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LES PERSONNAGES DANS LE PERE GORIOT DE BALZAC

Publié le 17/01/2022

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Ce personnage est né d'ailleurs avant Le Père Goriot dans La Peau de chagrin, roman de 1831, où il apparaissait comme un viveur cynique et désabusé. Au début de la rédaction du roman, le jeune héros du Père Goriot se nomme Eugène de Massiac. Puis Balzac décide d'identifier Eugène de Massiac avec Rastignac (au feuillet 43 du manuscrit) et d'avancer ensuite de cinq ans l'intrigue du Père Goriot qui se déroulait originellement en 1824, pour montrer l'apprentissage de l'homme même que le lecteur avait connu plus vieux dans La Peau de chagrin.

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« montrent qu'il s'agit d'une usurpation d'identité.

Balzac distille aussi pour le lecteur une série d'indices.

« Il connaissait tout d'ailleurs, les vaisseaux, la mer; la France, l'étranger, les affaires, les hommes, les événements,les lois, les hôtels et les prisons » (p.

21) : cette somme de connaissances de Vautrin ne peut qu'intriguer et même rendre soupçonneux le lecteur attentif qui voit bien à quoi peut mener cette accumulation, le dernier terme n'étantpas le moindre.

Le mystère est là, mais lisible pour celui qui le veut bien.

Le Père Goriot est la révélation progressive de l'identité de cet homme, en réalité un ancien forçat, Jacques Collin, dit Trompe-La-Mort. Son rôle dans le récit est essentiellement d'être initiateur et tentateur de Rastignac.

Initiateur, car il jette sur lasociété une lumière crue, il en dénonce le bourbier et montre à Rastignac les voies rapides de la réussite.

Tentateur,car il lui suggère un pacte maléfique : faire tuer l'héritier Taillefer et épouser sa soeur pour la dot.

Vestigeromantique, un réseau d'images assimile d'ailleurs Vautrin à Lucifer, génie du mal, et au Sphinx, génie de laconnaissance : « sphinx en perruque », « se prit à sourire d'une façon diabolique », « les artifices du terrible sphinx », « le tentateur », son « infernal génie », « un poème infernal », « archange déchu qui veut toujours la guerre »... Ce pacte est d'ailleurs refusé par Rastignac, et Maurice Bardèche a raison de souligner que le personnage deVautrin, si important dans l'idéologie du roman, ne sert narrativement à rien : « Car c'est en méditant sur le sujet du Père Goriot que l'on s'avise que Vautrin ne sert à rien.

C'est le raisonneur de la comédie mais le drame est ailleurs... » La passion amoureuse de Vautrin pour Rastignac est à peine déguisée.

Il déclare à Rastignac qu'il l'aime et s'exclame: « Mais un homme est un dieu quand il vous ressemble : ce n'est plus une machine couverte en peau ; mais un théâtre où s'émeuvent les plus hauts sentiments, et je ne vis que par les sentiments » (p.

193).

Cette homosexualité de Vautrin s'exprimera plus nettement dans Splendeurs et Misères des courtisanes.

Cet intérêt de Balzac pour les sexualités minoritaires s'était déjà manifesté antérieurement dans plusieurs oeuvres : Sarrasine, La Fille aux yeux d'or; Une passion dans le désert... Cette particularité est d'autant plus frappante que Balzac s'est inspiré pour son personnage de Vautrin d'un modèlevivant qui dénonçait justement la pédérastie comme un vice.

Il s'agit du fameux policier Vidocq, ancien forçat qu'il arencontré chez le philanthrope Benjamin Appert, directeur des prisons.

En 1846, dans une lettre à Hippolyte Castille,Balzac n'hésite pas à souligner cette inspiration : « Je puis vous affirmer que le modèle existe, qu'il est d'une épouvantable grandeur et qu'il a trouvé sa place dans le monde de notre temps.

Cet homme était tout ce qu'étaitVautrin, moins la passion que je lui ai prêtée.

Il était le génie du mal, utilisé d'ailleurs.

» Tous les développements et les retournements que pouvait suggérer le personnage de Vidocq seront utilisés après Le Père Goriot.

Dans le roman même, le personnage de Vidocq est éclaté entre Vautrin et Gondureau, le policier qui arrête Vautrin et que Balzacnomme auparavant Vidocq sur son manuscrit. Il faut voir également, comme le montre P.-G.

Castex, dans la genèse de Vautrin l'influence de Diderot et du Neveu de Rameau, de Restif de La Bretonne, du roman noir de la Restauration.

Il doit d'ailleurs beaucoup à Balzac lui-même puisqu'il fait de Vautrin en partie l'interprète de sa vision de la société.

Faire d'un bagnard son orateur, n'est-ce paslà encore l'une des profondes contradictions du Balzac légitimiste ? DEAUSÉANT (CLAIRE DE BOURGOGNE, VICOMTESSE DE) Elle est, par son nom et sa fortune, l'une des sommités du monde aristocratique.

On peut mettre ce personnage enparallèle avec le père Goriot : tous deux sont trahis par ceux qu'ils aiment, tous deux choisissent une forme d'exil.

Lepère Goriot meurt et la vicomtesse quitte la société.

Sa noblesse est déjà un peu surannée dans la société de laRestauration.

La suite de ses amours est contée dans La Femme abandonnée.

C'est aussi, tout comme Vautrin, un personnage initiateur pour Rastignac. RESTAUD (ANASTASIE DE) Fille aînée du père Goriot, c'est au début du roman la femme désirable pour Eugène.

Elle est déjà la maîtresse deMaxime de Trailles pour qui elle se compromet affreusement et pour qui elle ruine son père.

Cette aventure,effleurée dans Le Père Goriot, est narrée dans le détail dans Gobsech. NUCINGEN (DELPHINE DE) Fille cadette du père Goriot, elle a épousé le baron Nucingen.

Après une liaison avec de Marsay, elle devient lamaîtresse de Rastignac.

Entre les deux soeurs, existe une rivalité historique : l'une s'est hissée dans l'aristocratie,l'autre s'est greffée dans la nouvelle bourgeoisie.

Malgré les apparences, puisque les salons de l'aristocratie sontfermés au début du roman à Delphine de Nucingen, c'est bien de son côté, comme le montre le reste de La Comédie humaine, que va l'histoire. DIANCHON (DOCTEUR HORACE) Un des personnages les plus fréquents de La Comédie humaine...

On le retrouve au chevet des personnages dont la maladie, les blessures ou la mort comptent dans la trame dramatique du roman.

Il représente le type du médecin audiagnostic sûr.

Étudiant dans Le Père Goriot, il devient vite un éminent savant.

Il soigne son maître Desplein (La Messe de l'athée), Lucien (Illusions perdues), madame Philippe Brideau (La Rabouilleuse). Portraits. »

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