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L'ENFANCE ET L'ADOLESCENCE A GRENOBLE (1783-1799) - STENDHAL

Publié le 10/07/2011

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stendhal

Il n'est point si facile, dans le Grenoble d'aujourd'hui, tout grouillant d'une vie cosmopolite et qui a fait éclater sa ceinture de remparts, d'imaginer ce qu'était la ville lorsque Henri Beyle y naquit le 23 janvier 1783, dans la triste rue des Vieux Jésuites. Mais si l'on monte à la Bastille, une fois contemplé l'immuable cirque des Alpes que Stendhal aima, avec autant d'intensité que Jean-Jacques, le regard se portant vers la cité y distingue, grâce au lacis des vieilles rues, les limites étroites de « l'ignoble Cularo « qui devait poursuivre l'écrivain comme le « souvenir d'une abominable indigestion «. Ce contraste entre un cadre de montagnes dont il admirait la chevauchée grandiose et une ville mesquine et nauséabonde dont il détesta et l'aspect et l'esprit, aide à comprendre la fidélité de son amour pour la nature alpestre et sa haine instinctive pour le nid tout de laideur où il était né, et dont il rêva de bonne heure de s'évader. Grenoble était pourtant le siège d'un Parlement et la vie mondaine y fut assez libre pour inspirer à Choderlos de Laclos, qui y tint garnison de 1769 à 1775, ses Liaisons dangereuses. Stendhal adolescent ne se douta guère du commerce de fleurettes et de soupirs qui l'eût peut-être réconcilié, quelques années plus tard, avec sa cité natale. Tout au plus, reçut-il de la main de celle qui avait été, croit-on, Madame de Merteuil, des noix confites. Mais il avait un plus solide appétit, et que Grenoble n'apaisa point.

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