Les sirènes de Bagdad-Yasmina Khadra
Publié le 30/04/2013
Extrait du document
«
laver ce qui a été souillé, seul le sang pourra laver l’honneur de sa famille.
Direction Bagdad, là où sa
grande sœur était médecin dans un hôpital.
Celle-ci l’accueillant très mal, il préféra se retirer .Dès la
première nuit, on lui vola son argent, et son baluchon contenant ses affaires.
Contraint ainsi à vivre
comme un clochard.
Affamé et assoiffé il fut recueilli par Omar, un ancien habitant de Kafr Karam qui
avait retracé sa route lorsqu’il perdit un affront face à Yacine.
Il vécut chez lui quelques jours, avant de
rejoindre Sayed, un des jeunes qui avait quitté Kafr Karam après l’incident de Sulaiman.
Il avait
aujourd’hui monté ses propres affaires, autrement dit, son propre gang de résistants, avec Yacine et sa
clique, qui eux aussi avaient rejoint les rangs de Bagdad.
« Le narrateur » rejoignit dès lors les troupes
révoltées.
Mais on lui défendait d’agir, d’après Sayed, on le gardait pour un événement plus important,
« quelque chose d’extraordinaire » comme le disait-il.
Depuis Kafr Karam, « Le narrateur » avait
changé, il s’était endurcit.
Voir plus.
Il avait laissé toute humanité de côté pour faire face à la guerre.
Il
n’était plus le campagnard qui s’évanouissait à la vue du sang.
Aujourd’hui, il était près a extirpé le
cœur de sa poitrine de quiconque se mettrait à travers de son chemin.
Les troupes résistantes
s’affaiblissaient et le monstre américain faisait plus de morts chaque jour.
Il était temps d’agir.
« Le
narrateur » fut donc envoyé à Beyrouth dans le plus grand secret.
Il résidait dans un hôtel chic, et
suivait chaque jour des tests à l’hôpital.
Des tests pour savoir si son corps était apte à porter un virus.
Un virus mortel, qui devait être envoyé en Amérique, sous formé d’hôte et contaminer le maximum de
personne.
Avec l’effet boule de neige, toute la population sera décimée en un rien de temps, et le
peuple irakien aurait sa vengeance sur les américains.
Cependant voilà, pendant le séjour, « le
narrateur » fit la rencontre du Dr Jalal.
Un célèbre écrivain, aux idées lumineuses, partisan des
résistants, mais qui le dissuada quand même de commettre cet acte.
C’est ainsi que le jour J, arrivé.
À
l’aéroport en direction de l’Amérique, le « narrateur » vit son avion s’envoler sans lui.
Ce soir là, il
mourut contemplant les lumières de Beyrouth, des lumières qu’il ne réussit pas à déceler dans la colère
des hommes.
Il mourut sans entendre « Les sirènes de Bagdad », œuvre musicale écrite par son
meilleur ami.
Avis sur le roman :
Un jour Vercors a écrit : « Vous le saviez et il vous arrivait de faire des efforts pour ressentir quelque
chose de plus qu’une révolte cérébrale, des efforts pour « partager ».
Ils étaient vains.
Vous vous
sentiez enfermé dans votre peau comme dans un wagon plombé.
Impossible d’en sortir.
» Et Vercors
avait raison.
Chaque être se bat pour sa cause, chacun a les pieds dans une guerre.
Mon avis sur ce
livre ? « Révélateur », « convaincant », voilà les mots justes pour décrire cet ouvrage.
Ni les vidéos sur
youtube, ni les reportages à la télé n’arrivent à ouvrir les yeux aux populations, à leur faire remettre en
question leurs actes.
Mais Khadra, lui, a su trouvé les mots justes pour décrire la colère des irakiens,
pour partager avec n’importe quel lecteur ce lot de brutalité.
Quelle est la différence entre vivre et
survivre ? Pourquoi le monde leurre d’être aveugle, pourquoi se cache-t-il la figure face à ces
affronts ? Il est bel et bien conscient de ce qui se trame derrière ses périphéries et ses banlieues
chiques, mais ne veut pas se l’avouer, pour ne pas se salir les mains.
Aujourd’hui, je vois le monde
d’une manière différente ! Pendant que l’Irak pataugeait dans le sang, pendant que la Palestine patauge
aujourd’hui dans le sang, d’autres se prélasse au bord d’une mer d’Azur.
Où est la justice dans ce
monde ? Certes, il y’a eut des marches pacifiste partout sur le globe, pour dénoncer ces cruauté, mais
aux dernières nouvelles, ni les guerres se sont arrêtées, ni les morts revenus à la vie.
Voilà ce que
révoque Khadra : bien plus qu’une histoire de vengeance que seul le sang pourra laver, bien plus que
le patriotisme ! L’apologie (l’aide) et le plaidoyer (protection), voilà ce que devrait révoquer tout être
humain ayant un minimum d’humanité.
Et voilà ce que devrait révoquer toute personne ayant lu « Les
sirènes de Bagdad », un roman qui dénonce avec subtilité, sans donner aucune réponse, mais qui vous
laisse voir et comprendre, un roman qui vous laisse évoluer, un roman à lire !.
»
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