Les trois discours sur la condition des grands de Pascal
Publié le 10/05/2013
Extrait du document
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De ce fait, ils n'ont aucun mérite d'avoir les fonctions qu'ils ont : (l.37) « ce droit que vous avez n'est point
fondé sur quelque qualité et sur quelque mérite que ce soit et qui vous en rende digne ».
Cependant, Dieu autorise cette condition des grands car étant le maître de notre monde, il « a permis aux
sociétés de faire des lois pour les partager, et quand ces lois sont une fois établies, il est injuste de les violer »
(l.33) car le peuple est analphabète donc il faut que la foule soit régulée par cette force sociale des grands, ce
n'est que lorsque le peuple est érudit qu'on peut tendre à une société égalitaire, avant il y a obligation de clivage
social.
Mais les grands n'ont rien naturellement au-dessus des autres hommes et ils ne doivent pas l'oublier, leur titre
n'est pas légitime.
Pascal souligne l'égalité naturel de tous les hommes, ou en tout cas, la non appartenance des grands aux
honnêtes hommes l .44 : « Si la pensée publique vous élève au-dessus du commun des hommes, que l'autre vous
abaisse et vous tienne dans une parfaite égalité avec tous les hommes ; car c'est votre état naturel ».
Et même si
ils cumulent grandeur naturelle et d'établissement, ils ne feront pas forcement partie des élus de Dieu qui eux,
sont un nombre infime.
Dans le second discours, l'a uteur nous présente sa thèse via une antithèse ou une opposition forte : les
qualités des grands doivent faire l’objet d’un respect extérieur (donner un signe de soumission ou de respect),
mais qu’elles ne sont pas toujours accompagnées de qualités d’esprit et de vertu, nécessaires pour recevoir
l’estime de la population.
Ainsi une distinction apparaît entre grandeurs naturelles et grandeurs d'établissement :
« les grandeurs d'établissement dépendent de la volonté des hommes » (l.5), tandis que « les grandeurs
naturelles consistent dans des qualités réelles et effective de l'âme ou du corps » (l.11).
Donc pour que les grands soient estimés pour leur nature il faut qu'ils montrent leurs qualités car l'estime ne
s'acquiert pas par une fonction (roi, prince, duc) mais par une nature (bonté, loyauté, sagesse...)
De ce fait il est injuste d'exiger des hommes l'estime d'un honnête homme et le respect d'un grand si l'on ne
respecte que l'une de ces conditions.
De plus, Pascal souligne le caractère arbitraire et contingent (=qui peut arriver ou non) des hiérarchies sociales
l.7 : « En un pays on honore les nobles, en l'autre les roturiers, en celui-ci les aînés, en cet autre les cadets », et
que c'est seulement après cet établissement qu'une justice apparaît : il devient « injuste de troubler cet
établissement » (l.9)
Dans le troisième discours, une anaphore apparaît avec les notions de « concupiscence » (répété neuf
fois) [=ensemble des convoitises humaines = la triple libido : la pulsion sexuelle, la soif de connaissance, le
désir du pouvoir] et de « charité » (répété six fois).
Ainsi l'auteur montre que les hommes sont concupiscents mais que le roi doit faire preuve de charité (=vouloir
faire du bien à son prochain).
Pascal illustre ici la définition et les devoirs d'un seigneur.
Celui-ci est « maîtres de plusieurs objets » qui
gravitent autour de lui par concupiscence : « ce sont ces désirs et ces besoins qui les attirent auprès de vous et
qui font qu'ils se soumettent à vous : sans cela ils ne vous regarderaient pas » (l.4), ils espèrent, par des services
et des déférences, obtenir le fruit de leur désir que le roi possède.
Le seigneur est donc un roi de concupiscence qui se doit d'assouvir les envies des hommes puisqu'il dispose de
ce dont ils ont besoin.
L'auteur rappelle qu'il n'est pas roi de droit naturel (l.17).
Ainsi, si il n'abuse pas de ses pouvoirs (obtenu de la rencontre du hasard et de l'établissement humain), qu'il se
conduit en roi bienfaisant et charitable, en somme, en honnête homme, et qu'il refuse de céder à la
concupiscence, la violence, la brutalité, l'avarice, la dureté, il méritera alors peut être cette grandeur que les
mœurs lui ont accordés.
En conclusion, c'est grâce à trois figures de styles dominantes (parabole, antithèse, anaphore) que.
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