L'enfance chez Rousseau
Publié le 23/06/2015
Extrait du document


«
La supériorité de l'enfant
Il arrive qu'écrivant ses Mémoires, un homme aime mesurer
le chemin qu'il a parcouru durant son existence.
L'accession à la
maturité est alors envisagée comme un progrès.
Dans Les
Confessions, Rousseau fait l'inverse.
Il considère ses premières
années comme les plus heureuses de son existence.
Quand
l'enfance disparaît, il faut se résigner au triste privilège d'être
considéré comme un homme.
Rousseau le souligne avec ironie
lorsqu'il évoque le changement d'attitude de Mlle Lambercier à
son égard:« j'eus désormais l'honneur, dont je me serais bien
passé, d'être traité par elle en grand garçon» (L.
1, p.
45).
La matu
rité et les marques d'estime qui l'accompagnent n'ont ici rien
d'enviable.
En outre, le narrateur ne s'enorgueillit jamais d'être
devenu plus sage ou plus fin en accédant à l'âge adulte.
--· L'ENFANCE VUE PAR ROUSSEAU
c:c: Respectez l'enf'ance »
Dans son traité d'éducation intitulé Émile Rousseau boule
verse la conception que l'on se faisait de l'enfance.
Il donne ce
conseil aux pédagogues:« Respectez l'enfance dans l'enfant».
Le texte des Confessions lui fait écho en affirmant « le respect
qu'on doit aux enfants» (Ibid., p.
46).
Certains auteurs font l'éloge
de la discipline et apparentent l'éducation au dressage.
Rousseau,
lui, considère l'enfant comme « un petit être intelligent et moral »
(ibid.
p.
48).
De même, il se penche avec attention sur les joies,
les chagrins ou les révoltes de ses premières années.
On ne sent
jamais de condescendance ou de mépris dans son amusement
à l'égard des anecdotes qu'il retrace.
Sans doute, l'idée que l'innocence de l'enfant pourrait servir
d'exemple
aux adultes ne date pas des Confessions.
Dans les
Évangiles, l'enfance symbolise déjà l'innocence et la pureté du
1.
Publié en 1772, Émile est un traité d'éducation qui considère l'enfant comme un être int~lligent et responsable.
Rousseau imagine les progrès que fera le jeune Emile grâce à une éducation stimulant sa sensibilité
et sa raison.
58.
»
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