« Les poèmes ont toujours de grandes marges blanches... Leur principale qualité est, non pas d'évoquer, mais d'inspirer. On rêve sur un poème comme on rêve sur un être. » Voilà comment ELUARD conçoit la lecture d'un poème. En classe, par contre, on vous entraîne à analyser le poème afin de le mieux comprendre. Essayez d'apprécier ces deux attitudes de lecteur en illustrant votre propos d'exemples précis, et dites si, à votre avis, elles sont conciliables ou non.
Publié le 03/02/2011
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• Poésie : premier moyen d'expression utilisant le langage et ceci dans toutes les civilisations et cultures. • Elle envahit, transcende, suggère, enchante... • Donc elle inspire, fait rêver... • Serait-ce alors un crime de lèse-poésie que ces analyses et commentaires élaborés obligatoirement en classe ?
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- « Je définirais le livre une œuvre de sorcellerie d'où s'échappent toutes sortes d'images qui troublent les esprits et changent les cœurs. Je dirai mieux encore : le livre est un petit appareil magique qui nous transporte au milieu des images du passé ou parmi des ombres surnaturelles. Ceux qui lisent beaucoup de livres sont comme des mangeurs de hachisch. Ils vivent dans un rêve. Le poison subtil qui pénètre leur cerveau les rend insensibles au monde réel et les jette en proie à des f
- Un critique contemporain a dit : « Lorsqu'un poème ou simplement un vers provoque chez le lecteur une sorte de choc, le tire hors de lui-même, le jetant dans le rêve, ou au contraire le contraint à descendre en lui plus profondément jusqu'à le confronter avec l'être et le destin, à ces signes se reconnaît la réussite poétique. » En illustrant votre devoir par des exemples précis empruntés à votre expérience de lecteur, vous direz quelles réflexions vous inspire ce jugement.
- « Nommer un objet, prétend Stéphane Mallarmé, c'est supprimer les trois quarts de la jouissance du poème qui est faite de deviner peu à peu : le suggérer, voilà le rêve... Il doit y avoir toujours énigme en poésie, et c'est le but de la littérature, — il n'y en a pas d'autres — d'évoquer les objets. » (Sur l'Évolution littéraire : réponse à l'enquête de Jules Huret, 1981.) En vous fondant sur des exemples précis, vous essaierez de commenter cette conception de la poésie chez Mallarmé.
- On peut lire ou parcourir, parce qu'on en a envie, un recueil de poésies, étudier un poète en classe, lire des yeux un poème, le dire à haute voix; on peut l'analyser pour en faire une explication ; on peut aussi entendre chanter de la poésie mise en musique, en écouter au cours d'un récital ou d'un spectacle poétique, ou encore en écrire soi-même. Voilà, en effet parmi d'autres, plusieurs manières d'avoir accès à la poésie, et sans doute avez-vous eu l'expérience de l'une ou l'autre d
- Un contemporain présente les livres comme de : « curieux parallélépipèdes de papier imprimé qui, pourtant, sont capables de nous donner les plus grandes joies, les émotions les plus fortes, ou aussi bien, de susciter notre colère ou notre mépris, notre haine même ». Retrouvez-vous votre expérience de lecteur dans ces réactions ? En évitant toute énumération, vous appuierez votre réflexion sur des arguments et des exemples précis. ?