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L'enfance chez Rousseau

Publié le 23/06/2015

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Le mythe de l'état de nature appartient à l'oeuvre philosophique de Rousseau, notamment développé au Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (publié en 1755). L'auteur s'efforce d'y montrer que l'inégalité qui régit les rapports humains est le produit de la société. Pour ce faire, il imagine la vie de l'homme dans l'état de nature (où il possédait, en plus de la liberté, l'innocence de l'enfant). Mais l'homme a abandonné cet état bienheureux pour vivre en groupe. Il a ainsi découvert la propriété, d'où proviennent l'inégalité et le mal.

La description du passage de l'état de nature à l'état de société est un mythe philosophique plutôt qu'un récit. Le texte a une por­tée générale et abstraite. Rousseau médite sur l'organisation de toute société plutôt que sur les conditions de vie de l'humanité primitive. D'ailleurs, l'état de nature ne représente pas une période chronologique réelle (la préhistoire par exemple). Rousseau pré­cise dans sa préface au Discours que « cet état n'a peut-être point existé « et « probablement n'existera jamais «. Il s'agit d'une hypothèse qui lui permet de réfléchir sur les fondements de la société, d'un récit fictif à la portée symbolique.

 

Sur un mode non plus philosophique mais autobiographique, le passage de l'état de nature à l'état de société est la grande affaire du Livre I des Confessions. Jean-Jacques revit à travers son enfance l'évolution que connut toute l'humanité : il quitte la nature (innocente) pour la société (pervertie). La méditation sur l'enfance de l'homme — ou celle de l'humanité — débouche sur une remise en cause de la société. Le vocabulaire de Rousseau est d'ailleurs politique. C'est à la « tyrannie « (L. I, p. 63) de son maître qu'il attribue sa découverte du vice. « Accoutumé à une égalité parfaite « avec les adultes, l'enfant est réduit soudain à l'« esclavage «, à l'« assujettissement « (ibid., p. 64). Le narra­teur quitte le récit de sa propre histoire pour analyser certains mécanismes sociaux. Il abandonne à cette occasion la première personne du singulier :

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« La supériorité de l'enfant Il arrive qu'écrivant ses Mémoires, un homme aime mesurer le chemin qu'il a parcouru durant son existence.

L'accession à la maturité est alors envisagée comme un progrès.

Dans Les Confessions, Rousseau fait l'inverse.

Il considère ses premières années comme les plus heureuses de son existence.

Quand l'enfance disparaît, il faut se résigner au triste privilège d'être considéré comme un homme.

Rousseau le souligne avec ironie lorsqu'il évoque le changement d'attitude de Mlle Lambercier à son égard:« j'eus désormais l'honneur, dont je me serais bien passé, d'être traité par elle en grand garçon» (L.

1, p.

45).

La matu­ rité et les marques d'estime qui l'accompagnent n'ont ici rien d'enviable.

En outre, le narrateur ne s'enorgueillit jamais d'être devenu plus sage ou plus fin en accédant à l'âge adulte.

--· L'ENFANCE VUE PAR ROUSSEAU c:c: Respectez l'enf'ance » Dans son traité d'éducation intitulé Émile Rousseau boule­ verse la conception que l'on se faisait de l'enfance.

Il donne ce conseil aux pédagogues:« Respectez l'enfance dans l'enfant».

Le texte des Confessions lui fait écho en affirmant « le respect qu'on doit aux enfants» (Ibid., p.

46).

Certains auteurs font l'éloge de la discipline et apparentent l'éducation au dressage.

Rousseau, lui, considère l'enfant comme « un petit être intelligent et moral » (ibid.

p.

48).

De même, il se penche avec attention sur les joies, les chagrins ou les révoltes de ses premières années.

On ne sent jamais de condescendance ou de mépris dans son amusement à l'égard des anecdotes qu'il retrace.

Sans doute, l'idée que l'innocence de l'enfant pourrait servir d'exemple aux adultes ne date pas des Confessions.

Dans les Évangiles, l'enfance symbolise déjà l'innocence et la pureté du 1.

Publié en 1772, Émile est un traité d'éducation qui considère l'enfant comme un être int~lligent et responsable.

Rousseau imagine les progrès que fera le jeune Emile grâce à une éducation stimulant sa sensibilité et sa raison.

58. »

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