au monde du travail, comme le font Zola

maupassant

« affirme-t-il dans une de ses chroniques.

Chaque auteur à son individualité, il ne peut pas être assimilé à un autre.

• Pour un roinan de nueurs Comme Flaubert, son maître spirituel, comme Zola et les autres romanciers du mouvement naturaliste, J laupassant condamne le roman idéaliste et le roman sentimental qui déforment le réel et l'esprit des lec­ trices -il le montre, par exemple, dans Une vie.

Il rejette également les romans qui ne cherchent qu'à amuser leur public.

Il leur oppose le roman de mœurs, d'analyse du monde contemporain, dont il voit la naissance avec Manon Lescaut de Prévost.

Aux romanciers qui nous donnent « une v1s1on déformée, surhumaine, poétique, attendrissante, char­ mante ou superbe de la vie »,il préfère, comme Zola, ceux qui veulent. »

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