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Les Deux Coqs - Jean de la Fontaine (commentaire)

Publié le 03/06/2011

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Introduction :

Jean de la Fontaine est un poète fabuliste moraliste du 17ème siècle. Ses fables de LF. Constituent la principale œuvre poétique du classicisme et l’un des plus grands chefs d’œuvre de la littérature française. Il met en scène des animaux pour critiquer la société dans laquelle il vit, ainsi que ses mœurs à travers ses fables.

« Je chante des héros dont Esope est le père « écrivait LF. dans le 1er recueil de ses fables. Cette affirmation permet de mieux apprécier le texte intitulé « Les deux coqs « dont le sujet est précisément inspiré d’Esope. Le fabuliste y narre une querelle de basse-cour en faisant référence à la mythologie antique. Il paraît ainsi renouer avec les origines de la fable qui se voulait jadis, un récit légendaire.

Le combat qui oppose les deux coqs est cependant l’objet d’une narration parodique et burlesque dont le fabuliste nous invite à tirer une leçon.

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« ainsi à transformer l'épopée antique en une vulgaire querelle de poulailler. B°) Un style héroï-comique La Fontaine recourt ironiquement au style élevé de la poésie épique pour ridiculiser les personnages qu'il met en scène.

Le champ lexical de la lutte (« guerre » v.

2 ; « querelle envenimée » v.

4 ; « combats » v.

6 ; « victoires » v.

20), les allusions à la mythologie (v.

1 à 10) ou l'apostrophe au dieu Amour (« amour, tu perdis Troie », v.

3) confèrent au combat de deux Coqs une grandeur insolite et cocasse.

Le fabuliste pousse l' ironie jusqu'au pastiche, (imitation de la manière d'écrire d'un auteur). En qualifiant la Poule de la fable d' Hélène au beau plumage (v.

9) le poète recourt, en effet, à l'épithète homérique, expression désignant un être par sa principale qualité (« Ulysse le divin », « Achille aux pieds légers »).

Ce faisant, il tourne en dérision le style héroïque de l'épopée et donne à son récit une tonalité burlesque. C°) Une esthétique de la gaïeté En mêlant, comme il le fait, un sujet des plus communs au registre élevé de la mythologie, La Fontaine pratique ce que l'on pourrait nommer une esthétique de la gaieté .

Nulle gravité dans l'évocation du combat fratricide des deux Coqs ou dans l'intervention fatidique du Vautour (v.

23), mais une légèreté, une espièglerie, un goût certain de l'incongruité et de la moquerie joyeuse.

Ce sont elles qui expliquent la vivacité avec laquelle l'histoire des deux Coqs est narrée ou le jeu de mots qui accompagne, au vers 26, l'évocation du second triomphateur venu « faire le coquet [...] autour de la Poule ».

Ce terme, issu du substantif « coq » , déprécie la virilité du séducteur en suggérant par le jeu du diminutif "et", qu'il n'est qu'un petit coq. Selon La Fontaine, la gaieté n'est pas simplement « ce qui excite le rire ».

Elle est davantage, on le voit, « l'air agréable » que l'on donne à un sujet sérieux lorsque l'on souhaite inviter le lecteur à la réflexion. II - La Portée de la Fable A°) La dureté des rapports de domination L'histoire narrée dans cette fable démontre que la discorde règne sur le monde. L'état de paix évoqué dans le premier hémistiche du vers 1( « Deux Coqs vivaient en paix ») est aussi fragile qu'éphémère, puisque la seule apparition d'une Poule suffit à allumer la guerre (v.

2).

La soudaineté avec laquelle la bonne entente des deux Coqs est rompue, souligne combien la vie en société, que symbolise l'univers clos de la basse- cour, est sujette aux conflits et aux rapports de force. L'évocation d'une simple querelle de volatiles est, pour La Fontaine, l'occasion de dénoncer la « jalouse rage » (v.18) des hommes.

De toutes les passions qui gouvernent le monde, la convoitise est celle qui génère le plus de troubles. B°) Le libre jeu de la Fortune. »

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