Les livres Il à IV, récit de formation et récit picaresque - Confessions de Rousseau
Publié le 02/08/2014
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Les livres II à IV forment un ensemble narratif cohérent: le récit nous conduit de l'entrée euphorique de Jean-Jacques dans le vaste monde jus-qu'au moment où, sous la protection de Mme de Warens, il s'établit après avoir beaucoup vagabondé. A la fin du livre IV, Rousseau met l'accent sur l'unité des trois livres: C'est ainsi qu'après quatre ou cinq ans de courses, de folies et de souffrances depuis ma sortie de Genève je commençai pour la première fois de gagner mon pain avec honneur,. Toutefois, après sa fuite de Genève, Jean-Jacques aborde sa vie nouvelle de deux façons: avec l'ardeur d'un ambitieux, mais aussi celle d'un jeune homme pour qui la liberté conquise prime sur tout. Aussi les trois livres s'organisent-ils suivant deux logiques antagonistes : la logique d'un récit d'apprentissage (un jeune homme cherche à s'élever dans la hiérarchie sociale) et la logique d'un récit pica¬resque (un personnage de basse condition vit le destin imprévisible d'un aventurier vagabond, fait de rencontres de hasard, de bonnes fortunes...)

«
LES CONFESSIONS DE ROUSSEAU
l\lais ces "grandes esj1hanres,, se heurtent aux réalités humaines et sociales.
Le jeune homn1e subit des échecs répétés: croyant trouver une place qui
co1nble ses espoirs et ses désirs, il est rejeté:
au rnornent où je pensais être enfin placé selon mes espérances, on nie nlil à
la porte[ ...
].
Ainsi s'éclipsèrent en un instant toutes 1ncs grandes espérances
(p.
108)
C'est l'occasion de repartir vers d'autres aventures.
Mérite personnel et position réelle.
L'ambition est fondée sur la
conviction orgueilleuse d'être un homn1c rempli de qualités: ".J'étais cer
tainement j1lus savant que J\1.
de Pontverre, tout gentilhomme qu'il était,, (p.
80),
et que la société (la« bonne» société) reconnaîtra ce mérite, con1pensant
l'absence de fortune et la 1nédiocrité de la position sociale.
Notez l'ernploi
du rnot "mén.te" dans le texte:
J'entrais dans le vaste espace du monde; 1non n1érite allait le re1nplir.
(p.
78)
J'arrive à Turin sans habits, sans argent, sans linge, et laissant très exactement
à n1on seul 1nérite tout l'honneur de la fortune que j'allais faire.
(p.
96)
je 1ne voyais au nlilieu d'une grande ville abondante en ressources, pleine.
»
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