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« Les Obsèques de la Lionne « Fables, La Fontaine, livre VIII

Publié le 25/10/2015

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« Les Obsèques de la Lionne « Fables, La Fontaine, livre VIII, 14, 1678 INTRODUCTION Présentation œuvre et auteur Les Fables La Fontaine se répartissent en 12 livres qui se regroupent en 2 recueils. Le premier recueil comprend les livres I à VI, il parait en 1668. Le second recueil se compose des livres VII à XI, il est publié sous deux volumes en 1678 et 1679. Enfin, le livre XII paraît en 1693. Le premier recueil, dédié au Dauphin s'adresse plutôt aux enfants. La Fontaine respecte la tradition en s'inspirant d'Esope et de Phèdre. Les fables d'apparence puérile n'en recèlent pas moins de vérités importantes. Chacun de nous garde en mémoire: «La raison du plus fort est toujours la meilleure« (Le loup et l'agneau). Le second recueil change de destinataire. Il s'adresse aux adultes et est dédié à Madame de Montespan, maîtresse de Louis XIV. Les fables gagnent en richess et en complexité; on trouve ici l'influence orientale de Pilpay. Présentation fable Dans cet extrait consacré à la 14ème fable du livre huitième intitulée « Les obsèques de la lionne «, LF laisse libre cours à son récit alerte et vivant et l’art de raconter compte autant que la valeur de la moralité. Il s’agit autant d’instruire que de plaire. Le Roi Lion organise les obsèques de son épouse et le Cerf ne se conforme pas à l’attitude peinée attendue ; la fin de la fable ménage un habile retournement de situation. QO : L’auteur ne parvient-il à conseiller dans cette morale quelque chose d’immoral ? En effet, en caractérisant cette fable par la satire (I) l’auteur s’attache à mener le blâme du roi (II) tout en procédant à une mise en abyme de la fable (III). Une fable satirique Par sa structure, la fable revêt une singularité puisqu’elle débute au vers 1 « la femme du lion mourut « par l’élément perturbateur. L’auteur veut la brièveté et entend aller à l’essentiel. C’est précisément cet évènement qui va donner l’occasion à l’auteur de mettre en place. Le blâme du courtisan L’empressement des courtisans : adverbe temporel « aussitôt « v. 2 : volonté de plaire aux puissants « chacun accourut « (v.2) exprime l’unanimité. Délation (dénonciation) des courtisans &l...

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« I) Une fable satirique Par sa structure, la fable revêt une singularité puisqu’elle débute au vers 1 « la femme du lion mourut » par l’élément perturbateur.

L’auteur veut la brièveté et entend aller à l’essentiel.

C’est précisément cet évènement qui va donner l’occasion à l’auteur de mettre en place. 1) Le blâme du courtisan - L’empressement des courtisans : adverbe temporel « aussitôt » v.

2 : volonté de plaire aux puissants « chacun accourut » (v.2) exprime l’unanimité.

- Délation (dénonciation) des courtisans « un flatteur l’alla dire »l.28 « et soutint qu’il l’avait vu rire » (v.28/29) : dénonciation de l’hostilité et de l’opportunisme pour être proche du roi.

Mensonge et cruauté de la personne délatrice.

L’auteur procède donc au blâme moral des courtisans mettant en relief la délation « un flatteur l’alla dire » (v.28) et le mensonge « et soutint qu’il l’avait vu rire » (v.29).

Mais c’est également à la cour que s’attaque l’auteur. 2) Blâme de la cour L’auteur avec le « je » (v.17) s’implique et « définis la cour un pays où des gens » - La cour est d’abord le monde de l’aliénation (= absence de liberté ) : « pour s’acquitter envers le prince » (v.3).

Il s’agit de s’acquitter d’un devoir donc le courtisan n’est pas libre. De même, parallélisme « peuple caméléon, peuple singe du maître » (v.27) renforce cette aliénation ou encore « on dirait qu’un esprit anime mille corps » (v.28) - L’hypocrisie y est aussi présente « « surcroît d’affliction » (v.5) L’auteur dénonce la vacuité (vide) du protocole en montrant que c’est une formalité qui doit être accomplie, c’est une critique de la cour et de son fonctionnement.

Hypocrisie est aussi présente dans l’opportunisme du cerf qu’il dénonce : il flatte le roi et obtient l’appui de la cour « « votre digne moitié » (v.41)=> obséquiosité passant ainsi à l’extrême par les hyperboles miracle ! apothéose » (v.50) Ils ont reconnu le cerf comme l’un des leurs en faisant référence à la flatterie - La cour est aussi le règne du paraître par opposition à l’être : champ lexical du spectacle « « un tel jour, en tel lieu » (v.8), « cérémonie » (v.9) et « pour placer la compagnie » (v.10) : mise en scène théâtrale du spectacle des obsèques.

« rugir en leur patois Messieurs les courtisans » ou encore au vers 19/20 « Sont ce qu’il plaît au Prince, ou, s’ils ne peuvent l’être/ Tâchent au moins de le paraître » « jugez » (v.11) énonciation directe avec apostrophe à l’adresse du lecteur qui instaure connivence avec lui, qui va permettre à l’auteur de mieux dénoncer le caractère artificiel, hypocrite de cette cérémonie. - Met en évidence la tyrannie du roi et le fonctionnement de la cour. - Présence de la contre utopie en décrivant un pays plein de défauts (enjeu de la fable) ; De même l’auteur procède au blâme du Roi II) Le blâme du Roi 1) Naïveté du Roi - Il se caractérise tout d’abord par sa naïveté : La sentence donnée sur un ton péremptoire « vengez la reine ; immolez tous /Ce traître à ses augustes mânes » 2. »

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