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Les littératures de l'Iran

Publié le 23/10/2011

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iran

En cette langue pehlvie se développa la littérature du moyen-iranien : littérature théologique, liturgique, narrative - ce dernier genre représenté par des textes qui contribuent à relier, ·plus ou moins directement, l'ancienne littérature iranienne à la littérature persane postérieure à l'apparition de l'Islam. De ces textes, les uns sont de caractère religieux et littéraire à la fois, les autres de caractère profane; les premiers sont, d'une part, des recueils de préceptes moraux (recueils perdus, mais dont l'esprit subsiste par quelques traductions ou adaptations en langue ·persane), d'autre part le Livre d'Artak Viraz.

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« fut anéantie) forme encore un recueil com­ pact : l'Avesta (c La Loi :.) dont certaines hymnes (Gâthas) attribuées à Zoroastre, ré­ formateur de l'antique religion mazdéenne, reflètent fidèlement l'esprit de sa doctrine prêchée en Iran oriental (vu• s.

av.

J.-C.).

Les strophes suivantes, extraites des Gâthas (trad.

Duchesne-Guillemin, Zoroastre, p, 183, 185; 213-214; 267) expriment successivement invocation, détresse, acte de foi en le Sei­ gneur-Sage (Ahoura-Mazda) : Ton feu, Seigneur, noua souhaitons que, puissant par la Justice - trh rapide, agressif, Il aoit pour celui qui l'exalte - une aide resplendissante; mais qu'Il soit pour l'ennemi, G Sage, - selon les pou· voira de ta main, l'éclairement de ses fa utes 1 ...

Qu'ordonnes-tu 1 Que veux-tu comme louange, comme cultef -Proclame, G Sage, pour qu'on les en· tende, - quelles rétributions décernera le Destin.

- Apprends-noua, en tant que Justice, les chemins ailés de la Bonne Pensée ...

Vers quel pan fuir! Où fuir, où aller! - On m'écarte de ma famille et de ma tribu; - ni le village ni les chefs méchants du pays ne me sont favorables : -comment puis·ie, Seieneur , m'assurer ta faveur! ...

0 Sage, qui donnera ·t·on comme protee· teur ~ l'homme que je suis, -ai le méchant t&che de me faire violence f - Qui donc, Seigneur, ai ce n'est ton Feu et ta Pensée - par les actea desquels la Justice mftrira f ••• Que le Seigneur-Sage, régnant à son vouloir, - accorde à chacun de nous ce qu'il souhaite, - Je souhaite que me viennent la force avec l'endurance - pour maintenir la Justice (donne·moi cela, ô Dévotion 1), - les riches récompenses, la vie de la Bonne Pensée.

- Et que noua a:vona le souverain Bien 1 - .

Que l'on reçoive le bien-être selon le désir qu'on en a, - par ton Esprit trh perspicace, Seigneur, - les merveilles de la Bonne Pensée que tu donneras en tant que Justice, -avec la joie, toua lea ioura, de la longue vie 1 ...

Outre les Gâthas, l'Avesta se compose de textes doctrinaux, juridiques, légendaires (dont plusieurs éléments se retrouvent dans l'épopée persane) et lyriques - ceux-ci par­ fois de ton grandiose : Venes, nuages, venes! Du haut du ciel, descen· des aur la terre par mille gouttes de pluie, par dix mille gouttes! Lhe-toi, lhe·toi, soleil au chevaux rapides ...

et viens éclairer le monde 1 Levez-vous, levez-voua, étoiles profondes qui contenez le eerme des eaux!...

Littérature pehlvie Entre cet iranien antique et l'iranien mo­ derne (persan) se place la langue dite .pehlvi -difficile, :parce que combinaison d'iranien et d'araméen (celle-ci langue sémitique), dif- ficile non seulement pour parler mais encore pour écrire, ce qui est la ·principale cause de la disparition de très nombreux textes notés en une écriture qui devint finalement incompréhensible (l'araméen fut la langue véhiculaire sous les Achéménides dont l'em­ pire, le .plus vaste qui eftt existé jusqu'alors, s'étendait du Turkestan à la mer Egée et au Nil).

En cette langue pehlvie se développa la littérature du moyen-iranien : littérature théologique, liturgique, narrative -ce der­ nier genre représenté par des textes qui con­ tribuent à relier, ·plus ou moins directement, l'ancienne littérature iranienne à la littéra­ ture .persane postérieure à l'apparition de l'Islam.

De ces textes, les uns sont de carac­ tère religieux et littéraire à la fois, les autres de caractère profane; les premiers sont, d'une part, des recueils de préceptes moraux (recueils perdus, mais dont l'esprit subsiste par quelques traductions ou adap­ tations en langue ·persane), d'autre part le Livre d'Artak Viraz.

Les recueils de préceptes (Andarz namalc), qui ne furent pas sans influence sur la litté­ rature polie (adab) de langue arabe, contri­ buèrent surtout à créer en langue persane un genre parénétique qui se manifeste par intermittences, à toute époque de cette litté­ rature.

Une morll!le simple ct saine inspire ces recueils qu'on place au v1• siècle.

Ils célè­ brent le bienfaisant pouvoir de la raison, la générosité qui bannit la colère et porte à l'équité, la charité à l'égard de l'homme et des animaux, le travail qui garantit l'hon­ nête acquisition des biens, la continence et la mesure en toutes choses, la sincérité dans les pensées, les paroles et les actes, et aussi le détachement de ce bas monde.

Le Livre d'Artak Viraz tient une place importante dans la série des « descentes aux enfers :.

qui intéressent la littérature comparée.

En voici l'analyse sommaire.

La conquête de l'Iran par Alexandre mit en profond désarroi les communautés zoroas­ triennes; pour se rassurer, l'une de celles-ci entreprit de mettre en communication avec l'autre monde, au moyen d'un narcotique, ·un prêtre de ferveur éprouvée; se réveillant au bout d'une semaine, il décrivit ses visions - les trois sphères du Paradis, les tour­ ments subis par les damnés et sa mise en présence du dieu suprême : « Et quand il eut parlé, je demeurai surpris, car je voyais de la lumière mais je ne voyais pas de corps,. »

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