LES ROMANS DE CHEVALERIE (Histoire de la littérature)

ROMANS DE CHEVALERIE (fin xive siècle). « Pendant les moments où notre gentilhomme était oisif (et c’était presque toute l’année) il s’adonnait à la lecture de livres de chevalerie, mais avec tant de passion et de plaisir qu’il en oubliait presque entièrement la chasse et le soin de ses affaires » : cet engouement de Don Quichotte pour l'Amadis de Gaule, Roland, Don Belianis, Huon, Fierabras et Lancelot, « fatras de livres à quoi l'enfance s'amuse » (Montaigne I, xxv), ou « livres de haute futaye » {Pantagruel), est un phénomène propre au XIVe et surtout au xve siècle. La prose, l’invention de l’imprimerie créent un « genre », dans lequel on reprend en interminables successions de péripéties les différents matériaux de la chanson de geste, du roman antique (Troie, Œdipus), arthurien (Cligès, Erec) ou d’aventure, mis en prose, recopiés, remaniés, en des manuscrits somptueusement illustrés ou en des éditions de libraires. L’aventure n’est plus un enjeu transcendant, mais l’alibi de la multiplication des incidents, une étape dans la conquête du bonheur; la fin des aventures est celle du texte, et il n’est pas de prolongement possible en dehors de la prolifération des épisodes.