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LES ENFANTS DE LA PUBLICITÉ de F. de Closets (analyse)

Publié le 10/11/2016

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Les véhicules habituels de la culture : famille, école, livre, théâtre devraient dire ces choses (les méfaits de la publicité), mais soyons sérieux! Que peuvent les parents, les professeurs ou les écrivains face à Publicis ou Havas? Que peuvent-ils surtout lorsqu'il s'agit d'éduquer des enfants? Car c'est la jeunesse, dès son âge le plus tendre, qui est devenue la cible favorite des publicitaires : séduire le fils pour gagner la mère. Et les professionnels de la vente en savent beaucoup plus long que les enseignants sur la mentalité enfantine. S'ils ne savent pas comment apprendre l'histoire — mais ils ne s'en soucient pas — ils savent en revanche comment faire passer une idée simple et forte. Sur ce terrain, ils disposent de la compétence et des moyens. L'esprit des enfants leur appartient. Il n'est que de voir l'intérêt passionné des très jeunes téléspectateurs pour les spots de publicité. A coup sûr ces messages, brefs, simples et distrayants sont exactement adaptés au public enfantin.

 

Nous ne savons plus dans quelle société nous vivons ou, plus exactement quelle société découvrent nos enfants. Si nous croyons toujours que nous leur transmettons un certain acquis culturel à travers les canaux traditionnels, nous nous trompons. Le jeune esprit qui s'éveille dans le monde occidental est d'abord impressionné par les informations de l'environnement matériel et commercial. Il est instruit par les objets, les vitrines, les affiches, les annonces, les spots publicitaires bien plus que par les discours de ses parents ou de ses maîtres. Or ces supports disent tous la même chose, ils répètent à l'envi que nous vivons dans une société d'abondance, et que l'essentiel est de posséder les objets manufacturés.

 

La publicité, au sens le plus large, donne à croire que le seul problème est de choisir entre les biens trop nombreux qui sont offerts. Chacun étant supposé avoir les moyens d'acheter, il suffit d'éclairer son choix. Tout naturellement l'enfant en déduit que le bien-être est donné, qu'il existe comme l'air et le soleil et que point n'est besoin de le gagner.

 

L'adolescent vit dans un monde d'assistance technique gratuite. Il attend de la société, ou plutôt de ses parents, qu'ils lui fournissent sa part d'assistance. Toute limitation dans ses désirs sera ressentie

Nous retrouvons ici un thème familier : la dénonciation de la société de consommation et de la publicité, sous la plume d'un collaborateur de l'ORTF (ainsi s'expliquent les allusions aux « spots » publicitaires...).

 

F. de Closets révèle l'existence d'une école parallèle, celle de la publicité, qui impose à la jeunesse une idéologie pernicieuse.

 

Il analyse le conditionnement produit par la rue ( affiches et vitrines) : ta publicité entretient, chez les enfants et les adolescents, l'illusion dangereuse qu'ils vivent dans un pays de cocagne où ne se pose, devant les objets alléchant s, que le problème du choix.

 

La publicité met entre parenthèses l'argent, fruit du travail, et attise ainsi le fameux conflit des générations. Le réveil de la jeunesse est amer.

 

La conclusion du texte ressemble à un sermon : en termes philosophiques (fins et moyens, avoir et être) et technocratiques (ressources, priorité), F. de Closets jette l'anathème sur le matérialisme moderne.

 

Nota. — Ce texte, assez verbeux, était par là même facile à résumer en peu de mots.

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