LES MONDAINS: LA ROCHEFOUCAULD, RETZ, MADAME DE SÉVIGNÉ
Publié le 31/05/2012
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Rien ne réussit à cet homme, pourtant supérieur, parce quïl n'avait pas une nature simple. La vanité, chez lui, entravait l'ambition; la passion déconcertait les calculs de l'égoïsme; l'intelligence faisait hésiter la volonté : il était irrésolu, inconstant; il paraissait peu silr à son parti, qui ne lui pardonnait point de le juger parfois, et de se juger lui-même en tant qu'il y coopérait, avec trop de clairvoyance. De là, ce je ne sais quoi de trouble, de là, cette impuissance à remplir son mérite, que signale un ennemi pénétrant, le cardinal de Retz...

«
que l'étude des grands esprits et des chefs-d'œuvre : les courants
contraires s'enfoncent et disparaissent, et les forces hostiles sem blent paralysées.
L'union de l'art antique et de la raison moderne
dans les hautes intelligences littéraires a produit ce merveilleux
épanouissement.
A cette fécondité contribl.lent trois ou quatre générations d'écrivains : et l'on aperçoit parmi les jeunes génies
qui surgissent des esprits mùrs, lentement formés et fortifiés dans
les troubles efforts de l'âge précédent.
On peut partager le siècle en quatre ou cinq générations : la
première, de Hi-::helieu (1585) à Corneille (!606), a disparu, ou
vieilli en 1660; la suivante, de La Rochefoucauld (1613) à Bossuet ('1627), a sa pleine vigueur, alors que la troisième, celle de Boi
leau, de Louis XIV et de Racine (!636-1639), entre seulement dans la vie, dans l'activité indépendante et consciente; la quatrième, de La Bruyère (164tî) à Regnard (16tî5), ne s'avancera au premier plan que dans les dernières années du siècle, tandis que la suivante,
avee La Motte (1672), formée avant 1715, inaugurera en sa matu rité le xvm• siècle intellectuel auquel les Montesquieu ( 1689) et les
Voltaire (1694) appartiendront tout entiers, gardant seulemènt en
leurs esprits quelques reflets de ce xv11• siècle, dont les dernières lueurs auront éclairé leur enfance.
D'une génération à l'autre, !a
brutalité, la volonté diminuent; la raison étend son activité en
élargissant son indépendance, ct développe un individualisme intel lectuel; les âmes ont moins de ressort, moins de fierté, une étoffe
plus fine et plus molle; les esprits se clarifient en se simplifiant, jusqu'au moment où ib se compliquent de nouveau, non plus pour
obéir à des modes du dehors, mais par un effet de leurs multiples
acquisitioHs.
Pour étudier le grand ensemble que forment les œuvres de la
seconde partie du xvue siècle, il conviendra de porter d'abord
notre attention sur celles qui, appartenant plutôt à des mondains qu'à des artistes, nous font ainsi' connaître à la fois le milieu où
se formèrent et le public auquel s'adressèrent les artistes.
Ensuite
nous regarderons, dans Boileau, les grandes théories d'art qui
nous expliquent les créations de l'éloquence et de la poésie clas
siques, dans ce qu'elles ont de propre à l'égard de l'œuvre des autres siècles, et dans ce qu'elles ont entre elles de commun.
i.
LA ROCHEFOUCAULD.
La vie de La Rochefoucauld peut se résumer en deux mots : une
période d'action furieuse, où l'amour, l'ambition, la passion de jouer un rôle, ne lui attirent que déconvenues, désastres, ruine de.
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