LES STRUCTURES DE Bel-AMI

Celle-ci ne se révèle qu’au fil de la lecture, elle ne s’impose pas d’emblée mais s’insinue et donne au lecteur l’impression d’une plus grande complexité de l’œuvre. Les passages qui se ressemblent soulignent l’évolution des êtres et des situations ; ce procédé cher à Flaubert vient créer une structure dissimulée dont Maupassant fera l’éloge dans son essai Le Roman (cf. pp. 121 à 125). Ces échos, ce sont par exemple les moyens de transport. Les fiacres où Duroy prend les femmes dans ses filets : Clotilde (I, 5), Mme Walter (I, 5 ; II, 3 directement puis par procuration), Suzanne (II, 9). Madeleine, elle, est associée au chemin de fer : Georges lance un baiser à un train (I, 3) puis à la jeune femme sur le quai de la gare (I, 8) avant d’étreindre son épouse dans le wagon (II, 1). Les miroirs ponctuent le roman. Duroy s’y découvre sans s’y reconnaître parfois. Il s’y salue (I, 2 ; II, 6) ou se fuit (I, 7). L’eau des poissons révèle que derrière l’image reflétée il y a les monstres voraces, et le portrait du Christ ressemble à Bel-Ami (II, 7). Ainsi, les personnages se reflètent parfois en d’autres : Duroy dans le gymnaste des Folies-Bergère (I, 1), dans la courtisane vue au bois (I, 6) ; Clotilde dans Rachel (I, 5).