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L'effondrement du Voreux : Septième partie, chapitre III (Germinal de Zola)

Publié le 20/11/2012

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Comme l'indiquent les dernières lignes du chapitre III de cette septième partie, la destruction du Voreux prend le caractère symbolique de la fin du vieux monde, incarné par labourgeoisie triomphante depuis la révolution de 1789. Souvarine,l'exterminateur, quittera Montsou pour dynamiter les villes et les hommes. Jetant « sa dernière cigarette «, il part pour allumer ailleurs sa « dynamite « : il est bien l'homme de l'ombre mais, aussi bien, l'homme du feu purificateur qui, tel un « volcan «, fait imploser le Voreux en profondeur. Le feu des explosions est censé se produire sous la terre, tout comme les détonations d'une canonnade crépitent sous le Voreux. Zola se veut prophétique, par Souvarine interposé...

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« L'effondrement du Voreux • 169 constructions se culbutaient, s'écrasaient.

D'abord, une sorte de tourbillon emporta les débris du cri­ blage et de la salle de recette.

Le bâtiment des chaudières creva ensuite, disparut.

Puis, ce fut la 10 tourelle carrée où râlait la pompe d'épuisement, qui tomba sur la face, ainsi qu'un homme fauché par un boulet.

Et l'on vit alors une effrayante cho­ se, on vit la machine, disloquée sur son massif, les membres écartelés, lutter contre la mort : elle mar- 15 cha, elle détendit sa bielle, son genou de géante, comme pour se lever; mais elle expirait, broyée, engloutie.

Seule, la haute cheminée de trente mètres restait debout, secouée, pareille à un mât dans l'ouragan.

On croyait qu'elle allait s'émietter 20 et voler en poudre, lorsque, tout d'un coup, elle s'enfonça d'un bloc, bue par la terre, fondue ainsi · qu'un cierge colossal; et rien ne dépassait, pas même la pointe du paratonnerre.

C'était fini, la bête mauvaise, accroupie dans ce creux, gorgée de 2s chair humaine, ne soufflait plus de son haleine grosse et longue.

Tout entier, le Voreux venait de couler à l'abîme.>> IDÉE DIRECTRICE ET MOUVEMENT DU TEXTE Le narrateur a pris soin de désigner chacune des parties de la fosse qui s'effondrent, non seulement dans ce passage, mais déjà auparavant.

On observe, en surface, que la fosse disparaît peu à peu, aspirée par les profondeurs du puits.

Une irrésistible force, venue des profondeurs, qui conjugue les pouvoirs des éléments naturels, rend manifeste le mouve­ ment généralisé de chute, la pesanteur fournissant une direc­ tion à cette chute.

Le narrateur avait signalé ce bouleverse­ ment issu du fond et gagnant la surface : « /'éboulement,. »

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