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LEDUC Violette : sa vie et son oeuvre

Publié le 15/01/2019

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LEDUC Violette (1907-1972). Violette Leduc est née à Arras. Abandonnée par son père (« Mon père, qui n’a été pour moi qu’un jet de sperme », écrira-t-elle dans Trésors à prendre, 1960), elle sera élevée par sa mère — pour qui elle est un fardeau — dans la haine des hommes. Elle ne trouve guère de réconfort qu’auprès de sa grand-mère. Celle-ci mourra bientôt. Le remariage de sa mère, la naissance tardive d’un demi-frère, la froideur de son beau-père ne font qu’accentuer son isolement. Connaissant la pauvreté, la maladie, le poids de la solitude, Violette Leduc échoue dans ses études, obtient un modeste emploi dans une maison d’édition, mais doit interrompre son travail à cause de sa santé fragile. Après avoir vécu avec une amie (Hermine, dans la Bâtarde, 1964), elle épouse Gabriel. Elle ne gardera de ce mariage que le souvenir d’une vie orageuse (cf. Ravages, au titre explicite, 1955), de liens névrotiques, d’un avortement, d’une tentative de suicide, enfin d’une nouvelle séparation. L’écrivain Maurice Sachs, un ami homosexuel mais aussi un amant de cœur, rencontré en 1932, l’oriente définitivement vers la littérature. 

« dernières et brèves amours qu'elle racontera dans la Chasse à l'amour ( 1973, posthume).

S'ils ne sont pas tous autobiographiques -la Vieille Fille et le Mort ( 1958), la Femme au perir renard ( 1965), par exemple, sont des fictions imaginaires-, ses romans ont cependant tous le même thème : la marginalisation douloureuse d'une femme hypersensible, d'un être isolé qui se sent coupable et se croit rejeté par les autres.

C'est 1 'expérience vécue qui est à la base de la série la Bâtarde, la Folie en tête (1970), la Chasse à l'amour.

La Bâtarde s'ouvre par un cri de révolte désespéré qui donne le ton de l'ensemble de l'œuvre : «Mon cas n'est pas unique : j'ai peur de mourir, et je suis navrée d'être au monde ».

On songe à Vallès.

La violence de l'écriture exprime non seulement l'agressivité et l'angoisse avec lesquelles Violette Leduc fait face à la vie, mais aussi une volonté de jouir des « trésors» que le monde met à la disposition de ceux qui en ont besoin : l'attachement à la mère, avec sa part de haine, de rivalité, ct en même temps de complicité, d'identité; les amours d'enfance dans la solitude du pensionnat, 1' obsession de la satisfac­ tion (homo)sexuelle, symbole de l'appropriation inquiète de l'autre et de la plénitude éphémère de l'être; l'objet dérisoire qu'enfant, 1 'on caresse et auquel on se raccro­ che du fond de la misère : un col de fourrure pour la mendiante dans la Femme au petit renard.

Solitude et souffrance sont exprimées chez Violette Leduc avec un flamboiement baroque, un luxe de méta­ phores qui évoquent Je lyrisme de cet autre paria que fut Jean Genet.

A ceux qui ne possèdent rien, Violette Leduc, dans ce long monologue à haute voix que sont ses livres-confessions, apprend que la misère sentimen­ tale est elle-même poésie, que l'identité de l'être porte en soi toute la richesse du monde :. »

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