Devoir de Philosophie

Les Liaisons dangereuses : Etudiez le thème du mal

Publié le 06/12/2019

Extrait du document

liaisons dangereuses

Il est frappant de constater que, dans ce roman, aucun personnage important ne représente la victoire du bien, aucun - en tant que héros agissant et non en tant que victime comme la présidente de Tourvel - ne vient contrebalancer par sa vertu infaillible la malignité des protagonistes. En effet on assiste au long de l’intrigue au triomphe immoral du mal et à la défaite sans appel du bien. La marquise triomphe en plusieurs occasions et elle le proclame sans retenue dans ses lettres, comme dans la lettre 10

liaisons dangereuses

« où elle décrit à Valmont sa relation avec le chevalier de Belleroche, dans la lettre 33 où elle lui donne une leçon, dans la lettre 81 où elle lui raconte sa vie comme un modèle à méditer, dans la lettre 85 où elle raconte sa victoire sur Prévan, etc.

Elle y apparaît toujours extrêmement intelligente, déter­ minée, sûre d'elle- même, non sans vanité; aucun doute ne la trouble, elle ne commet aucune erreur, son action pernicieuse repose sur des principes, sur une stratégie, mûrement réfléchis.

Même si le parcours de Valmont est un peu moins ferme -il subit quelques revers avec la présidente comme avec Cécile- il n'en tire pas moins de vanité, et se vante auprès de la mar­ quise de ses exploits comme la lettre écrite à la présidente pendant qu'il passait la nuit avec Émilie (47), la nuit passée avec la vicomtesse de M.

à l'insu de son mari et de son amantVressac (71), la victoire sur la résistance de la présidente de Tourvel (125), ou sur l'innocence de Cécile (96).

• Le mal pour ces deux personnages prend de nombreuses formes : la débauche, le mensonge, l'hypocrisie, le cynisme, l'humiliation, la domina­ tion, la corruption, mais aussi la violence physique et la cruauté morale.

En face de ces vices triomphants, le lecteur assiste à la défaite de l'innocence, de la vertu et de la raison.

[;innocence enfantine est vaincue dans le per­ sonnage de Cécile, la vertu- fidélité, dévotion, honneur- est vaincue dans le personnage de la présidente de Tourvel, la raison -autorité maternelle, confiance familiale et sociale- est vaincue dans les personnages de Mme de Volanges et de Mme de Rosemonde.

IJ Apologie ou dénonciation du mal? Aussi est-il justifié de s'interroger sur le message transmis par le roman : s'agit-il de faire une apologie du mal, objectif d'une intelligence mise tout entière à son service, ou au contraire de le dénoncer, en montrant les failles de la philosophie des Lumières, dont la prétendue toute-puissance de la raison est mise ici en échec? La quête du bonheur est remplacée par celle du plaisir, la sensibilité du cœur par la suprématie des sens, la vertu par le vice, l'éducation par l'apprentissage de la débauche, la vérité par l'hy­ pocrisie, etc.

Il semble que les valeurs du XVIIIe siècle soient inversées par cette société décadente dont Laclos fait le tableau.

On peut objecter que les méchants sont punis, mais seulement à la toute fin du roman et non par l'action de la société mais du fait de leur mortelle rivalité.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles