L'ÉPOQUE ROMANTIQUE
Publié le 30/05/2012
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1. Polémistes et pamphlétaires: Joseph de Maistre; Paul-Louis Courier; Lameunais; P.-J. Proudhon. - 2. Orateurs parlementaires : B. Constant; Royer-Collard; Guizot; Thiers; Berryer; Lamartine. - 3. Orateurs universitaires : Guizot; Cousin; Jouffroy; Villemain; Quinet et Michelet.- 4. Orateurs religieux : Lacordaire.
Il s'est trouvé au xviiie siècle que les plus grands noms de l'histoire littéraire sont en général aussi les plus considérables dans l'histoire des idées. Cette concordance ne se rencontre plus au xixe siècle. La littérature n'atteint qu'incidemment les grands courants d'idées, par quelques orateurs, polémistes et penseurs; et les hommes en qui s'est rencontré le talent littéraire n'ont souvent pas été - tant s'en faut - les intelligences directrices du siècle. En philosophie, il nous faut prendre Cousin, et laisser Maine de Biran; surtout il nous faut écarter la plus puissante et, en tout cas, la plus féconde pensée flhilosophique de ce demi-siècle : ...
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896 L'ÉPOQUE ROMANTIQUE.
toujours servis par Je talent oratoire, et les partis eux-mêmes seront loin d'être représentés ici selon leur force ou leur influence.
Mais il ne faut chercher ici qu'une histoire littéraire.
Je ne puis prétendre à tracer même une sommaire esquisse du
mouvement politique et social.
Il me suffira de rappeler que les
principaux débats engagés dans les Chambres de la Restauration ont porté sur la liberté des cultes et toutes les questions parti cu lières qui y tenaient, sur les biens nationaux et l'indemnité des
émigrés, sur la liberté de la presse, sur l'organisation du système l_ électoral, sur les majorats, sur la guerre d'Espagne, sur toutes 1
sortes d'applications ou d'interprétations de la Charte, et, au fond, ~- toujours sur la question de savoir qui l'emporterait, de la Révo-
lution, ou de l'" absolutisme"· Sous la monarchie de Juillet, il s'est
agi encore de lois électorales et de lois contre la presse, puis de
lois sur les associations, et sur la liberté de l'enseignement, de
l'Algérie et de la question d'Orient, etc.
En même temps que les orateurs des Chambres, une foule de
pamphlétaires et de journalistes agitaient les mêmes questions, pour exciter et diriger l'opinion.
Mais les plus graves questions peut-être se discutaient hors des Chambres, ou ne prenaient toute leur ampleur que dans des écrits théoriques et polémiques : ainsi lei question religieuse ou la question sociale.
i.
POLÉMISTES.
De tant d'hommes qui essayèrent par le journal ou le livre de
combattre ou de développer les conséquences de la Révolution,
quatre surtout, me semble-t-il, se distinguent par des dons origi naux d'écrivains : Joseph de Maistre, Paul-Louis Courier, Lamen
nais et Proudhon.
Magistrat, d'une vieille famille de magistrats de Savoie, jeté hors de chez lui par la Révolution française qui annexa son pays,
Joseph de Maistre 1 s'en alla à l'autre bout de l'Europe représenter
1.
Biographie: J.
de Maistre (1754-1821), fils du présidenl elu sénal de Savoie, séna teur en 1788, sc relira en 179'2 à Laus:tnne, quand la Savoie devint françaiRe, résida de 1802 à 1816 à Sainl-Pèlersbourg comme minislre dn roi de Sardaigne, dont il avait été d'abord grand chancelier en !799.
--Son frère Xavier de Maislre (1763-1852) a écrit le Voyage autour de rna cha· .bre (1791) ct Jo Lépreux dé la c1té d'Aoste (1811).
Editions: Considérations sur la France, Neuchùlel, 1796, in-8; Du Pape, Lyon, 1819 et 1821, 2.
v.
in-8; Soirées de Saint-Pétersbourg, ou Entretwns sur le gozn•ernement
tempm·el de la Prm,idence, Paris, 1821, 2 vol.
in-8; De l'Église ,qallicane ~lans son l'ap port avec le sourerain pontire, Paris, 1821.
in-8 Œuvres, Lyon, 8 vol.
in-8, 18tH.
Lettres et opuscules i11édits, 1851, 2 vol.
iu-8; 1llémo1res politiques, 1858 1 in-8; Cor-.
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