LES GRANDS CLASSIQUES (1656 -1715) - HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE
Publié le 27/06/2012
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Certes, au moment de leurs débuts littéraires, presque simultanés, à dix ans près, les modes les plus outrées disparaissaient d'elles-mêmes; le baroque, précieux ou burlesque, cessait d'avoir quelque influence sur la littérature dès 1655; aucun poète ne tente plus de réaliser ce rêve : donner à la France une épopée en forme. L'ordre, la raison, le goût, la mesure vont triompher dans l'oeuvre de nos grands classiques, mais tous ceux qui n'avaient pas ces qualités étaient déjà en train de sombrer dans le ridicule. Néanmoins l'irrespect que ces grands artistes affichent à l'égard de leurs prédécesseurs immédiats, comme font un Boileau ou un Racine, ou qu'ils laissent entendre comme Molière, ne laissa pas de choquer profondément une partie - la plus importante - du public.

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Bossuet ne saurait se caractériser que par opposition à celle de tous les prédicateurs contemporains; le roman de Mme de La Fayette est à l'opposé de ceux de d'Urfé ou de Mlle de Scudéry.
Certes, au moment de leurs débuts littéraires, presque
simultanés, à dix ans près, les modes les plus outrées
disparaissaient d'elles-mêmes; le baroque, précieux
ou burlesque, cessait d'avoir quelque influence sur la littérature dès 1655; aucun poète ne tente plus de
réaliser ce rêve : donner à la France une épopée en
forme.
L'ordre, la raison, le goût, la mesure vont triompher dans l'œuvre de nos grands classiques, mais tous ceux qui n'avaient pas ces qualités étaient déjà en train de sombrer dans le ridicule.
Néanmoins l'irres pect que ces grands artistes affichent à l'égard de leurs
prédécesseurs immédiats, comme font un Boileau ou un Racine, ou qu'ils laissent entendre comme Molière, ne laissa pas de choquer profondément une partie -la
plus importante - du public.
Cette originalité, ils l'ont chèrement payée.
Ce n'est pas à eux, en effet, qu'a été le gros du succès.
La lutte a été dure pour eux contre les puissances établies du royaume des lettres : un Racine a dû céder de guerre
lasse; un Boileau s'est mis à dos à peu près tout ce qui tenait une plume; un Molière n'a dû qu'au Roi de ne pas être écrasé.
Au~un n'a été soutenu par un groupe
de disciples.
La plupart ont vécu très en marge de la société, et aucune coterie mondaine ne s'est faite leur
défenseur ou leur soutien.
C'est que le public a eu peine à renoncer à l'image de l'homme que donnait la litté rature antérieure.
Quoi? plus de héros surhumains,
plus d'idéal sublime, plus de recherche de style exci
tante pour l'esprit, plus de brillant? Plus de grotesque non plus? L'homme tel qu'il est, dans sa médiocrité,
sans relief et sans éclat? Ce réalisme parut fade.
Et ce sérieux parut triste, qui transparaît sous les moqueries
de Boileau, sous la galanterie de Racine, sous la grâce
de La Fontaine, sous le rire surtout de Molière.
En somme, ces écrivains de génie sont en constante réaction contre les goûts régnant' ; vis-à-vis de tous leurs prédécesseurs, ils font figure d'indépendants.
Sans doute la plupart ont commencé par se mettre à l'école des grands écrivains de l'âge antérieur; Racine
s'essaie d'abord à faire du Corneille; La Fontaine a.
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