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Les sirènes de Bagdad-Yasmina Khadra

Publié le 30/04/2013

Extrait du document

Extrait du roman : Le coup parti, le sort en fut jeté. Mon père tomba à la renverse, son misérable tricot sur la figure, le ventre décharné, fripé, grisâtre comme celui d'un poisson crevé... et je vis, tandis que l'honneur de la famille se répandait par terre, je vis ce qu'il ne me fallait surtout pas voir, ce qu'un fils digne, respectable, ce qu'un Bédouin authentique ne doit jamais voir - cette chose ramollie, repoussante, avilissante, ce territoire interdit, tu, sacrilège: le pénis de mon père... Le bout du rouleau! Après cela, il n'y a rien, un vide infini, une chute interminable, le néant... " -- Introduction de l'oeuvre : Un début de révolte parmi tant d'autres, mais celui-là a été écrit par Yasmina Khadra, de son vrai nom Mohammed Moulessehoul. Ancien commandant Algérien, et auteur à grands succès. Un auteur dont les romans traitent d'intolérances. Ce qui lui a valu plusieurs prix littéraires et distinctions dont le prix de l'Institut de France décerné par l'Académie française en 2011 et le Time for Peace Litteratury Award (2012). Les sirènes de Bagdad et le dernier roman d'une trilogie (Les hirondelles de Kaboul et l'Attentat), consacrée à illustrer le dialogue de sourd entre l'Orient et l'Occident. Résumé du livre : L'irak est en pleine guerre, les morts ne se comptent plus. Les explosions, les kamikazes, et les attentats, sont devenus choses ordinaires sur ce territoire. Kafr Karam, est un semblant de village à la périphérie de l'Irak. Alors que la guerre frappe aux portes du pays, rien ne s'y passe, jamais. Les gens y vivent une vie machinale, d'un monotone bestial. Les hommes s'occupaient chacun de leurs affaires, les femmes s'appliquaient aux tâches ménagères, les jeunes, eux, restaient tou...

« laver ce qui a été souillé, seul le sang pourra laver l’honneur de sa famille.

Direction Bagdad, là où sa grande sœur était médecin dans un hôpital.

Celle-ci l’accueillant très mal, il préféra se retirer .Dès la première nuit, on lui vola son argent, et son baluchon contenant ses affaires.

Contraint ainsi à vivre comme un clochard.

Affamé et assoiffé il fut recueilli par Omar, un ancien habitant de Kafr Karam qui avait retracé sa route lorsqu’il perdit un affront face à Yacine.

Il vécut chez lui quelques jours, avant de rejoindre Sayed, un des jeunes qui avait quitté Kafr Karam après l’incident de Sulaiman.

Il avait aujourd’hui monté ses propres affaires, autrement dit, son propre gang de résistants, avec Yacine et sa clique, qui eux aussi avaient rejoint les rangs de Bagdad.

« Le narrateur » rejoignit dès lors les troupes révoltées.

Mais on lui défendait d’agir, d’après Sayed, on le gardait pour un événement plus important, « quelque chose d’extraordinaire » comme le disait-il.

Depuis Kafr Karam, « Le narrateur » avait changé, il s’était endurcit.

Voir plus.

Il avait laissé toute humanité de côté pour faire face à la guerre.

Il n’était plus le campagnard qui s’évanouissait à la vue du sang.

Aujourd’hui, il était près a extirpé le cœur de sa poitrine de quiconque se mettrait à travers de son chemin.

Les troupes résistantes s’affaiblissaient et le monstre américain faisait plus de morts chaque jour.

Il était temps d’agir.

« Le narrateur » fut donc envoyé à Beyrouth dans le plus grand secret.

Il résidait dans un hôtel chic, et suivait chaque jour des tests à l’hôpital.

Des tests pour savoir si son corps était apte à porter un virus.

Un virus mortel, qui devait être envoyé en Amérique, sous formé d’hôte et contaminer le maximum de personne.

Avec l’effet boule de neige, toute la population sera décimée en un rien de temps, et le peuple irakien aurait sa vengeance sur les américains.

Cependant voilà, pendant le séjour, « le narrateur » fit la rencontre du Dr Jalal.

Un célèbre écrivain, aux idées lumineuses, partisan des résistants, mais qui le dissuada quand même de commettre cet acte.

C’est ainsi que le jour J, arrivé.

À l’aéroport en direction de l’Amérique, le « narrateur » vit son avion s’envoler sans lui.

Ce soir là, il mourut contemplant les lumières de Beyrouth, des lumières qu’il ne réussit pas à déceler dans la colère des hommes.

Il mourut sans entendre « Les sirènes de Bagdad », œuvre musicale écrite par son meilleur ami. Avis sur le roman : Un jour Vercors a écrit : « Vous le saviez et il vous arrivait de faire des efforts pour ressentir quelque chose de plus qu’une révolte cérébrale, des efforts pour « partager ».

Ils étaient vains.

Vous vous sentiez enfermé dans votre peau comme dans un wagon plombé.

Impossible d’en sortir.

» Et Vercors avait raison.

Chaque être se bat pour sa cause, chacun a les pieds dans une guerre.

Mon avis sur ce livre ? « Révélateur », « convaincant », voilà les mots justes pour décrire cet ouvrage.

Ni les vidéos sur youtube, ni les reportages à la télé n’arrivent à ouvrir les yeux aux populations, à leur faire remettre en question leurs actes.

Mais Khadra, lui, a su trouvé les mots justes pour décrire la colère des irakiens, pour partager avec n’importe quel lecteur ce lot de brutalité.

Quelle est la différence entre vivre et survivre ? Pourquoi le monde leurre d’être aveugle, pourquoi se cache-t-il la figure face à ces affronts ? Il est bel et bien conscient de ce qui se trame derrière ses périphéries et ses banlieues chiques, mais ne veut pas se l’avouer, pour ne pas se salir les mains.

Aujourd’hui, je vois le monde d’une manière différente ! Pendant que l’Irak pataugeait dans le sang, pendant que la Palestine patauge aujourd’hui dans le sang, d’autres se prélasse au bord d’une mer d’Azur.

Où est la justice dans ce monde ? Certes, il y’a eut des marches pacifiste partout sur le globe, pour dénoncer ces cruauté, mais aux dernières nouvelles, ni les guerres se sont arrêtées, ni les morts revenus à la vie.

Voilà ce que révoque Khadra : bien plus qu’une histoire de vengeance que seul le sang pourra laver, bien plus que le patriotisme ! L’apologie (l’aide) et le plaidoyer (protection), voilà ce que devrait révoquer tout être humain ayant un minimum d’humanité.

Et voilà ce que devrait révoquer toute personne ayant lu « Les sirènes de Bagdad », un roman qui dénonce avec subtilité, sans donner aucune réponse, mais qui vous laisse voir et comprendre, un roman qui vous laisse évoluer, un roman à lire !. »

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