les fabliaux
Publié le 05/12/2012
Extrait du document
«
L’arrivée du paysan affamé qui réclame sa bouillie, les paroles échangées entre les époux, la
ruse déployée par la femme pour le convaincre de sa mort, la résistance du vilain face à sa
femme qui veut sa mort, puis sa résignation, ont pour correspondant dans la suite du récit, « le
deuxième acte », l’arrivée du prêtre, qu’un bon festin, amoureusement préparé, attend ; les
paroles échangées entre les amants, le simulacre de l’oraison funèbre, la scène de débauche
provoquant les reproches du vilain au prêtre qui le cocufie, puis sa résignation...
On a donc
une réelle progression dramatique agrémentée de dialogues vifs.
C.Foulon parle à propos de
Bodel de « génie du théâtre 10
».
D.Boutet définit précisément le fabliau.
Il est essentiellement une bonne histoire, une
narration plaisante, « un genre narratif bref, non animalier, en octosyllabes, dans lequel les
caractères, la trame narrative, le registre sociologique, et le ton relèvent, les uns et/ou les
autres et à des degrés divers, du style bas tel qu’il ressort de l’esprit général des Arts
Poétiques contemporains 11
.
».
Tenons-nous en à la définition des fabliaux, incomplète et simplifiée, de Joseph Bédier 12
, des
« contes à rire en vers », puisque c’est la problématique du rire qui nous intéresse dans cet
exposé.
L’objectif du conteur sera de tout mettre en œuvre pour que l’action dramatique du fabliau
provoque sourires, et rires.
« Le reste ne compte guère », affirme P.Ménard 13
.
Nous axerons donc notre étude sur le rire dans Le Vilain de Bailluel : en quoi ce fabliau prête-
t-il à rire ? quelles sont les tactiques de son auteur pour nous amuser ?
Pour saisir toutes les nuances du rire, il s’agit d’en faire une étude littéraire, stylistique,
psychologique et sociologique.
« Le comique est toujours révélateur des mentalités
médiévales.
Pour comprendre les auteurs de fabliaux, il faut savoir comment, de quoi et
pourquoi ils riaient.
14
».
Tentons de nous y appliquer pour l’étude de notre fabliau.
Jean Bodel, comme le signale E.Gaucher 15
, reprend dans Le Vilain de Bailluel , tous les
stéréotypes du conte à rire.
10
C.Foulon, L’œuvre de Jean Bodel , 1958, p.102.
11
Dominique Boutet, Les Fabliaux , Presses Universitaires de France, Etudes littéraires, 1985, p.28.
12
Les fabliaux, études de littérature populaire et d’histoire littéraire et d’histoire littéraire du Moyen Age , Paris,
1964.
13
Philippe Ménard, Les fabliaux.
Contes à rire du Moyen Age , Presses Universitaires de France, Littératures
modernes, 1983, p.29.
14
Philippe Ménard, Les fabliaux.
Contes à rire du Moyen Age , Presses Universitaires de France, Littératures
modernes, 1983, p.166.
15
Elisabeth Gaucher, « La fausse mort de Vilain de Bailleul (Jean Bodel)» in Nord’ : revue de critique et de
création littéraire du Nord/Pas de Calais , n°24, décembre 1994, p.87..
»
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