Les contes de Perrault
Publié le 09/11/2024
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PARTIE 2 : LES CONTES DE PERRAULT
Les 8 comptes en prose : La Belle au bois dormant, Le Petit Chaperon Rouge, BarbeBleue, Le Chat Botté, Les Fées, Cendrillon, Riquet à la Houppe, le Petit Poucet.
Charles Perrault, Contes, éd.
C.
Magnien, Paris, « Le Livre de poche », 2006 : le cours se
référera à la pagination de cette édition de poche; il est donc important de se la procurer.
→ Lire l'introduction de C.
Magnien dans l'édition conseillée et, pour chacun des contes, la
notice de présentation qu'elle propose (d'un grand profit pour vous).
→ Lire l'introduction de T.
Gheeraert en tête de son édition « savante » des contes (vous y
trouverez, en plus d'une bien commode synthèse des différentes interprétations qu'on a pu
faire des contes, des remarques stimulantes sur l'écriture de ces textes).
Pour un niveau
de L2, il me semble que cette lecture serait déjà très positive et bien suffisante
A) Essor de la forme narrative au XVII
ABC
→ Un nouveau public féminin et mondain, moins « savant » (voir CM).
C'est ce public qui
lit les contes.
À la fin du 1èe il ya un engouement pour l ‘écriture des contes (beaucoup de femmes
d’ailleurs).
I – Le contexte et ses suites
A) Essor de la forme narrative
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texte en prose.
Engouement pour les romans, très long romans.
Jusqu’à 1660
Puis la mode change, à partir de 1660, le public mondain va commencer à
s’essouffler d’attendre ces immenses romans dont on ne vient pas à bout.
Cela
donne un regain de faveur aux récits brefs (les contes en occurrence).
Les italiens
et espagnols ont écrit beaucoup de nouvelles, et des textes courts qui ont circulés
dans l’Europe.
« La nouvelle galante » ⇒ Dans ces textes courts on remarque 3 caractéristiques :
- Du vraisemblable : on fait tout dans ces nouvelles pour rendre le texte plausible.
- Goût pour les épisodes historiques : (la princesse de Clève situe son action dans
des faits historiques réels.
- On veut qu’il peigne les secrets du coeur, ce qui est caché aux autres et à nous
mêmes.
Comment fonctionne t on par rapport aux émotions.
Mais on a à la fin du siècle (1680-1690) on trouve un succès phénoménale du
conte.
Cette fois ci, on laisse de côté le vraisemblable et on fait rentrer du
merveilleux.
(féeries, châteaux) Il va mélanger le goût pour le vraisemblable à ce
nouveau goût pour le merveilleux.
Ce merveilleux n’avait pas totalement disparu,
B) Succès du conte : deux traditions à dispositions des auteurs/ autrices
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Ils s’inscrivent dans une double tradition : il y avait dans les campagnes une
tradition orale du conte (qui ses transmettent de génération en génération par les
nourrices, les « mis »).
Dans les villages il y avait donc des gens qui racontaient
des histoires.
Dans les milieux plus cultivés, urbains on connaissaient aussi ces
contes car tous les enfants en bas-âge avaient étaient envoyé à la campagne et les
nourrices aussi leur avaient conté.
On pensait que c’était bien que ces enfants
entendent ces contes avec des morales etc.
⇒ Donc une tradition populaire du conte transmise par des nourrices/ mères-grand/
mis
→ « Les contes de ma mère l’oie » / « contes de vieilles » / « contes à dormir
debout »/ sous une rubrique générale, on appelle les contes de manière générale
aussi les « contes de peau d’âne ».
⇒ Perrault a pioché dans ce réservoir oral
→ mais ces premières sources orales avaient déjà été fixé par écrit notamment en
Italie (Basile,
Perrault reprend donc certains contes directement de la tradition orale et il reprend
aussi des idées ou des thèmes de contes déjà mis à l’écrit
2e source : savante ⇒ des histoires écrites par des gens parfois savants.
Il utilise
une tradition aussi plus savante donc.
→ Bocase (le décameron) // Lafontaine, contes à dimension érotique
→ Perrault va parfois dans le même conte mélanger ces deux sources.
Essor phénoménale du conte à la fin du 17e siècle donc.
C) Succès non démenti depuis le 18e
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Au 18e beaucoup de succès/ au 19e aussi surtout qu ‘on les illustre (Gustave Doré,
décorateur)
20e On a réécrit les contes de Perrault (exemple : vrai fin de la Belle aux bois
Dormant)
II – Présentation du texte
A) Chronologie de la publication
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1694 : Perrault réuni trois contes qu’il a déjà fait publier (Peau d’âne, les souhaits
ridicuels, Grisélidis).
Ce sont des textes en vers.
Il joint à ces trois contes une
préface.
•
1695 : manuscrits de cinq contes en prose (remaniés et publiés avec 3 autres en
1697 ), dédicacés à « Mlle »(Elizabeth-Charlotte d’Orléan)
•
1697 : Perrault fait paraître un ouvrage intitulé « Histoire ou contes du temps passé
avec des moralités ».
Huit contes en prose.
Le problème c’est que dans cet
ouvrage de 1697 on trouve une dédicace dans lequel l’auteur parle à un grand (ici
Mlle), sauf qu’ici elle est signée par le fils ainé de Perrault, Pierre Perrault.
B) L’auteur : le père et/ou le fils ?
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Bilan de l’affaire : les trois textes en vers de 94 sont de Charles Perrault de manière
incontestable.
La dédicace des 8 contes sont signés par le fils par contre.
Solutions/ hypothèses :
-- Soit le fils est un prête nom.
-- Collaboration réelle entre le fils et le père
-- C’est le père qui a tout écrit et il le fait signer par son fils de manière
stratégique.
Des arguments internes au texte (travail stylistique, postures et
affirmations adopté en leur sein), témoignages.
La plus probable des hypothèses serait que le gros de la version de 97 soit du père
car les arguments externes et internes sont forts.
Par contre rien ne dit que le fils
n’y a pas touché.
Par commodité, on parle de Charles Perrault comme l’auteur.
C) Perrault lui même (1628 -1703)
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Un grand commis au service de la monarchie: études de droit puis, entre 1654
et 1663, le bras droit de son frère Pierre, receveur général des Finances de Paris.
Devient un protégé de Colbert et obtient en 1672 la haute charge de « Contrôleur
des bâtiments de sa majesté » (travaille énormément et grande aisance financière).
Un personnage influent dans la politique de rayonnement de la monarchie et
les sphères littéraire et artistique (dès 1663 secrétaire de la « Petite Académie » et
membre, à partir de 1671, de l'Académie française qu'il contribue à rénover, etc.).
Écrivain de renom : vers galants, poèmes de circonstance à la gloire du
souverain, poèmes chrétiens, odes, traductions, etc.
Chef de file des Modernes
dans la « querelle des Ancien et des Modernes » (ouvrage important et influent à
son époque dans le domaine de la pensée : Parallèle des anciens et des
modernes, (1688 – 1697).
Disgrâce (Colbert se lasse de lui et veut placer son fils à sa place) et quasiretraite à partir de 1683, Veuf il s’occupe de l’éducation de ses enfants et s’adonne
à l’écriture (les contes notamment).
III.
L'écriture de Perrault conteur
A) Ses propres déclarations : 2 sources
1) la préface de Charles Perrault en tête du recueil des contes en vers de 1694
(positions esthétiques importantes);
2) a dédicace « À Mademoiselle » de « Pierre Darmancour » de 1697 (au moins
supervisée par Charles quoi qu'il en soit).
a) Les deux textes affirment que ces « bagatelles » ne sont pas « de pures bagatelles »
(p.
77) et qu’elles renferment une morale « utile » (p.
77)
⇒ le « récit enjoué » vise à « instruire » et « divertir » en même temps (p.
77)
(Même propos chez La Fontaine...
De plus, le terme de « moralités » (sous-titre
du livre en 1697) rapproche le conte de la fable] ⇒ Les « Modernes » eux aussi
peuvent prétendre à une portée éducative et morale!
• Donc il dit qu’il fait des petits récits « enjoués », qualité qu’on doit avoir dans la
conversation en tant qu’honnête homme.
Il s’inscrit dans la lignée de l’antiquité
(volonté d’instruire et de plaire en même temps.)
→ ce sont des moralités, c’est un endroit du texte précis/ distinction avec la
morale qui est dans le texte déjà.
→ il montre que cette littérature moderne, française est autant capable que celle
des anciens de revendiquer le « formule latine »/ bagatelle ça plait, moralité ça
instruit.
b) Donc textes destinés au public enfantin : procurent bienfaits et émotions (le aussi
pouvoir et effet émotif des contes sur un public plus large ?
→ donc on va utiliser le côté émotif des contes pour éduquer les enfants/ théorie
psychanalytique des contes en atteste.
c) Textes destinés évidemment aussi à des lecteurs plus mûrs Perrault vise un public
« galant » de «bon goût» (p.
77), doué de «pénétration» et soucieux de «plaisir »
→....
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