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LES PROCÉDÉS DE LA DÉNONCIATION DE LA GUERRE EN LITTERATURE

Publié le 14/03/2020

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L'ironie

Surprenante et déstabilisante, l'ironie « fonctionne » sur des effets de distorsion qui attirent l'attention et font réfléchir parce qu'ils choquent. Dans le texte 1 (Candide), l'ironie vient du décalage entre la présentation très élogieuse de la guerre et la chute de la première phrase (« telle qu'il n'y en eut jamais en enfer »). Elle vient aussi des explications faussement logiques qui justifient les massacres (« coquins », « infectaient », « raison suffisante ») ou les légalisent (« selon les lois du droit public »). Le même type de distorsion figure dans le texte de Maupassant (Texte 5) où ce dernier reprend la phrase de M. de Moltke : « ne pas tomber dans le plus hideux matérialisme » pour l'appliquer avec dérision aux images les plus horribles de la guerre. À la définition d'une guerre noble et « sacrée », il fait correspondre le massacre et la destruction pour souligner l'inadaptation de la définition. Le lecteur, déconcerté par la démonstration, ne peut en aucun cas être persuadé du bien-fondé de ce que dit M. de Moltke. Les effets de décalage font réfléchir parce qu'ils bousculent les habitudes de pensée et détruisent facilement des arguments peu acceptables.

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