LES LITTÉRATURES CHRÉTIENNES D'ORIENT
Publié le 21/05/2012
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Le syriaque édessénien se perfectionna donc et de la Méditerranée au Golfe Persique, toutes les églises en firent leur langue littéraire et ecclésiastique. Mais au milieu du vue siècle, les envahisseurs arabes imposèrent pratiquement la leur comme seule officielle et le syriaque se trouva progressivement supplanté. A partir du xe siècle cette régression s'accentue et, dès le xme siècle, il est réduit au rôle de langue littéraire et liturgique.
«
A1ais les Orientalistes disposent dans le domaine ~yriaque d'une matière abondante et, depuis
un siècle, leurs travaux ont grandement facilité l'exégèse biblique et les problèmes linguistiques et
philosophiques qui s y rapportent.
Des ouvrages importants, perdus en grec, existent dans leurs
versions syriaques.
De nombreux traités de théologie illustrent les grands conflits religieux qui
agitèrent l'Orient du ve siècle du fait surtout des querelles christologiques.
Erifin la richesse et
l'abondance des chroniques, les biographies, les hagiographies et les diverses monographies permettent
de retracer toute l'histoire de la Syrie et de la Mésopotamie jusqu'au xme siècle.
Dans le domaine
scientifique, les traités divers (cosmographie, pf?.ysique, chimie, médecine) présentent un intérêt
certain.
En philosophie enfin, l'apport syrien servira souvent de base et de ferment à la philosophie
arabe du moyen âge.
PEU satisfaits au fond par les formes philosoplzico-religieuses que leur avait amenées la conquête
d'Alexandre, les Egyptiens s'étaient, dès la seconde moitié du Ive siècle, déjà presque tous convertis
au christianisme alors que les Grecs du pays, du moins ceux de Haute-Egypte, restaient encore en
grande partie attachés au paganisme.
Brillant foyer de la philosophie chrétienne, Alexandrie avait pourtant su, entre le ne et le me siècle,
consacrer l'union de l'hellénisme et du christianisme.
Et vers la fin du me siècle, Thèbes et les
déserts, patrie d'un florissant monachisme où l'exaltation et le fanatisme le disputaient à l'ignorance
barbare, avaient soumis la ville de Clément et d'Origène à cette réaction d'un christianisme national
sur un christianisme hellénistique.
Dès le ve siècle, le patriarcat d'Alexandrie prit pour tâche
essentielle d'affirmer son opposition à Byzance et d'acquérir ainsi des gages supposés d'indépendance
en cherchant l'alliance et l'appui du christianisme national de Haute-Egypte.
Entre la pensée grecque
et le siège alexandrin, le fossé dès lors s'élargit constamment et une divergence doctrinale fera d'une
scission voulue un schisme que l'Eglise copte incarne jusqu'à nos jours.
La
littérature égyptienne dormait alors d'un profond sommeil et l'ancienne langue - que les
Coptes parlèrent à peu près dans sa forme originelle jusqu'au milieu du xvne siècle -n'avait cessé,
devant la pression grecque, de perdre du terrain chez les prêtres et les lettrés.
La difficulté des écritures
hiéroglyphique et démotique, respectivement utilisées sur les monuments et les papyrus, rebutait la
plupart d'entre eux.
L'Eglise d'Egypte renonça à leur emploi, et c'est son acte culturel le plus
important peut-être que d'avoir doté sa langue d'une possibilité simple et rationnelle d'expression
écrite; elle adopta tout simplement l'alphabet grec complété par quelques signes démotiques
transformés pour rendre les sons inconnus au grec.
Puis Thèbes et sa région servirent de berceau à la jeune littérature chrétienne.
Les travaux, les
hypothèses se sont succédé pendant tout le XIxe siècle et les savants ont pu se pencher sur une matière
très abondante.
Traductions du grec d'abord, maladroites et presque puériles; diverses versions des
livres saints qui sont autant d'éléments utiles à l'exégèse de l'Ancien et du Nouveau Testaments
puisque antérieures aux plus anciens manuscrits grecs ; sermons, livres liturgiques, hymnes et prières;
petits traités géographiques et recettes médicales.
Tout ou presque marque dans cette littérature un
goût prononcé pour la fabulation, la légende, le merveilleux propre au caractère égyptien, et les versions
coptes montrent souvent qu'elles sont bien loin de constituer une réplique fidèle du modèle étranger
qui les a inspirées.
La conquête arabe fera de la littérature copte un témoin muet et des débris de l'Eglise une petite
communauté spirituelle figée dans un conservatisme étroit et un immobilisme stérile.
L'Eglise d' Ethiopie, fille de l'Eglise copte, a elle aussi créé une littérature dont on peut fixer
les débuts au vie siècle.
Il existe d'assez nombreux manuscrits des traductions de la Bible faites.
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