les grands poètes britanniques (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)
Publié le 16/05/2016
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Recherche documentaire, Pistes de travail & Axes de recherches pour exposé scolaire (TPE – EPI)
Suffit-il de bien écrire pour se dire poète? La question, jusqu'à Pope, n'aurait eu aucun sens. Mais, en 1742, commence à paraître une série de poèmes d'une conception entièrement nouvelle : les Nuits. Leur titre original est un peu plus long : Plaintes ou Pensées nocturnes sur la vie, la mort et l'immortalité. Reprenant la tradition séculaire de la poésie métaphysique, Edward Young (1683-1765) l'infléchit dans le sens d’une méditation personnelle : ce n'est pas la conscience universelle se reflétant dans celle du poète, mais l'intuition timide d'un esprit désorienté qui donne sa forme au poème. Solitude et doute, difficulté de vivre, angoisse et sentiment tragique de la vie fondent une sensibilité encore neuve, qui assure d'emblée un grand succès à ces poèmes dans lesquels l'époque romantique tout entière reconnaîtra son acte de naissance.
En 1751 est publiée une œuvre de la même eau, qui donne à l'évocation poétique du monde un pouvoir qu'elle n'avait pas jusqu'alors :
\\'Élégie écrite dans un cimetière de campagne. Son auteur s'appelle
Thomas Cray (1716-1771) : on le considère, avec Young et Jean-Jacques Rousseau comme l'un des principaux précurseurs du romantisme. Son poème impose en effet un sentiment de la nature, une personnalité infiniment plus émouvants que les images conventionnelles qui dominaient jusqu'alors l’écriture poétique. Le genre antique de l'élégie, renouvelé par le choix de la campagne anglaise, permet
PRIX NOBEL ET POÈTES-LAURÉATS
Il existe au Royaume-Uni un titre aussi convoité que polémique : poète-lauréal Récompensant souvent une œuvre déjà bien engagée, cette distinction à double tranchant signale une intégration sociale que d'aucuns trouvent incompatible avec la fonction de poète. Ted Hugues, nommé poète-lauréat par la reine en 1984, s'est ainsi vu accuser de renier la révolte de ses écrits... Il a pourtant d'illustres prédécesseurs, comme Wordsworth ou Tennyson, mais la question demeure : peut-on être un «poète officiel»? Le Nobel est un titre peut-être plus facile à porter. Il récompense pourtant moins les qualités littéraires qu'un certain humanisme, ou encore le symbole d'une cause : les prix de Tagore en 1913, de Yeats en 1923, ou encore de Seamus Heaney en 1995 ne sont pas seulement attribués à des poètes, mais à l'esprit d'un peuple -l'harmonie spirituelle et politique de l'Inde britannique, la lutte de l'Irlande pour sa liberté, le combat pour la paix en Ulster. Seul T.S. Eliot récompensé en 1948, semble n'avoir vu reconnaître que son talent littéraire. En revanche, ce natif du Missouri a en commun avec les trois autres Nobel britanniques de ne pas être d'origine anglaise.
«
l'expression d'une sensibilité personnelle , les décors et les paysages rompent avec les bergeries, la Grèce et la Judée de convention des œuvres classiques.
Quelques années plus tard , l'Écossais James Macpherson (1736-1796), dit Ossian , publie des chants de guerre et d'amour inspirés du gaélique : Fragments de poésie ancienne (176 0).
Avec Fingal (1762) et Temora (1763 ), ils font redécouvrir à un public crédule et fasciné une tradition poétique occultée par les références grecques et bibliques; une tradition proprement britannique , issue d'une terre, l'Écosse , située symboliquement au-delà du limes qui marque dans les premier s siècles de notre ère la frontière de l'Empire romain .
La poésie britannique retrouve ainsi le fil d 'une histoire presque oubliée.
De ce folklore , fût-il réinventé de part en part le romantisme fera la base de toute littérature digne de ce nom ; à ce titre, il convient de mentionner le nomde R obelf Bums ( 1759 - 1796 ), dont les poèmes sont écrits directement en dialecte écossais et qui a consacré plusieurs volumes à recueillir des chants populaires de son pays .
Dernier en date parmi les précurseurs du romantisme , et pas le moindre : William (1757 - Peintre
Mi~on dans un poème à son nom (1804) .
Son œuvre est traversée de visions effrayantes, tout entière animée d'un sentiment du divin qui ne laisse à la raison classique que bien peu de place .
Nocturne et magique , la poésie de Blake achéve cette révolution du romantisme qui consiste à ne plus voir en la poésie un art mais une expérience .
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Au tournant du siècle apparaît une nouvelle génération, qui va reprendre l'héritage de Gray jusqu 'à en faire un mode de vie.
Dans l'histoire littéraire anglaise, Samuel Taylor Coleridge (1772- 1834) et William Wordsworth (1770- 1850 ) sont connus comme les «poètes lakistes », parce qu'ils sont associés à la région des lacs, dans le Durham.
Des conversations qu'ils ont en 1796 et 1797
Mêlant cette mélancolie et ce sentiment de la nature qui vont bientôt devenir des clichés romantiques , les deux poètes
contribuent à donner au romantisme naissant ses formules, ses images et ses rythmes.
Énergie et nostalgie , sentiment de l'histoire et de la nature, difficulté d'être s 'allient à un lyrisme audacieux .
Byron (1788 -1824 ), qui donne en 1819 un Don
aussi la poésie comme une expérience existentielle, multipliant voyages et personnages dans une incessante quête de soi.
Il tente , comme le fera plus tard Pouchkine , de fondre poème et roman , et reste parmi les tout dernier s, en Europe, à s 'essayer au plus grand des genres: l'épopée (Le Chevalier Harold , 1812 ).
PRIX NOBEL ET POÈTEs-LAURÉATS
Il existe au Royaume-Uni un titre aussi convoité que polémique : poète-lauréat Récompensant souvent une œuvre déjà bien engagée, cette distinction à double tranchant signale une intégration sociale que d'aucuns trouvent incompatible avec la fonction de poète.
Ted Hugues, nommé poète-lau réat par la rein e en 1984 , s'est ainsi vu accuser de renier la révo~e de ses écrits ...
Il a pourtant d'Illustres prédécesseurs, comme Wordsworth ou Tennyson, mais la quest ion demeure : peut-on être un «poète officiel»? Le Nobel est un titre peut-être plus facile à porter .
Il récompense pourtant moins les qualités littéraires qu'un certain humanisme , ou encore le symbo le d'une cause : les prix de Tagore en 1913 , de Yeats en 1923 , ou encore de Seamus Heaney en 1995 ne sont pas seulement attribués à des poètes, mais à l'esprit d 'un peup le -
l 'harmonie spirituelle et politiq u e de l'Inde britannique, la lutte de l'Irlande pour sa liberté, le combat pour la paix en Ulste r .
Seul T.S.
Eliot récompensé en 1948, semb le n'avoir vu recon naître que son talent littéraire.
En revanche, ce natif du Missouri a en commun avec les trois autres Nobel britanniques de ne pas être d 'origine anglaise.
notamment donné Le Naufrage du Deutschland , méditation ardente sur une catastrophe qui interroge l'idée même d'un ordre du monde .
Entre sentiment de la nature et inquiétude spirituelle, Hopkins renoue les deux traditions les plus marquante s de l'écriture poétique anglaise, la métaphysique et le romantisme lakiste .
Il faut enfin citer Rabindmllllth Tagore
"(1910) s'Inspire du spiritualisme hindou pour promouvoir un idéal de tolérance et de culture .
Récompensée trés tôt (1913) par le prix Nobel , l'œuvre de Tagore est exemplaire de l 'idéal universel qui est au centre du monde victorien ; mais elle porte aussi en elle une aspiration à la différence qui va trouver son expression politique , après la Grande Guerre , dans les mouvements nationalistes .
THE CELTISH TWILIGHT
1----- ---- ----i t:lnde , sur ce point est précédée par C'est une révolte peut-être plus virulente l'époque: le roman .
Mais si la tentative l'Irlande .
En marge de la vie brillante encore qu'affirme son ami Percy s'Impose par son ambition, elle est de Londres se développe , à la fin du Bysslre Shelley (1792-1822 ), dont La quelque peu désesp érée, et ce sont XIX' siècle , un mouvement littéraire d 'une Reine Mab (1813) et Prométhée (1819) peut -être les premiers poèmes publi és extrême importance : le «crépus cule exaltent dans la lignée de Milton , la par Elizabeth , les Sonnets de la celtique >> -crépuscule (twilight) étant à capacité de l'homme à lutter contre les Portugaise (1851 ), qui ont conservé le prendre , comme en français , à son dieux.
plus de lecteurs .
double sens , du soir et du matin : ce qui John Keats (1795-1821) appartient à la même génération et comme Byron et Shelley , il trouve un destin tragique sous les cieux méditerranéen s.
Endymion (1818) et les Odes (1820) sont les principales œuvres d 'un novateur m al compris par son époque .
Tout en sens ibilité , son œuvre invite davantage l'homme à accueillir en lui la beauté qu'à transformer le monde .
Elle s'éloigne de l'idéal de l'action chanté par les œuvres h éroïques d e Byron et Shelley , au profit d 'une apologie de la méditation .
LA POÉSIE VICTORIENNE
t:époque appartient pourtant aux hommes d'action, et le Royaume-Uni est à l'aube d 'une des époques les plus glorieuses de son histoire : le règne de la reine Victoria .
En poésie , pourtant les générations qui arrivent n'ont pas le brio de celle de Lord Byron, au contraire de la France où les œuvres les plus brillantes du siécle s'écrivent aprés 1850 .
On peut cependant citer quelques grands noms .
Le premier est celui du couple Browning.
Elizabeth (1806-1861) et Robert (1812- 1889 ), dont les œuvres ont en commun une réelle ambition .
En témoignent les 4000 vers d'Aurora Leigh (1856 ), par Elizabeth, et les 20 000 de L'Anneau et le Livre (1868 -1869 ), par Robert .
t:analyse psych ologique domine ces poèmes qui tentent de faire concurrence , dans une forme plus élaborée, au grand genre de
AJfJwl Te n nys on s'achéve, ce qui renaît Lié de prés au (1809-1892 ) leur renouveau du nationalisme irlandais, est contemporain .
il suit la voie ouverte plus d'un siècle Ses poèmes auparavant par Ossian et Robert Burns délicats et raffinés, en Écosse, en redécouvrant les beautés qui tendent à son de la tradition irlandaise .
À la façon du époque le miroir félibrige provençal , le mouvement se d'une haute partage entre ceux qui s'expriment en civilisation , recueillent un certain succés gaélique et ceux qui choisis sent l'anglais.
mond ain (ln memoriam, 1850; Maud, Parmi ceux-ci , le plus fameu x est sans 1855 ).
Leur forme recherchée n 'est pas r-- ~-==.., '""''" doute sans évoquer les travau x de l'école William B utl er parnassienne, en France.
Yeats (1865- 0scllr Wilde (1854 -1900 ), qui a lu i- 1935), qui est même donné quelques poèmes en le principal
français, est lui aussi de ceux qui défendent l'art pour l'art.
Il est le chef de file des «esthè tes» et connaît un succés qui cache sans doute un malentendu , car, dans son œuvre brillante , aux apparences de légèreté, un sentiment tragique de la vie se développe dans ses dernières années, aprés l 'affaire de mœurs qui l'envoie croupir en prison : la Ballade de la geôle de Reading (1898 ) s'impose par l'authent icité d 'un écrivain qui abandonne une fois pour toutes les jeux de masques qui avaient fait sa gloire .
Complètement inconnue à son époque ,
l ' œuvre de Gerald Manley Hopkins (1844 -1889) a dû attendre la fin de la Première Guerre mond iale pour être tirée de l 'oubli :ce jésuite discret a
de
1 : la terme même de Celti s h Twilight est emprunté à l'une de ses œuvres .
Des romantiques , il reprend une tendance marquée au mysticisme, et sa première œuvre (Les Erronees d 'Ossian , 1889 ) atteste d'emblée une fidélité littéraire au folklore gaélique.
Il s'est exprimé dans des poèmes dramatiques comme Le Seuil du roi ou Deirdre , inspirés de légendes irlandaises , mais auss i dans des œuvres lyriques, destinées à la seule lecture , parmi lesquelles se détache Une vision (1919 ), longue et vertigineuse méditation sur le sens de l'histoire et le rôle du poète .
Yeats a reçu le prix Nobe l de littérature en 1923- mais il n'était plus , alors , de nationalité britannique ...
John Millington Synge (1871 -1909) , proche ami de Yeats , s'est lui aussi consacré à la scène , tout en laissant des poèmes posthumes .
t:inspiration irlandaise se joue chez lui à la fois dans le choix des sujets, souvent tirés du folklore gaélique, et la reche rche d'une langue aussi proche que possible de l'anglais parlé dans les villages irlandais .
IMoi.!Ji!iiiiN
À l'aube du XX' siècle, c'est d 'Irland e encore que surgit l'un des plus grands écrivains britanniques , J ames Joyce (1882 -194 1).
t:auteur d 'Ulysse (1922) donne d'abord des
Proche du mouvement de Yeats, Joyce s'en détache rapidemen t critiquant la nostalgie excessive qui a fait de cette libération littéraire la matrice d 'un nouvel enfermement Autre grand nom de la littérature britann ique du XX' siécle , Thomas Stearns Eliot (1888-1965 ), plus connu comme lS.
Elio t.
D 'origine américa ine, il fait souffler un vent nouveau dans la poésie d'outre-Manche en faisant de la misère spirituelle de son époque le thème et plus encore le ressort de son écriture .
Son poème le plus connu , La Terre vaine, est publié en 1922 : le premier vers , «Avril est le mois le plus cruel> >, est probablement de toute la poésie du siécle , celui que les anglophones citent le plus facilement sans doute pour son côté m étéorologique et proverbial ; mais il illustre aussi à la perfection le désespo ir existe ntiel de son auteur.
wt-sf an Hugh .AIIMn (1907 -1973) d 'un
e n contrib uant à changer la société bourgeoise, qu'il tente de délivrer d e ses préjugés et de son esprit de caste (La Danse de mort.
1933).
D 'une tonalité fort différente, l'écriture de Ted Hugues (né en 1930 ) se rattache elle aussi à une traditio n romantique dont le poète retient surtout le goût de l'énergie .
Corbeau (1970), son recueil majeur, concentre dans des vers extrêmement denses l' énergie du monde animal, donnée comme une alternative aux fausses routes de la civilisation et de l'humanisme .
Seamus Hean ey , né à Belfast en 1939 , s'applique quant à lui à redonner un sens , ou tout au moins une unité , à une terre dévastée par les conflits; sans nier l'influence d'un Ted Hugues, il tente de retrouver dans la nature la source d'une paix dont le monde des hommes ne lui semb le guère à même de trouver les resso urces (Porte vers le noir , 1969) .
Il a reçu le prix Nobel en 1995 ..
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