Les pronoms dans À la lumière d'hiver de Jaccottet
Publié le 03/10/2012
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Certains pronoms apparaissent de manière récurrente dans l’oeuvre. Il est difficile de déterminer ce à quoi ils renvoient car ils ont des références rarement explicites. De plus, ils souffrent souvent d’un manque de contextualisation, afin de susciter l’intérêt et de conserver le mystère du verbe. Ils apportent une liberté d’identification au lecteur, qui se sent ainsi concerné en tant qu’interlocuteur et peut laisser libre cours à son imagination.
«
Les pronoms dans À la lumière d’hiver
Terminale L
Le « je » revêt aussi l’aspect d’un apprenti, qui est lucide par rapport à sa supposé
maîtrise d’autrefois.
Il se pose ainsi entre l’humilité et l’ignorance.
C’est un « je » qui a
changé et appris grâce à l’école de la vie ( cf le nom de Leçons - p 14).
J’ écoute des hommes vieux
qui se sont accordés aux jours,
j’apprend à leur pieds la patience :
ils n’ont pas de pire écolier.
Ce sujet constate son impuissance à dire.
Il tire la leçon (« maintenant » p 3 3) : le « je
» commence à s’effacer.
L’observateur
Le « je » est également intimement lié à la notion du regard.
Le regard symbole une
certaine prise de position de l’auteur : il est tantôt relevé, tantôt baissé.
On observe des
mouvements des yeux du bas vers le haut.
Il organise l’espace, donne un spectacle à voir.
L’ainé capture le regard et rend ainsi un tableau qui se donne au lecteur.
La vue est captivée par la mort, elle se dirige vers les détails macabres (la matière
inerte, le teint cadavériqu e des morts, les signes rituels du deuil) ; mais aussi vers les
signes d’espérance (par exemple vers la lumière ou les flammes des cierges qui s’opposent
aux lèvres sèches qui ne libèrent plus aucun souffle, plus aucune parole).
Le regard
souligne l’antith èse en se tournant vers l'insupportable aussi bien que vers des perspectives
de lendemain optimistes.
Il alterne dans les thèmes, se transforme, se meut avec les
sentiments du « je ».
Le regard n’arrive plus à exprimer ce qu’il voit, et donc il faut le
red éfinir et le recentrer (p 29) :
J’ai relevé les yeux .
Derrière la fenêtre,
au fond du jour,
des images quand même passent.
Navettes ou anges de l’être,
elles réparent l’espace.
Après avoir baissé les yeux, le poète les relève où le spectacle de la mor t est
remplacé par celui de la lumière.
Page 32, il prend la décision de « ne plus regarder que le
jour ».
C’est un observateur nouveau qui pose une prise de conscience sur ce qui a été vu,
qui renouvelle sa position face au monde.
Le poète
Cet aspect du « je » ne se trouve pas dans les Leçons.
Le narrateur se montre en
plein travail.
Il n’est pas excessif en ce qui concerne le lyrisme poétique.
Il présente assez
concrètement sa démarche ; c’est un « je » qui témoigne de ses impressions personnelles,
m ais avec modestie et discrétion.
Jaccottet dira « l’effacement soit ma façon de resplendir »
dans l’ Ignorant .
Cette première personne permet un témoignage pudique mais renforcé
d’une présence bien réelle.
Cette figure a un lexique qui lui est propre : dan s les deux premiers recueils, le deuil
se fait partager dans un cadre proche du cataclysme naturel, cela renforçant la sensation de
perte.
On peut aussi remarquer la récurrence de l’image de la montagne, qui représente
l’insurmontable, l’infranchissable.
E lle est intensifiée par les blancs typographiques qui
traduisent encore une fois la détresse de l’impuissance.
La cadre naturel quant à lui
exprime le dénuement.
La présence du poète dans cette nature se présente dans le.
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