Les orientales Hugo
Publié le 26/05/2013
Extrait du document
«
Qu’un cheval au galop met toujours en courant
Cent ans à sortir de son ombre ?
Veux-tu pour me sourire, un bel oiseau des ois,
Qui chante avec un chant plus doux que le hautbois,
Plus éclatant que les cymbales ?
Que veux-tu ? fleur, beau fruit ou l’oiseau
merveilleux ?
-Ami, dit l’enfant grec, dit l’enfant aux yeux bleus,
Je veux de la poudre et des balles.
Juin 1828 Les Orientales (XVIII)
Exemple de commentaire :
Le poème « L’Enfant » fait partie du recueil Les Orientales écrit par Victor
Hugo dans sa jeunesse.
Il dénonce en prenant pour contexte la guerre de domination
des Turcs contre les Grecs qui a vu la révolte de ces derniers écrasée dans le sang
(1822) les ravages de la violence.
Nous tenterons de montrer dans un premier temps,
tant en ce qui concerne la vision du poète, tant en ce qui concerne l’île de Chio qu’en
ce qui concerne l’enfant, est idéale, puis la manière dont est évoquée la guerre.
Le poème s’organise en six sizains qui joue sur une alternance de deux
alexandrins suivis d’un octosyllabe, façon d’évoquer le flux et le reflux des vagues
puisque l’action se situe sur une île.
On remarque également que les deux premiers
sizains décrivent les lieux et l’enfant quand le reste du poème met en place le style
direct, un inconnu s’adressant au petit qui ne lui répond que dans les deux derniers
vers.
Lorsque Victor Hugo évoque Chio avant le massacre, il use de tout un
vocabulaire mélioratif qui transforme l’île en paradis.
Ainsi en est-il des quatre
derniers vers du premier sizain où il énumère els charmes de l’île (charmilles,
coteaux, palais) animé par l’irruption de jeunes filles dont la gaîté de vivre se traduit
par le chant et la danse.
Une périphrase précisait plus haut que Chio était « l’île des
vins », symbole de prospérité et de joie.
Dans la même perspective le portrait de l’enfant, seul rescapé, relève de l’éloge : un
système de comparaisons et de métaphores en font une victime innocente et belle.
Ainsi ses yeux bleus sont comparés à l’eau et au ciel (au v.3 du troisième sizain),
tandis qu’il est précisé au v.6 de la même strophe qu’il est blond.
Ses cheveux épars
ressemblent, selon l’adulte qui lui adresse la parole, aux feuilles d’un saule.
Une
métaphore florale est à l’œuvre puisque l’aubépine, fleur blanche, est également
sauvée du naufrage.
Enfin, l’adulte qui prend la parole et qui pourrait bien être le poète, propose au
petit grec une série de dérivatifs qui relèvent d’une vision idéale de l’enfance.
En
effet, il fait des offres dont une fleur extraordinaire (le lis bleu), un fruit improbable,
celui du tuba ou encore un oiseau merveilleux.
Ces cadeaux potentiels deviennent.
»
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