LES CHRONIQUES MÉDIÉVALES
Publié le 21/11/2018
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CHRONIQUES MÉDIÉVALES. Les chroniques de langue française apparaissent assez tardivement (milieu du XIIe siècle), dans le prolongement des chroniques universelles en latin. Ces dernières constituent un genre homogène et suivent généralement un même modèle : la Chronique d'Eusèbe (début du ive siècle), puis la continuation de Sigebert de Gembloux (milieu du XIIe siècle).
La Chronique de Robert d’Auxerre, qui retrace l’histoire de l'humanité depuis le Christ jusqu’à 1211, enrichit les tableaux de rois, d’empereurs et de pontifes avec des considérations sur l’histoire civile, militaire et ecclésiastique, et porte une grande attention aux prodiges et aux miracles. Le personnage de Charlemagne fournit une matière de choix; mais la plupart des chroniqueurs se contentent de démarquer Alcuin ou Éginhard. Au XIIe siècle, Aubri de Trois Fontaines emprunte sa matière à une cinquantaine d’auteurs et envisage simultanément l’histoire religieuse, l’histoire féodale et l’histoire politique. Ces œuvres suivent donc toujours le même schéma : vastes compilations pour l’histoire de l'Antiquité et des débuts du Moyen Age; imitation des grands auteurs pour la période carolingienne; assemblage d’anecdotes moralisantes et de détails plus ou moins essentiels (ou marginaux) pour les périodes récentes.
Un grand nombre ont été traduites en langue romane : par leurs auteurs (Chronique abrégée de Guillaume de Nangis, par exemple) ou plus tardivement (Philippide, de Guillaume le Breton, traduite et mise en prose au xme siècle).
Les premiers textes originaux en français sont d’origine anglo-normande. Ils s’efforcent de présenter une société marquée par les vertus chevaleresques et couronnée par un roi de type augustinien, soutien de l'Église et protecteur des plus faibles, défenseur de la justice; ainsi du Roman de Rou, de Wace, et de la Chronique des ducs de Normandie, de Benoît de Sainte-Maure. Mais le roi n’est que le premier des chevaliers, et il n’a rien du « nouveau David » que les chroniques continentales aiment à voir en Charlemagne.
C’est avec les croisades qu’apparaît la littérature historique sur le continent. La première croisade (1098) fournit essentiellement la matière du Cycle de la croisade [voir Croisade (cycle de la)], qui ressortit plutôt à la littérature épique. La quatrième croisade, en un sens plus profane (son détournement, par les Vénitiens, sur Constantinople fait qu’elle ne parviendra jamais en Terre sainte), suscite les premières œuvres importantes et spécifiques. Robert de Clari, simple chevalier, nous en fait un récit vivant et bariolé : émerveillement du « commun de l’armée » devant les splendeurs de Constantinople et les reliques qu’elle recèle; admiration pour des héros comme Pierre de Bracheux; attente de justice, sensibilité aux thèmes eschatologiques... On y sent nettement les divisions entre chevaliers et grands barons : ces derniers sont désignés comme les responsables du détournement de la croisade, et le haut clergé y apparaît comme complice de cette trahison.
«
qocument,
et dont la chronologie est souvent fantaisiste.
Ethique, politique et religion n'y font qu'un.
L'idéal
est celui du.
»
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