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Les regrets, du Bellay Sonnet XXXI Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage

Publié le 07/10/2018

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Les regrets, du Bellay Sonnet XXXI
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
 
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
 
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
 
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
 
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village Fumer la cheminée, et en quelle saison Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
 
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?
 
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
 
Que des palais Romains le front audacieux,
 
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :
 
Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
 
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
 
Et plus que l'air marin la doulceur angevine.
Présence des deux enjambements crée une dislocation qui mime le mouvement irrégulier du sentiment :
 
« (...) De mon petit village
 
Fumer la cheminée, et en quelle saison
 
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison (...)
 
Présence de l’anaphore « reverrai-je » crée un rythme lancinant. Elle exprime la nostalgie, la lassitude du poète et son impatience de rentrer chez lui.
 
La
 
musicalité souligne la force du sentiment éprouvé par la poète et permet aussi d’amplifier la compassion du lecteur. Conclusion de cette première partie sur l’expression de la nostalgie.
 
Le poète est habité par un malaise lié à son éloignement. Une véritable sincérité se dégage de ce poème. Impression que Du Bellay cherche à se délivrer d’une souffrance et veut délivrer un message : il regrette l’intimité de son foyer mais engage l’homme à voyager.
 
II / Le thème du voyage, un récit initiatique. Un message livré par un individu expérimenté A - Un poème emprunt d’une sagesse proverbiale
 
1 - Une formule d’ouverture proverbiale
 
Formule liminaire (initiale) : relative sans antécédent ( idée d’un poème didactique, moral (« qui » a une valeur universelle, biblique.)
 
2 - Une formule qui témoigne de l’influence de textes bibliques Psaume 1 ( visée didactique
 
3 - Référence de l’ode d’Horace
 
Oppose la vie publique (Rome) à la vie campagnarde
 
Poème humaniste, imprégné des références antiques. Amélioration de l’homme avec la formation : voyage B - Les figures du voyage initiatique « qui » ensemble des humains et le poète lui-même.
 
Les 2 comparaisons introduites par « comme » établissent une filiation entre l’énonciateur et le héros de la mythologie grecque.
 
1 - Ulysse, le héros de l’odyssée d’Homère Du Bellay rappelle la misère du héros mais fait
 
également référence à sa gloire : Ulysse a subi des épreuves qui ont éprouvé le héros et qui ont fait de lui un héros et un individu célébre.

La position de Du Bellay est plus que paradoxale dans ce poème ; ce texte est entièrement habité par les références antiques et leur pouvoir honirique.
 
Du Bellay, dans ce poème, exprime ses sentiments personnels à propos du voyage et de ses origines. Il montre les bienfaits du voyage tout en exprimant sa nostalgie en pensant à son pays natal. On peut y voir ici une leçon d’humilité puisqu’il préfère son petit village à la grande Rome. Il a donc une visée didactique qui engage les gens à voyager sans oublier leurs racines.

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« Du Bellay revendique son originalité dans les Regrets.

Il dit fuir les artifices et renoncer aux hauteurs d’une poésie philosophique pour favoriser une écriture simple, authentique, sincère, à laquelle il semble vouloir confier ses sentiments présents. Introduction Phrase d’amorce Le lyrisme des compagnons de la Pléiade est loin d’être homogène. Le lyrisme ronsardien des Amours est essentiellement tourné vers le sentiment amoureux Le lyrisme de Du Bellay dans les Regrets, s’inscrit dans une tonalité élégiaque héritée du poète latin Ovide. Contexte d’écriture Dans le recueil Les Regrets, publié en 1558, Du Bellay chante la souffrance de l’exil.

Il n’est pas frappé par l’exclusion de son pays comme ce fut le cas du poète latin au VIIIème siècle après JC.

Mais le poète français arrive au terme d’un voyage et d’un rêve. De 1553 à 1557, il est à Rome et occupe la fonction d’intendant de son cousin, le cardinal Jean Du Bellay. L’angevin aspire à embrasser une carrière diplomatique.

Il est enthousiasmé par sa rencontre avec les humanistes italiens.

Enfin, les vestiges des édifices romains lui donnent le sentiment d’entrer en relation avec la civilisation antique qui le fascine.

Mais cette admiration va se ternir.

Il juge les italients orgueilleux et ambitieux.

Il est déçu par les intrigues qui se trament au sein de la cour et du Vatican. Présentation rapide du texte Ce sonnet italien revient donc sur cette déception à travers le thème du voyageur impatient de retourner chez lui. Problématique Nous montrerons ainsi comment, par le biais de ses sentiments personnels, Du Bellay nous livre une réflexion sur le voyage et une leçon d’humilité. Annonce du plan Le poème est emprunt d’une grande sensibilité.

Cependant, loin de se limiter à l’expression d’une souffrance personnelle, le poète nous livre l’œuvre pleine de sagesse d’un voyageur expérimenté.

Car l’intention de Du Bellay est enfin de rappeler un attachement humble et lucide pour ses racines. I / L’expression de la nostalgie : un poème autobiographique. A – L’expression du moi et de ses sentiments. Le « Je » + « Moi » sont très présents ; l’énonciateur est le poète : dimension auto biographique Renforcement de cette subjectivité aux vers 12 et 13 avec « mon » Anaphore (répétition de la question « reverrai-je ? ») : dramatise ses sentiments. »

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